Jeunesse mouvementée!
Devil May Cry premier du nom, fût une très agréable surprise, et accessoirement un excellent jeu qui a même réussi à faire renaître un genre vidéoludique que l'on croyait perdu pour de bon, le beat them all.
Le second épisode fût quant à lui une très grande déception, une suite indigne, bref un ratage qui a laissé un souvenir amer chez les fans du premier.
On attendait donc le 3e épisode de cette série avec pas mal de craintes mais aussi de l'espoir, l'espoir de retrouver la qualité ludique vu dans le premier. Et autant briser le suspens en mille morceaux et affirmer d'emblée que Devil May Cry 3 est une réussite! Une réussite qui força Capcom de ressortir cette mouture dans une version 1.5 un an plus tard en 2006. Nous allons donc nous attarder sur ce Devil May Cry 3 Special Edition.
Lady
Devil May Cry 3 est une préquelle du premier épisode. En effet, l'action se déroule quelques années avant le tout premier Devil May Cry. On y retrouve un Dante jeune et encore plus poseur qu'avant.
Alors qu'il est affalé sur canapé dans son bureau fraîchement ouvert, Dante reçoit la visite d'un sombre individu, Arkham qui vient lui transmettre une invitation provenant de son frère jumeau Vergil. En effet, ce dernier lui demande de le rejoindre au sommet du Temen-Ni-Gru, une tour géante qui a autrefois permis à Sparda de sceller le monde inférieur.
On découvrira vite que Vergil tente de s'emparer du pouvoir de son père, que Arkham est son bras droit dans son entreprise démoniaque, que la fille de Arkham qui se fait appeler Lady est à la recherche de son père et que Dante est embarqué dans cette histoire alors qu'il n'avait rien demandé à personne, et qu'il avait certainement mieux à faire...
L'histoire en elle-même, n'a rien d'extraordinaire mais suscitera quand même un certain intérêt chez le fan hardcore, qui découvre dans cet épisode la relation qui lie Dante à son frère Vergil, ainsi que quelques éléments du passé de Sparda comme la femme-vampire Nevan, qui fût l'une de ses maîtresses.
La narration est omniprésente dans ce 3e opus, plus que dans les 2 premiers volets de la saga. On note beaucoup de cut-scenes, certaines sont même assez longues, avec une transition scénaristique entre chaque mission, ce qui rend l'ensemble bien fluide, et plutôt agréable à suivre.
A noter que la mise en scène des cut-scenes (réalisées avec le moteur du jeu) est de qualité, même si certains reprocheront un côté "adolescent" prononcé, un fan-service de tous les instants avec une surenchère répliques faciles, ainsi qu'une personnalité de Dante et une atmosphère globale finalement moins sombre qu'auparavant, même si le jeu possède toujours ses passages dramatiques.
Le jeu propose 20 missions, dans 2 modes de difficulté au choix, facile et normal. Je ne peux que vous conseiller de le commencer en mode normal, histoire d'avoir un minimum de challenge, vu que ce Special Edition a été légèrement facilité par rapport au Devil May Cry 3 original. 20 missions, sans compter bien sûr les missions secrètes disséminées dans tout le jeu, et qu'il faudra découvrir soi-même.
La principale nouveauté de ce Devil May 3, réside dans la présence de styles de combat.
Dès le début du jeu, on nous invite à adopter un style de combat parmi les 4 proposées:
- Swormaster: Comme son nom l'indique, ce style vous permettra de maîtriser une arme blanche avec des combos dévastateur.
- Gunslinger: Vous préférez les flingues, alors c'est ce style qui vous faut.
- Trickster: Ce style accroît l'agilité de Dante, il est possible notamment de courir sur les murs ou encore de se téléporter dans le dos de l'ennemi.
- Royal Guard: Ce style s'appuie sur le contre, et permet de renvoyer les dégâts subit de manière violente sur notre vis-à-vis.
Enfin, 2 autres styles seront à débloquer au courant du jeu, le style Doppelganger qui active un double de Dante qui nous soutient, et enfin le style Quicksilver qui permet de geler le temps.
Autant dire qu'il y a de quoi faire avec ces 6 styles, d'autant que les développeurs ont laissés le choix au joueur de changer de style à n'importe quel moment durant la campagne. C'est à la fois un confort, mais aussi un inconvénient, puisque cette liberté de choix n'est qu'une "pseudo-liberté". En effet pour faire monter de level un style, et ainsi apprendre de nouvelles techniques, il va falloir tout simplement le garder pendant quasiment tout le jeu! Pour être upgrader, un style nécessite un nombre impressionnant de points d'EXP, autant dire que le commun des joueurs va se cantonner à un unique style (Swordmaster pour ma part) et c'est tout! On ne peut s'empêcher de penser que ce qui était censé être un attrait majeur du gameplay, se retrouve pad en main mal exploité, dommage.
Par contre, dans DMC 3 on découvre un nouveau système de combos vraiment sympathiques. Lorsque l'on démarre un combo simple, une lettre "D" apparaît à l'écran. Plus on enchaîne les ennemis avec style, c'est à dire en variant les coups spéciaux, et plus cette lettre augmente, elle passe à "C", "B", jusqu'à "SSS" pour les combos les plus longs et meurtriers. Tout cela n'est pas futile, et le jeu encourage vraiment pour le coup le joueur à réaliser des combos toujours plus impressionnants. Car oui, plus on tue les monstres avec style, et plus ils nous laissent de sphères rouges (la monnaie du jeu).
Notons aussi qu'à la fin d'une mission, le joueur est noté selon plusieurs critères dont les points de style, mais aussi la temps accompli, le nombre de sphères récupérés etc... Plus on tue avec du style, plus haute sera la note, et meilleure sera la récompense (en sphère rouge) de fin de mission.
Ce qu'il faut aussi savoir, c'est que Dante peut toujours transporter 2 armes blanches, et 2 armes à feu. Il sera possible d'assigner d'autres armes récupérer durant le jeu, mais pour cela il faudra passer par des menus.
Enfin si Dante ne peut toujours pas se protéger comme un Ryu Hayabusa, il pourra néanmoins esquiver les attaques ennemis, à noter que l'état diabolique s'active en cours de jeu et n'est pas disponible dès le départ.
DMC 3 retrouve une certaine unicité géographique, ce qui n'est pas pour déplaire aux fans du premier épisode. Fini la ville soporifique du 2e volet, tout se passe ici à un seul endroit, au Temen-Ni-Gru. Du coup, le jeu retrouve un gameplay un petit peu moins linéaire, où il faudra faire en permanence des va-et-vient à l'intérieur de la tour, pour débloquer des nouvelles portes, ou un ascenseur par exemple. Par contre, on a la fâcheuse impression de se promener continuellement dans les mêmes salles, tellement elles reviennent régulièrement à la seconde partie du jeu, finalement cette tour n'est pas si vaste qu'elle veut bien le laisser suggérer.
On retrouve aussi les énigmes, toutes aussi faciles les unes que les autres et relativement inintéressantes, mais elles rajoutent un plus dans l'ambiance et la progression.
Les combats sont bien rythmés avec un aspect "showtime" bien renforcé. La chorégraphie des combats en met plein la vue, et l'intensité est belle et présente, on est loin de la mollesse d'un DMC 2.
Le système d'upgrade du personnage est toujours d'actualité, avec les boutiques (sous forme de statut) disséminées dans le jeu, et qui permettent d'acheter des items de santé, de magie, d'augmenter sa barre de vie et de magie etc... On est dans du classique.
Mais ce qui n'est pas classique, c'est le fait que le joueur peut contrôler pour la première fois Vergil!
On peut sélectionner le frère jumeau de Dante dès l'écran-titre et faire le jeu en sa compagnie ce qui change pas mal de choses.
Effectivement, Vergil n'a qu'un seul style de combat, le Dark Slayer. Un style très puissant basé sur la téléportation. Si l'exécution des coups de base de Vergil est plus lente que celle de Dante, il en reste pas moins rapide grâce à son arsenal de coup spéciaux. Vergil disposera dès le début de l'aventure de l'état démoniaque, ce qui n'est pas le cas de Dante.
La trame principale se verra aussi modifier par rapport à Dante uniquement d'un point de vue des cut-scenes, d'autant que la majorité d'entre elles qui mettaient en scène Dante ont tout bonnement disparu. On a droit à quelques maigres cinématiques en compagnie de Vergil, dans une campagne qui finalement est copié-collé de celle de Dante. C'est vraiment dommage que Vergil n'ait pas eu sa propre campagne solo, quitte à la raccourcir même. Du coup ce bonus se destine avant tout aux fans hardcore de la série, les autres y seront à juste titre assez insensibles.
Devil May Cry 3 Special Edition n'est pas une réussite graphique. Sans être hideux, les décors assez riches arborent des textures moyennes. L'aliasing est omniprésent et on note surtout le manque de variété des endroits visités, ce qui est logique dans un jeu qui dispose d'un seul théâtre d'action. Seule la modélisation des personnages principaux est convaincante. A noter qu'au niveau du bestiaire, les démons sont plutôt réussi, notamment ces pièces d'échec qui constituent une bonne trouvaille. Les boss sont pour la plupart assez impressionnants, notamment Cerberus, Bewolf, et Geryon.
L'animation souffre de méchantes chutes de frame-rate, chose déjà vu dans le premier DMC 3 et qui n'a pas été corrigée!! Aussi on peut déplorer les habituels soucis de caméras, avec des changements de plan par endroits assez brusques qui rendent certaines joutes délicates à négocier. Cependant ce problème habituel à la série se trouve un peu atténuer par le fait que le joueur peut recadrer la caméra à l'aide du stick analogique droit. Mais cette manipulation n'est valable que dans certains endroits, comme les salles de boss par exemple. On préfèrera locker les ennemis, et foncer dans le tas, même à l'aveuglette parfois, histoire de ne pas hacher l'action.
Les musiques de Tetsuya Shibata et Kento Hasegawa sont toujours aussi fidèles à l'univers, tantôt bien sombres lors de phases d'exploration, et bien nerveuses lors des combats, elles soutiennent idéalement l'action du jeu. Une réussite totale à ce niveau-là, et on plonge très facilement dans cet univers particulier dès le thème d'introduction du jeu.
Enfin la durée de ce 3e épisode est juste colossal. Déjà la trame principale est assez longue, il faudra compter une quinzaine d'heures pour la boucler.
Ensuite, rien n'empêche un joueur de refaire le jeu avec Dante mais en maîtrisant un autre style. Comme nous l'avons vu plus haut, les plus curieux peuvent refaire le jeu avec Vergil.
Enfin pour ceux qui aiment le challenge, sachez que plusieurs modes de difficultés supérieurs seront à débloquer ainsi que 2 ajouts pour cette version, le mode le mode Bloody Palace et ses 9.999 salles infestés de monstres (juste çà), ainsi qu'un mode turbo qui permet d'accélérer le jeu à hauteur de 20.
Pour terminer, sachez qu'il y a toujours le mode Gallery avec artworks et vidéos à débloquer. Tout cela fait que la rejouabilité est excellente, pour ceux qui ont bien accroché au jeu cependant.
Au final, Devil May Cry 3 Special Edition est un très bon jeu. Certes on peut lui reprocher quelques faiblesses par ci par là, mais le constat global est très positif, et cette série a su renaître de ses cendres, par le biais d'ajout dans le gameplay fort intéressant, ainsi qu'à une volonté de retour aux sources de la part des développeurs.
Dante n'a jamais semblé aussi déchaîné, et cet épisode assoit définitivement sa réputation de frimeur et de poseur invétéré, pour le plus grand bonheur de ses fans. Justement, ce sont ces mêmes fans qui seront intéressés par ce Special Edition, puisqu'un fantasme se réalise en contrôlant directement Vergil. En outre, les différents ajouts de cette version n'intéresseront que les fans hardcore de la série en quête de challenge.
Néanmoins, si on veut commencer un DMC 3, mieux vaut se procurer cette version, histoire de faire les choses bien.
Fiche technique: Titre: DEVIL MAY CRY 3 SPECIAL EDITION Editeur: CAPCOM Genre: ACTION Année: 2006 Autre support: PC Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
Enfin un article intéressant
Très bon test l'ami sa fait plaisir de voir un si bon article de temps en temps
Perso j'avais adoré pouvoir controler Vergil !
2nd meilleurs opus de la série (le meilleurs c'est le 1er ce qui est normal vu sa qualité, et les 2 autres j'en parles pas ). Mais perso, il m'a pas laisser de gros souvenir. Je me souviens pour ainsi dire quasiment de rien. Il est pas marquant.
Très bon test l'ami sa fait plaisir de voir un si bon article de temps en temps
Perso j'avais adoré pouvoir controler Vergil
Opus indissociable avec le 1er personnellement !
..Les restes, je les laisse aux asticots.
J'étais un peu dég car le mode DMD était devenu trop abordable mais sinon les bonus claquaient.
Merci tout le monde