Il était une fois un gros caca…
La Nintendo 64 n’est pas une console que je porte très haut dans mon estime. En même temps il était très difficile de succéder à la Super Nintendo, et puis cette première vague de jeu en 3D (mis à part quelques exceptions comme Mario 64, Zelda ou GoldenEye en tête) n’était à mes yeux pas ce qu’on faisait de plus sexy.
Tout ça pour dire qu’en 2001, j’étais complètement passé à côté de Conker’s Bad Fur Day. Ne connaissant le jeu que par sa (sulfureuse) réputation, j’ai décidé de sauter le pas récemment avec son remake sur XBOX sorti en 2005, remake nommé Conker : Live & Reloaded. J’avais un tout petit peu joué au titre de Rare à sa sortie en 2005/2006, mais je n’ai décidé que 20 ans plus tard de sauter le pas, et de le saigner pour de bon.
Berri (la copine de Conker)
Conker L&R (on va l’appeler comme ça) raconte une histoire assez absurde : un mignon écureuil qui a passé sa soirée à boire sans limite avec ses potes, quitte son pub, ivre mort, et se perd en rentrant chez lui. Après une nuit de cuite monumentale, il se réveille complètement déchiré et doit retrouver son chemin à travers différents environnements et situations bizarres. Ces situations incluent des batailles contre un caca géant qui chante super bien de l’opéra, de pisser sur des monstres en feu ou en pierre, d’ailler aider une abeille infidèle à ba*ser sa maitresse (une fleur aux seins énormes) ou encore partir en guerre contre des naz*s poilus. Bon en fait, il n’y a aucune trame scénaristique. Ce jeu est une succession de gags (un peu comme les vieux cartoons de la Warner comme Bip Bip et Coyote). Tout cela est un prétexte pour déchainer un humour potache (qu’on appréciera ou non), très vulgaire, et vraiment trash.
Le jeu se déroule dans un vaste monde cartoon que l’on peut explorer presque librement. Certaines zones sont verrouillées au début pour des raisons scénaristiques, mais on peut compléter les zones dans n’importe quel ordre, surtout au début. Finir une zone en ouvre de nouvelles, permettant ainsi de progresser. Cependant, on doit souvent revenir en arrière, ce qui devient vite fastidieux.
Rare a décidé d’ajouter des créatures appelées Imps pour compliquer un peu les choses. Ces petits monstres sont partout et ils peuvent être sacrément pénibles à tuer. Conker utilise une batte de baseball (remplaçant la poêle à frire de l’épisode Nintendo 64) comme arme principale. Cependant, en mode combat, la caméra se place systématiquement derrière Conker, ce qui rend impossible de voir ce qui se passe autour de lui, notamment lorsqu’il affronte les Imps. Lorsqu’on frappe un Imp, il se baisse et nous frappe avec des épines, ce qui rend les combats soit très lents (frapper, reculer, frapper) soit rapides et imprudents. Comme on ne voit pas ce qui se passe derrière nous pendant les combats, il y a de fortes chances qu’un autre Imp nous attaque par derrière. Merci Rare pour cette mécanique de combat frustrante !
Ce problème de caméra devient encore plus pénible lors des affrontements contre les boss. Par exemple, le Great Mighty Poo, un boss qui lance des boules de caca, est particulièrement pénible à combattre lorsque la caméra est mal positionnée, surtout quand les boules viennent de derrière. Et quand on affronte Buga the Knut, un géant prétendant avoir le plus gros chibre du pays, on se retrouve à recevoir des coups sans pouvoir observer ses attaques, car la caméra est toujours derrière nous. Cela ne dérange pas au début, mais une fois qu’on réalise que c’est la caméra qui est responsable de la majorité de nos défaites, la frustration s’installe.
Quelques niveaux de Conker L&R s’éloignent des classiques du genre plateforme. Une course voit Conker chasser des hommes des cavernes qui lui ont volé du fric. Cette course se transforme en un horrible défi sur une planche à hoverboard hyper sensible, avec des virages serrés et une vitesse impitoyable, ce qui provoque une frustration immédiate. Un autre problème est la nage sous-marine, lente et peu maniable. Heureusement qu’il n’y a que 2 grandes phases dans tout le jeu, mais c’est déjà trop. Conker est bien plus difficile à contrôler sous l’eau : il est plus lent et la configuration des boutons est maladroite. Par exemple, le même bouton sert à nager et à plonger, ce qui provoque des erreurs fréquentes. En plus, les niveaux sous-marins sont souvent vastes et assez tortueux.
Je ne parlerai pas du mode multijoueur que je n’ai pas expérimenté dans cette partie (même en local) mais en feuilletant les reviews d’époque, il avait une très bonne réputation sans pour autant atteindre les Halo 2 et autres ogres sur la même console.
Les graphismes de Conker ont été largement améliorés. Finis les pixels dégoûtants de la N64, place à des visuels frais et soignés. Chaque détail est magnifiquement animé, des gouttes d’eau aux fourrures de Conker, en passant par les énormes boules de caca qui brillent au soleil. Même les créatures de fond comme les Imps ou les Tediz ont une apparence soignée, un vrai changement par rapport aux graphismes cubiques de l’époque N64. L’ayant fait sur XBOX 360, sur une TV 4K (en 480p), on a presque l’impression d’être devant un jeu 360 !
Bon on récapitule rapidement :
Les points forts
- Le titre est techniquement somptueux, et se positionne comme l’un des plus beaux, si ce n’est carrément LE plus beau jeu XBOX.
- Les 2 premiers tiers du jeu offrent une aventure excellente, vraiment drôle, avec des personnages haut en couleurs et attachants.
- L’humour noir bien sûr, les blagues de cul, bref un jeu très adulte.
- Une grande variété des situations (chose coutumier dans les jeux de plateforme de Rare).
- Une bande son de qualité (musiques, dialogues, bruitages hyper soignés).
- Une aventure assez « libre » ou peu linéaire. Un hub central, et on peut (presque) explorer le monde à notre guise.
- Un quatrième mur qui est véritablement par terre tellement les développeurs se sont amusés à le détruire.
Les points faibles
- De gros problèmes de maniabilités, surtout avec le pad sans fil XBOX 360. De la latence, et une prise en main peu confortable à cause de la grande sensibilité du stick analogique gauche.
- Certains passages plateformes très difficiles à négocier, et l’erreur grossière de ne pas avoir mis d’ombre à Conker. Faute incompréhensible pour un jeu de plateforme 3D, c’est la base j’ai envie de dire...
- Des gros soucis de caméras qui rendent le jeu globalement assez difficile, alors que de base il ne l’est pas tant que ça. Difficile et surtout frustrant.
- Même frustration pour les combats au corps à corps avec la batte de baseball. Réussir le seul et petit combo de tout le jeu, nécessite une grande rigueur au niveau du timing, d’autant qu’un échec est très punitif.
- A ce sujet la difficulté s’avère vraiment élevée sur le dernier tiers du jeu. A partir de l’atroce et injouable course avec les hommes des cavernes le titre devient un peu trop furieux. Un vrai problème d’équilibre de la difficulté donc…
- Un humour qui est super frais au début mais qui finit par lasser sur la fin avec une surabondance de clins d’œil cinématographique particulièrement lourds (Matrix, Alien, King Kong). Tellement lourds qu’il a fallu une grue pour les passer.
- A partir du château du vampire, le titre de Rare devient franchement ennuyeux, les phases de shooting sont très basiques et n’offrent pas grand-chose en termes de sensations.
Earthworm Jim. Oui, Earthworm Jim. En jouant à Conker Live & Reloaded, j’ai retrouvé à peu près le même feedback qu’avec le ver de terre de Shiny. A savoir un titre impressionnant techniquement, véritablement drôle, encore plus barré, hyper varié, mais qui se perd et n’assure pas l’essentiel : une jouabilité carrée.
Alors attention, Conker Live & Reloaded reste un titre que j’ai plus apprécié qu’Earthworm Jim, et franchement les 2/3 du début m’ont procuré beaucoup de plaisirs. Seulement sur la fin, les défauts pardonnables du début commencent à l’être moins à cause de l’exigence du jeu, et finalement le titre de Rare se finit un peu en eau de boudin (sans mauvais jeu de mots). Même l’humour devient répétitif, les gags ne font plus sourire et on veut vite expédier la chose pour passer à un autre jeu.
Ce remake est fait, et pensé pour les gros fans de l’épisodes Nintendo 64, qui de toute façon lui pardonne tout.
Pour ma part notre petit écureuil roux m’a laissé une impression un peu contrastée. C’est un jeu avec de vilains défauts mais qui reste très attachant. A faire, quand même…
Fiche technique: Titre: Conker: Live & Reloaded Développeur: RARE Genre: ACTION-Plateforme Année: 2005 Autres supports: NINTENDO 64, XBOX ONE/SERIES Nombre de joueur(s): 16 (online) Localisation:
J'ai beaucoup aimé la version Xbox que j'ai depuis la sortie du titre.
Juste un peu déçu par certaines censures sur cette version alors que sur N64 il n'y en avait aucune.
Et la maniabilité au corps à corps était pas terrible.
Merci Alexkidd pour ton test avec lequel je suis complètement d'accord...comme très souvent
gasmok2 J'ai remarqué qu'on avait souvent le même ressenti sur les jeux que je teste, t'es un peu mon jumeau videoludique en fait solarr Je sais pas si c'est Microsoft qui est responsable de ça (honte à eux si c'est le cas) mais c'est vrai que la censure fait vraiment chier famimax tu rigoles quand même, l'histoire de l'abeille ba*seur de fleur lol, énorme
gasmok2alexkidd Non, je ne l'avais pas fait non plus à l'époque sur 64 (il devait coûter un rein, voire 2...), et j'avais zappé le remake Xbox. C'est toujours pareil, tu as des jeux dans ta to-do list qui repoussent les plus anciens, etc... Et au final j’ai jamais fait ce truc culte. En plus, je l’ai dans la compil Rare, et je me doute que la maniabilité a dû prendre un coup de vieux.
Sur Nintendo 64, c'est 200 euros minimum complet, le jeu s'appelle Conker Bad Fur Day..
Un OVNI, un langage scato, à contre-courant avec l'image du gentil écureuil. J'aime bien le déroulé de papier toilette
Juste un peu déçu par certaines censures sur cette version alors que sur N64 il n'y en avait aucune.
Et la maniabilité au corps à corps était pas terrible.
Merci Alexkidd pour ton test avec lequel je suis complètement d'accord...comme très souvent
Exactement
Pas parfait, mais comme le dit le test, les 2 premiers tiers du jeu sont hilarants, la fin est hyper difficile par contre
solarr Je sais pas si c'est Microsoft qui est responsable de ça (honte à eux si c'est le cas) mais c'est vrai que la censure fait vraiment chier
famimax tu rigoles quand même, l'histoire de l'abeille ba*seur de fleur lol, énorme
Je pense qu'on doit être à peu près de la même génération, ça doit jouer à mon avis, mais effectivement t'es un peu mon jumeaux vidéoludique