Le second Ultimate Ninja Storm reste ce qu'on aimerait voir plus souvent dès lors qu'on parle d'adaptation de manga/anime. Dragon Blade nous propose lui tout l'inverse. Comme dirait mon ami Cabrel, c'est une question d'équilibre.
Que l'on soit de la branche gamers ou casual, il nous est arrivé au moins une fois dans notre courte vie de tomber sur une grosse daube, le genre de titre totalement injouable qu'on pouvait trouver sur Psone lorsque les développeurs découvraient la signification du mot 3D.
Naruto Shippuden : Dragon Blade Chronicles de son petit nom ne joue pas dans la même cour, car on ne peut décemment dire qu'il ne soit difficile à prendre en main. Déplacements, saut, coups, attaques spéciales… Rien d'extraordinaire et c'est pourtant là le point fort du jeu (avec les voix jap) car pour le reste, il s'agit sans conteste d'un des plus mauvais jeux de ces dernières années. Fusillé par la critique au Japon et boudé par les joueurs, voilà la triste naissance de cette nouvelle adaptation. Pourtant, lorsqu'elle atterrit par hasard entre nos mains, on espère y prendre un minimum de plaisir. C'est un « jeu » après tout.
Passé la scène d'introduction aussi sympa que générique, on découvre donc l'immondice qui s'offre à nous dans un prologue où le rapport dialogues/gameplay est encore plus inégal que dans le dernier
Metal Gear Solid. En bref, l'aventure aux graphismes bien moches se montre être une sorte de spin-off se situant pendant la partie
Shippuden où les héros, que ce soit l'équipe Naruto ou celle de Sasuke, vont revêtir des costumes débiles pour aller combattre cinq méchants dragons qui menacent le monde. Dès cet instant, on espère que le passage suivant proposera le réel début de l'histoire où l'intérêt s'éveillera soudainement. Mais non. Le début est donc mou et déjà répétitif, le jeu se présentant comme un beat'em all d'une autre dimension où les ennemis (seulement deux sortes) n'ont aucune IA, où les combos sont tous les mêmes et où il est presque impossible de perdre vu que chaque monstre vous offre à sa mort des boules d'énergie et chakra, sans parler des coffres placés tous les deux écrans qui vous régénèrent complètement. « Ecrans » car les caméras sont soit fixes, soit destinés à suivre l'action, rendant le tout insupportable puisqu'on ne voit plus rien devant nous dès qu'on décide de faire marche arrière. Ah, on a également droit aux attaques classiques du héros (à balancer en raccourci sur la croix) comme le rasengan mais vu la pauvreté visuelle de l'ensemble, on se passera de les décrire.
On se dit que ça va être mieux par la suite mais toujours pas. Le titre nous emmène dans des niveaux au design horrible et aux passages copiés/collés de sorte qu'on a l'impression de tourner en rond alors qu'on est en face d'une nouvelle salle. On reprend du courage en espérant que les boss soient à la hauteur, ce qui n'est évidemment pas le cas vu que ces derniers peuvent être battu en faisant un peu n'importe quoi. Heureusement, il reste un dernier espoir et pas des moindres. En effet, on joue la plupart du temps avec le ninja-renard, qui pourra être épaulé par un de ses potes via un système de rosters destiné à balancer une grosse attaque ou du soutien de temps à autre. On souhaite donc sans une certaine naïveté que tout va changer une fois Sasuke pris en main, que l'on pourra déclencher de super-attaques, que le scénario va enfin s'envoler mais rien du tout. Pour les plus courageux, sachez que la torture prendra fin après environ quatre heures de jeu, ce qui aurait pu être plus court si on aurait pu tranquillement passer les séquences de dialogues mais les développeurs se sont amusés à incruster les prochains objectifs dans ces dernières. Vicieux. Vu le genre, on pourrait penser au mode deux joueurs en coopératif mais ce serait trop beau, on se « contente » donc d'un mode versus à l'intérêt inexistant où on aura le vaste choix entre deux combattants. Soyons sérieux…
Si on se contente de regarder la note, on pourrait croire que cette dernière adaptation de Naruto n'a absolument rien pour elle. C'est le cas.