C'est reparti comme en 40 !
Bien avant les Mega Man, Street Fighter, Resident Evil et consorts, il y avait Vulgus et le jeu qui nous intéresse aujourd'hui:
1942.
Effectivement, ce shoot them up fait parti des tous premiers jeux développés par Capcom, puisqu'il parut en 1984.
Le titre fût crée par Yoshiki Okamoto, un ancien grand nom chez Capcom, responsable de nombreux hits de la firme, et qui aujourd'hui travaille dans une obscure société de jeux vidéo spécialisée dans le jeu sur Mobile.
D'ailleurs aux dernières nouvelles, il rêverait de tenir un restaurant avec des serveuses coréennes sans culottes...
On oublie les culottes et les coréennes, et on se plonge dans une toute autre ambiance avec ce titre qui mine de rien allait apporter pas mal d'innovations dans le domaine du shooting game en 1984.
Déjà comme le nom l'indique, le titre prend pour cadre spatio-temporel la seconde guerre mondiale, et notamment la guerre du Pacifique.
Pour rentrer un peu plus dans le détail de l'Histoire, ce jeu tentait en 1984 de restituer la bataille de Midway qui s'était déroulé en juin 1942. A ce propos la version américaine du jeu dispose du sous-titre "Midway".
Une bataille cruciale qui verra la victoire de l'armée US face aux forces japonaises, qui perdront du coup leur suprématie sur l'océan Pacifique.
D'ailleurs ce jeu nous met dans la peau d'un pilote d'un P-38 américain, chargé d’atteindre Tokyo et de détruire la flotte japonaise.
Donc comme vous le constatez, ce jeu peut être considéré comme un ancêtre des Medal of Honor et consorts. Une direction étonnante et audacieuse qui trancha beaucoup avec ce qui se faisait en terme de shooting game à l'époque, à savoir la science-fiction.
Cependant, 1942 dispose d'un gameplay très classique. On remplace les vaisseaux aliens des autres jeux par des bombardiers de la 2e guerre mondiale et le tour est joué.
Le gameplay sent bon le grenier, avec un maniement des plus basiques, notre avion ne disposant que d'un tir frontal. Cependant Capcom a implémenté une feature intéressante, à savoir le looping.
Concrètement en appuyant sur un 2e bouton, on pourra effectuer cette manœuvre qui nous servira à nous sortir de situations périlleuses. Car oui, le moindre avion ennemi, ou la moindre boulette nous tue cash, à l'ancienne.
Le looping permet donc d'être invincible pendant un court laps de temps, mais attention à ne pas en abuser, seules trois possibilités de looper sont offertes par niveau.
Des bonus caractérisés par une mention "POW" bien old school à l'écran, nous donneront un précieux coup de main durant nos batailles. Toutefois les bonus dans 1942 se méritent. Il faudra détruire une rangée d'avions rouges/oranges et aller chercher le dit bonus qui reste figer à l'écran. Effectivement si on ne le récupère pas assez vite, il disparaît avec le défilement du scrolling.
Ces bonus sont de diverses natures. Ils permettent d'augmenter la puissance de notre tir, de gagner un extend (une vie supplémentaire), d'activer une bombe qui nettoie l'écran, un 4e looping ainsi que 2 modules à gauche et à droite de notre avion. Attention, ces modules n'ont rien à voir avec "la force" d'un R-Type, ils sont complètement vulnérables aux tirs et collisions ennemis.
En ce qui concerne le jeu en lui-même, sachez d'abord qu'il est composé de 32 niveaux! Oui 32 niveaux. Certes chaque niveau est court, il faut compter 3 petites minutes en moyenne pour le boucler, mais si on multiplie ce chiffre par 32, on arrive au chiffre de 90 minutes environ. Ce qui est juste énorme pour un shoot them up, plus du double d'un shooting game standard!
D'autant que 1942 est un jeu pour les vrais, les durs, les tatoués. Le titre de Capcom est en effet très difficile. Cela est dû notamment à la hitbox juste gigantesque de notre vaisseau, mais aussi à la fenêtre de jeu trompeuse. Je m'explique il est impossible de toucher les 2 extrémités de l'écran avec son avion, que ce soit l'extrémité supérieure ou inférieure. Du coup la fenêtre de jeu où l'on déplace réellement notre avion n'est pas très grande.
Aussi notre coucou est assez lent (jeu testé en 60 Hz, j'anticipe) alors que nos ennemis sont plutôt rapides et disposent trajectoires de déplacements assez atroces qui rappellent un certain Galaga.
En outre, à partir d'un certain stade, les ennemis que l'on frôlera plus ou moins nous fonceront dessus, à la manière des avions kamikaze nippons. Le réalisme jusqu'au bout dans 1942!
Inutile de préciser que la moindre boulette ennemie, ou collision avec l'ennemi vous tue instantanément. Et encore, je ne vous parle pas des boss. A ce sujet il me semble que ce soit le premier jeu du genre à proposer des boss, mais je ne suis pas sûr du tout.
Mais ce qui rend 1942 vraiment hard à mes yeux, ce n'est pas sa difficulté intrinsèque, mais le fait qu'il s'agisse d'un véritable marathon et d'une épreuve pour les nerfs. Rester concentrer sur tout ce que je viens de décrire pendant plus d'une heure et quart (au moins) est un vrai challenge en soi.
Sinon concernant la technique, que dire à part que le titre de Capcom était très joli en 1984, mais qu'il a dépassé sa date de péremption aujourd'hui. En gros attendez-vous à des fonds bleus (la mer) et un peu de vert (les îles), et le porte-avion de fin de niveau.
Les sprites sans être laids sont datés, l'animation tient la route par contre.
Concernant l'aspect musical, que dire à part que je vous ordonne de couper le son tout simplement. Mettez les musiques que vous voulez, même l'intégrale de Jordi ou d'Eve Angeli, bref tout sauf les musiques de 1942 qui constituent la pire bande-son d'un shooting game de l'histoire, tout simplement!
Enfin, la grande difficulté du jeu assure la durée de vie. Il va falloir suer, et faire preuve de patience pour en voir le bout, sans compter les innombrables crédits que vous allez claquer sur ce jeu. A ce sujet, si quelqu'un qui me lit a réussi à le one-crediter, je lui tire mon chapeau bien bas!
Sinon il existe un système de points rudimentaire, ainsi qu'une note (un pourcentage pour être précis) en fin de niveau qui nous informe sur notre taux de destruction. Plus il est élevé, plus il nous rapportera des points. La non-utilisation des looping nous ramène aussi des points.
On ne va pas rentrer dans le détail dans le système de scoring, le finir simplement est déjà beau en soi. Enfin les points peuvent nous faire gagner un extend.
Au final 1942 est un bon shoot them up old school, rustique limite austère et complètement impitoyable.
Je déconseille vraiment ce jeu à une personne qui n'a jamais ou très peu touché à un shoot them up de sa vie. Il risque vraiment d'en être dégouté.
Par contre si tu es bon, que tu as déjà retourné quelques bons shoot, et que tu estimes que les jeux modernes sont d'une facilité consternante, je t'invite à te jeter et à t'investir sur ce titre.
Le challenge est évident, 1942 est un shmup très exigeant qui possède cette capacité à nous hypnotiser littéralement à l'écran.
A ne pas mettre entre toutes les mains en somme, un peu comme les serveuses coréennes sans culottes...
Fiche Technique:
Titre: 1942
Développeur: CAPCOM
Arcade System: CAPCOM Z80 BASED
Genre: SHOOT THEM UP
Année: 1984
Autre supports: FM-7, GAME BOY COLOR, COMMODORE 64, AMSTRAD CPC, ZX SPECTRUM, NES, (Ainsi que dans divers compils Saturn/PSX/PS2/PSP etc)
Nombre de joueur(s): 2
Localisation:
NOTE PRESSE (Eurogamer.net - 26 Octobre 2007)

Screenshots:
Et il y a un espèce de remake HD de 1942 sur le XLA & le PSN
Ce jeu, je le retrouvais tous les étés sur le bateau malaga- mellilia. Que de bons souvenir, combien de pesetas j'avais mis dans cette borne
Mister Okamoto a un sacré CV en tout cas mais il doit être fatigué des grosses productions d'aujourd'hui.