Si Namco Bandai n'est toujours pas très chaud à l'idée de sortir certains de ses RPG portables en Europe (voir PS Vita), il en est tout autre pour la PlayStation 3 qui rattrape doucement son retard sur le Japon avec du Ni No Kuni, du Tales of Graces F et à présent un excellent Tales of Xillia.
Toute l'histoire se concentre autour de deux personnages, à savoir Milla et Jude. La première est l'incarnation sous forme humaine du maître des grands esprits, qui compte bien mettre fin aux intentions d'un royaume souhaitant puiser toute la mana de la planète. Quant à Jude, on se contentera de dire qu'il était là au mauvais endroit au mauvais moment. Mais c'est le destin, voyez... Une introduction plus tard, Milla se la joue Samus en se retrouvant privée de ses pouvoirs et il va falloir embarquer pour un habituel long voyage pour sauver notre monde. Ce qui, sans s'attarder sur les à-cotés, prendra environ une trentaine d'heures. Pas très long mais on notera que dès le départ, il est possible de choisir entre les scénarios de Milla et Jude. Certes, dans les faits, la durée de vie s'en trouve donc multipliée par deux. Mais dans le fond, on joue davantage sur la redite puisque les passages inédits entre les deux scénarios sont rares et que de toute manière, il est possible dans n'importe lequel des choix de jouer avec le personnage que l'on souhaite.
Les Tales of ne sont pas réputés pour proposer les castings les plus classes qui soient, les scénarios les plus profonds et les dialogues les plus marquants. Mais on pourra dire qu'on s'en sort plutôt bien ici avec des personnages à la hauteur et loin des clichés habituels, Alvin en étant la meilleure preuve. Ça cause beaucoup, une habitude pour le genre mais on ne tombe que rarement dans le barbant ou le niaiseux, ce qui reste un point des plus positifs après être passé par certains titres dont
Ni No Kuni. Petit point technique avant d'attaquer le gameplay : le jeu, vieux de deux ans il faut le rappeler, n'est pas ce qu'on pourrait appeler une perle technique. En revanche, il sait se rattraper dans les nombreux effets en combat, un certain soin pour les personnages principaux et surtout par une patte esthétique plutôt inspirée dans les nombreux décors qu'on aura l'occasion de traverser. Il faudra en revanche lever nous même la caméra pour apprécier le tout au lieu de rusher bêtement d'un bout à l'autre de la zone.
Pour ce qui est du gameplay donc, on peut dire que les développeurs ont fait en sorte de rendre le jeu beaucoup plus souple que par le passé. L'aventure se montre d'ailleurs très linéaire avec son enchaînement de donjons/villages/zones intermédiaires mais la durée de vie plus courte a permis une accélération du rythme sauf pour ceux désirant fouiner à droite/à gauche pour tenter de trouver quelques quêtes secondaires, majoritairement peu intéressantes mais pourtant indispensables si on souhaite booster son équipe à fond. Concernant le système de combat, on garde évidemment ce mixe entre combats aléatoires (ou presque, les ennemis étant visibles sur la carte) et temps réel, avec possibilité de bouger dans toute la zone et placer quelques esquives pour passer outre les attaques et si possible marteler le dos de l'opposant. Combos, expérience, Arts (compétences) à débloquer pour enrichir le tout... On retrouve l'essentiel de Tales of, et même plus.
Car l'équipe a tout de même apporté un peu de neuf, comme le système de liaison. Concrètement, il suffit d'appuyer sur l'une des flèches directionnelles associées à un équipier pour justement entrer en liaison avec ce dernier. L'IA vous suit donc dans vos attaques, vous octroie un bonus (Milla protège par exemple des attaques d'un second adversaire) et à tendance à contourner l'ennemi pour le prendre en sandwich, augmentant nous seulement vos chances de combos mais remplissant également une jauge qui, par pallier, pour permettra de balancer un Arts relié (sorte de double-attaque). Une fois la jauge pleine, c'est carrément le génocide pendant quelques secondes avec la possibilité de balancer des Arts et attaques sans temps mort. Autre changement intéressant, le gain de niveau ne se fait plus de manière classique (un niveau = boost de statistiques automatiquement). Désormais, chaque pallier vous offrira quelques orbes à placer dans l'équivalent d'un sphérier à la
Final Fantasy X, vous laissant le choix de tout remplir pour jouer l'équilibre et la progression tranquille, ou celui de s'attarder uniquement sur des points souhaités (attaque, vitesse...), quitte à accentuer vos points faibles.
Comme on le disait plus haut, le rythme du jeu a été augmenté et cela se ressent énormément du coté du craft. On trouve désormais un peu moins de choses dans les intérieurs et beaucoup plus dehors (donjons, zones intermédiaires...) ou sur les ennemis. Mais le plus important reste que contrairement à beaucoup de titres du genre, vos brouettes de matériaux ne serviront pas directement à vous forger de l'équipement. Ici, les choses sont beaucoup plus simples : il existe une demi-douzaine de magasins, chacun pouvant être amélioré par niveau. Pour cela, il suffit de donner des matériaux (certains étant plus précieux que d'autres) ou de l'argent. Lorsque qu'un magasin augmente de niveau, il bénéficie de nouveaux objets et de promotions sur les anciens. Très simple comme on vous dit. Gaffe en revanche, ce système donnera envie de privilégier le boost d'un type de magasins (totalement « au hasard » : les armes) au détriment des autres qui risquent de se retrouver jusqu'à la moitié du jeu au niveau 1.
Les plus | Les moins |
+ L'un des meilleurs Tales of
+ Des personnages intéressants
+ Un rythme plus soutenu
+ Les refontes bienvenus
+ Les boutiques à améliorer
+ Traduit | - Un peu plus court que les anciens
- Pas de voix japonaises
- Mise en scène toujours bof
- Le coup des deux scénarios, pour pas grand-chose au final |
Conclusion : Le J-RPG reste encore et toujours un genre un peu trop rare en Europe, et quelques bons titres parviennent heureusement à sortir du lot de temps à autres pour réveiller les amateurs qui feraient l'erreur d'oublier l'import. Deux ans après sa sortie japonaise, Tales of Xillia a bien peu de chances de décevoir les fans de la licence grâce à son casting et surtout un rythme permettant que l'on dévore l'aventure en quelques jours sans s'ennuyer. Plus qu'à attendre sa suite... en 2014.