Un premier épisode impressionnant mais finalement décevant, une suite qui améliora grandement l'expérience de jeu… On pouvait penser que balancer un opus de transition aussi rapidement serait préjudiciable pour la saga d'Ubisoft mais les développeurs ont su apporter suffisamment de renouveau pour se laisser tenter encore une fois.
Cette fin d'année 2010 est loin d'être rose pour
Ubisoft. Pas de nouveau
Prince of Persia en vue, un
Driver reporté, idem pour les versions Xbox 360 et PlayStation 3 de
Michael Jackson, un
Ghost Recon : Future Soldier qui se fait attendre… Ce nouveau
Assassin's Creed est donc là pour sauver les revenus de ce second semestre de l'année fiscale et nul doute qu'il y arrivera sans mal. L'aventure se présente donc comme la suite directe du dernier opus, elle démarre d'ailleurs là où ce dernier s'est terminé, mais a franchement des allures de spin-off. En bref, s'il y a bien un scénario nous mettant face à la famille Borgia, dont Cesare, fils du pape qui souhaite donc se venger, le tout n'apporte pas grand-chose à la mythologie de la licence, un constat qu'on remarque également du coté de Desmond, toujours jouable pourtant. Quant au twist final, il servira plus à balancer davantage de questions qu'à répondre à celles qu'on se posait déjà. Deuxième déception, le moteur du jeu commence à prendre un sacré coup de vieux et si les nouveaux venus pourront toujours être surpris, les habitués n'auront pas vraiment de quoi être impressionnés, surtout face à la présence de ralentissements, de clipping et une IA toujours très moyenne.
Cet épisode 2,5 se déroule donc uniquement dans la ville de Rome. Un seul terrain de jeu, ça peut paraître faible mais vu la taille de la ville, bourrée de recoins, raccourcis et autres beaux monuments, il y aura de quoi traînasser pendant de nombreuses heures. Afin de garantir un peu de renouvellement, les développeurs ont tout de même mis en place des niveaux (dans l'histoire) qui nous feront voir les alentours de la grande ville. Toujours ça de pris. Bon, comme souvent, le but principal sera d'assassiner quelques personnes de la haute société et il fera pour cela progresser petit à petit pour atteindre vos objectifs. L'une des missions les plus importantes sera de prendre d'assaut plusieurs tours disséminés dans la cité. Ces « points d'observation » sont devenus lourdement gardés et il vous faudra assassiner l'officier, en usant de discrétion ou en tuant tout sur votre passage jusqu'à faire rendre gorge au monsieur. Une fois cela fait, les indications des alentours se dévoilent sur votre carte, avec en premier lieu les différentes structures d'importance à rénover (comme le forgeron) en leur refilant de l'argent.
A défaut de multijoueurs dans la campagne (gageons que ça arrivera un jour), le jeu nous donne la possibilité de recruter quelques alliés parmi les citoyens pour ainsi gonfler les rangs de la confrérie des assassins. Seulement, il faudra faire en sorte de rendre ces paysans un peu plus forts et rien de mieux pour cela que de les balancer vers quelques missions automatiques dans toute l'Europe via un système de contrat pour leur faire gagner de l'expérience et booster leur attaque/défense, pour au final pouvoir leur donner quelques ordres basiques et vous aider en plein jeu. Bon, le tout est certes sympathique mais fait pour le moment plus office de « premier pas » pour un système probablement plus approfondi dans un futur épisode. De plus, les bons joueurs n'y verront qu'un gadget et s'en sortiront sans mal tout aussi facilement en opérant en solo dans leurs assassinats.
Le cheminement ne bouge donc pas beaucoup, mais reste tout aussi efficace, surtout vu le nombre de chose à faire pour booster la durée de vie. Oubliez une fois encore l'odieuse quête des drapeaux du premier épisode pour faire face à une montagne de quêtes secondaires comme la rénovation totale de la cité, l'exploration de tombeau, des missions d'assassinats supplémentaires, la possibilité de connaître le passé d'Ezio (toujours sympa pour les fans du personnage) ou encore les quêtes de Léonard de Vinci, qui vous demandera d'aller détruire tout un tas d'inventions aux mains de l'ennemi, l'occasion d'avoir droit à quelques bonnes scènes où on usera par exemple d'un gatling sur pied. On notera également la possibilité (pas vraiment indispensable) de refaire différentes séquences avec des objectifs comme sous un temps donné ou sans prendre de coups.
Pour ce qui est du gameplay, les choses ne changent pas beaucoup depuis le deuxième épisode, ce qui ne nous étonne pas finalement vu le statut de spin-off de
Brotherhood. Ezio est toujours un dieu de la grimpette et peut donc explorer très rapidement l'ensemble de la cité, avec possibilité de débloquer des raccourcis si vous n'avez pas envie de perdre votre temps ou tout simplement de vous balader en cheval, même dans la cité. Le système de combat reste également proche de ce qu'on avait déjà pu voir, avec garde-exécution, et on appréciera tout de même l'arrivée de nouveaux coups, la possibilité de passer d'un ennemi à l'autre en souplesse, pour un ensemble un peu plus rythmé. Ah, n'oublions pas l'arrivée d'une nouvelle arme qui servira bien si vous vous la jouez discrétion : une arbalète avec fléchettes empoisonnées.
Mais s'il y a bien un point où on attendait
Brotherhood depuis son annonce, c'est du coté du mode multijoueurs, une première dans la saga. Alors que certains pensaient à un mode coopératif dans l'histoire, ou dans une quête secondaire, il faudra se contenter de deathmatch, réparti en trois modes. En bref, on choisit son personnage parmi une quinzaine de skins pour se lancer en ligne jusqu'à huit où chacun tiendra les rôles de chasseurs et proies (les deux à la fois). Le premier mode met en place huit assassins dans la ville et, à l'aide d'une boussole, vous devrez vous rendre à un certain point sur la carte où vous attend votre unique proie. Seulement, histoire de rajouter un peu de finesse, il sera difficile d'y aller en mode bourrin puisque les PNJ aux alentours ont le même look que votre cible, ce qui vous obligera à bien observer le comportement de l'ensemble pour repérer le véritable joueur. Mais attention, vous êtes vous-même une cible et il faudra constamment faire attention à vos arrières pour ne pas mourir bêtement pendant que vous observer la foule. Il n'y a d'ailleurs pas de combat à proprement parler puisqu'il suffit d'appuyer sur un bouton pour exécuter automatiquement votre cible. Les deux autres modes de jeu tournent autour du même principe, avec un fonctionnant par équipe de deux, l'autre en deux équipe de quatre avec d'abord le rôle de chasseur, puis celui de proie. Pour assurer un peu de renouvellement vu le manque de cartes, les développeurs ont tout de même mis en place un système d'expérience pour pouvoir gagner de nouvelles compétences comme la possibilité de balancer des fumigènes. En revanche, à vous de trouver de bonne team pour vous amuser, certains joueurs trop bourrins ruinant totalement le coté fun.
Alors qu'on attendait ce nouveau Assassin's Creed pour son multijoueurs au détriment d'une campagne solo qui s'annonçait comme une simple redite, le résultat final offre l'inverse. Le multijoueurs s'avère fun et prenant mais tourne rapidement en rond passé quelques heures de jeu, la faute au manque de modes et de cartes. Le solo lui, même s'il se montre proche du précédent, offre suffisamment de nouveautés pour que la formule nous accroche à nouveau un paquet d'heures. Plus qu'à patienter jusqu'au véritable troisième opus.