Suceur de sang, ou suceur de pièces ?
Nous l'avons déjà vu et traité ici-même : la série de jeux Castlevania est née sur Famicom Disk System en September 1986 au Japon.
Un épisode longtemps identifié à tort comme étant le précurseur, est sorti par la suite sur MSX2.
La série continua sur NES avec le très spécial Castlevania II: Simon's Quest.
Puis vint l'an 1988. Pour son 4e épisode chronologique, Konami décida de mettre de côté les consoles et micros 8 bit, pour se consacrer cette fois à l'arcade.
Et pour cette première incursion dans les salles enfumées, l'éditeur de Contra décida de partir sur des bases éprouvés avec une réinterpretation du premier Castlevania. C'est ainsi que vit le jour en février 1988
Akumajo Dracula plus connu chez nous sous le nom de
Haunted Castle.
Longtemps (relativement) méconnu chez nous, le titre traînait toutefois une réputation de jeu assez underground et plutôt crispant. On va voir ça tout de suite.
Le flyer américain que j'affectionne particulièrement
Simon Belmont se marie en blanc. Soudain Dracula vient et s'empare de la mariée. Simon fou de rage part la chercher dans le château du comte démoniaque... et... et c'est tout !
Comme dit en introduction, Haunted Castle n'est ni une suite, ni une bête réédition du premier jeu, ni même un remake de ce dernier.
Non, il s'agit ici comme je l'ai souligné plus haut d'une
réinterpretation. On retrouve l'ossature ainsi que l'imagerie du premier épisode (cimetière, entrée du château, tour de l'horloge, laboratoire, pont), ainsi qu'une partie du bestiaire, mais cela s'arrête là.
Le titre arcade de Konami propose une expérience du premier épisode donc, mais complètement renouvelée.
Simon dispose toujours de son fouet, le Vampire Killer qui lui permet de tuer les ennemis, fouet améliorable via un item.
On retrouve aussi les armes de soutien, comme le "vraiment pas terrible" boomerang, l'utile montre, ou encore la surpuissante croix que je vous invite à garder durant tout le jeu dès que vous la récupérerez.
On traverse donc des niveaux pluôt beaux (pour l'époque surtout) avec des jolis sprites, et des boss impressionants (mention spécial au Golem du 4e niveau qui prend juste tout l'écran, merci l'arcade !).
La bande-son qui accompagne vos aventures bénéficient de puces sonores typiques de cette époque en arcade, du coup musiques comme bruitages étaient splendides et restent encore aujourd'hui agéables à l'oreille.
Le layout des niveaux est bien travaillé, avec une variété d'action typique de la série mais sublimé par le hardware arcade (en l'occurence le
Konami Contra Based).
Les passages plateformes bien calibrés (je trouve), côtoient des stages à scrolling automatique, des séquences plus orientées action, des combats de boss stressants au possible etc...
On est dans du Castlavania premier du nom pur jus, et on découvrira certains monstres "redisgnés" comme les squelettes fantômes, le monstre du Dr Frankenstein magnifiquement redessiné, ou encore les insupportables bossus qui sautent toujours dans tous les sens.
Jusque là, il n'y a pas grand-chose à dire, et ce jeu s'apparente pour l'instant à une sacrée offrande aux fans de la première heure des Castlevania dits classiques ou old schools. Oui, sauf qu'il y a un
"mais"...
Alors, j'ai souvent habitude en testant des vieux titres d'appuyant sur leur difficulté élevée. De dire que tel ou tel jeu va vous en faire baver/suer/criser etc...
Ici on est au-dessus de tout ça. Bien au-dessus même !
Haunted Castle de Konami est un titre objectivement extrêmement difficile. Dès les premières secondes de jeu, on se fait littéralement agresser de partout, notamment par des corbeaux aux patterns horripilants.
Les apparitions des ennemis sont hyper cruels, ou l'oeuvre d'un grand sadique au choix.
Le jeu vous agresse sans cesse, continuellement, sans relâche. Le jeu VOUS HAIT de toutes ses forces. Le moindre petit ennemi vous aspire 1/3 de votre barre de vie, certains mobs necessitent 3 voire 4 putain de coups de fouet pour creuver.... Un calvaire total !
En plus de l'agression TOTALE et CONTINUE des ennemis, trois choses augmentent significativement la difficulté du jeu, déjà hyper élevée :
1er point bien négatif
- Simon Belmont est LENT !!!! Simon Belmont est LOURD !!!! Simon Belmont est aussi souple et agile qu'une grue servant à construire des grattes-ciels de plus de 800 mètres de haut ! Ses déplacements sont extrêmements laborieux, voire metalliques. Son recovery sur son coup de fouet dure des plombes, le rendant hyper vulnérable pendant un laps de temps trop long. Bref, ce jeu est tout sauf agréable à prendre en main.
2e point négatif
- Le second point est que vous devez faire le jeu qui comporte tout de même 6 stages, avec UNE SEULE VIE. Alors au choix, vous avez le choix entre augmenter votre barre de vie, ou opter pour des continus hyper limités. Bourrer la borne de pièces, ne sert pour ainsi dire à rien.
3e point négatif (sans doute le pire)
- Je n'ai jamais vu un Castlevania aussi avare en coeur et en point de vie. Enormément d'ennemis tués ne lâchent aucun coeur, rien. Quand vous obtenez un coeur (qui sert ici comme dans les épisodes classiques, à utiliser votre arme secondaire), c'est un évènement. Un conseil, préparez le champagne et les confettis quand vous arriverez à récupérer un coeur. Car en plus d'être radin en coeur, le titre de Konami se débrouille souvent à dropper le précieux item hors de l'écran. Ben, du coup, on remet le champagne au frais.
Quant aux points de vie, alors là, excusez-moi mais allez bien vous faire voir. Je n'ai trouvé aucun poulet, rien et en plus, les concepteurs du jeu ont eu l'excellente idée de ne pas vous faire regagner des HP entre les stages.
Tiens j'ai envie d'user de métaphore pour cette conclusion. Imaginons que Haunted Castle est un plat, qu'un(e) ami(e) cher vous a préparé pour un dîner un peu festif.
Il/elle vous pose sur la table un beurre demi-sel breton de très grande qualité, fabriqué par un meilleur ouvrier de France crémier-beurrier de Bretagne etc...
Vous goûtez ce beurre, il est succulent. Mais problème, il n'y a que ça sur la table. Pas de pain, de boisson, de légumes, salades... Non que ce beurre.
Du coup vous avez faim, vous mangez, sauf que ça devient très vite écoeurant, quand bien même qu'il soit de grande qualité. Vous finissez par vous précipiter en courant aux WC pour rendre vos précédents repas dans la cuvette...
Et bien cette petite histoire décrit admirablement l'expérience Haunted Castle en arcade.
Un (très) bon titre de base, qui s'est laissé entrainer dans un business-model "bouffe-pièces" foireux et totalement honteux au point d'en devenir écoeurant.
En arcade, dans sa version originale, le jeu est plombé par sa jouabilité très rigide et sa difficulté légendaire. A oublier totalement !!
Toutefois pour contrebalancer le tout, et finir sur une note plus joyeuse, j'ai réussi à le terminer sur la compilation Arcade Classics Anniversary Collection sur Switch, qui autorise les save state, et qui surtout a réajusté la difficulté le rendant (vraiment) plus abordable.
Fiche technique:
Titre original : Haunted Castle (Akumajou Dracula)
Développeur : KONAMI
Éditeur : KONAMI
Arcade System: Konami Contra Based
Genre : Action-Plateforme
Année de sortie initiale : 1988
Autres supports : PS2, Compilations (NS, PS4, XBOX1)
Nombre de joueur(s): 1
Localisation:
NOTE PRESSE (Honest Gamers
3 octobre 2006)
Screenshots:
Au début, je pensais que ce jeu était dans le Dominus Collection mais j'ai eu un gros doute puis j'ai compris que c'est bien celui là mais en version remasterisé.
Par contre, tu dis que ce n'est pas un remake, pourtant c'est le cas puisqu'il s'agit d'une réinterprétation comme tu le dis. En plus, graphiquement, ça n'a plus rien à voir.
Petite question. Tu dis que le premier épisode n'est pas le précurseur, tu parles bien du genre action, plate forme ?
Mais tu peux lui attribuer la mention remake, ça ne me dérange pas.
Petite question. Tu dis que le premier épisode n'est pas le précurseur, tu parles bien du genre action, plate forme ?
Pendant longtemps, on croyait, (merci les mags français), que le tout premier épisode de la série des Castlevania était sorti sur MSX2. Et c'est plus tard, avec l'avènement de l'internet, qu'on a su définitivement que la série est bien né sur NES.
La chronologie officielle des 4 premiers épisodes
1. Castlevania (Famicom Disk System) - 26 septembre 1986 au Japon, mai 1987 en Amérique du Nord, 1988 en Europe.
2. Vampire Killer (MSX2) - 30 octobre 1986 au Japon.
3. Castlevania II: Simon’s Quest (NES) - 28 août 1987 au Japon, décembre 1988 en Amérique du Nord, 1990 en Europe.
4. Haunted Castle (Arcade) - février 1988 (monde entier).
Haunted Castle est un hors série qui ne rentre pas dans la chronologie (la femme de Simon qui se fait enlever à son mariage, chose qui n'arrive pas dans le canon. Il faut le prendre comme un OAV DBZ)
Ce test a été effectué en arcade sur l’émulateur final burn legends, je suis arrivé tout de même au niveau 3.
Ensuite le jeu m’a seché lol, je l’ai repris sur la compilation Konami sorti il y a quelques années (Konami Arcade Classics Collection). Je me suis aperçu qu’il y était dedans. C’est exactement le même que la version avec des continus semble-t-il infini, et des save states. Donc voilà pour les précisions
J'ai fait la version de la Dominus Collection. Je ne savais pas que ça venait de l'arcade mais sachant que c'était à l'ancienne, j'ai mit en facile car je me doutais de la difficulté en me disant que j'allais quand même en bavé et finalement non, c'était plutôt simple
forte je me suis douté que la difficulté avait été réajusté car je pensais quand même que j'aurais eu mal en facile mais pas du tout au final.