KOTOR, voilà un nom qui risque de rester dans les mémoires pendant des lustres. Les petits génies de Bioware, en alliant leur force avec LucasArts, viennent de nous pondre un jeu de rôle basé sur l’univers de Star Wars tout simplement grandiose, une première dans l’histoire des jeux vidéo. Verdict de Jeux-France !
« Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine…
Quatre cents ans avant l’émergence de l’Empire Galactique, la République est au bord de l’effondrement, Dark Malak, dernier apprenti vivant du Seigneur Noir Revan, a déchaîné une invincible armada Sith sur une galaxie sans méfiance. Ecrasant toute opposition, l’armée conquérante de Malak a laissé l’Ordre Jedi exsangue et vulnérable après la mort de maints Chevaliers, et la défection d’un nombre plus grand encore au profit du nouveau Maître des Sith. Dans le ciel de Taris, monde de la Bordure Extérieure, une flotte de guerre Jedi affronte les forces de Dark Malak dans un effort désespéré pour mettre un terme à la domination galactique des Sith… »
L’histoire tu comprendras
Le jeu commence donc sur ces biens belles phrases, montrées à l’écran de la même manière que dans les films. S’en suit une première séquence en image de synthèse de toute beauté qui annonce clairement la couleur, Star Wars KOTOR se veut être une des pièces du puzzle complexe de Lucas. Toutefois, en plaçant l’action 4000 ans avant les péripéties Anakin Skywalker, les développeurs ont pu s’approprier une liberté scénaristique essentielle à la compréhension des non-fanatiques de Star Wars. Ainsi, même quelqu’un n’ayant jamais vu l’un des longs-métrages de la Guerre des Etoiles comprendra en gros de quoi il en retourne, et ne sera en aucun cas déboussolés par la pléthore des noms loufoques que Georges Lucas et Jonathan Hales adorent évoquer dans leurs films. Mais que les fans se rassurent, le scénario est loin de tomber dans la facilité, et les références aux films sont très nombreuses.
Un vrai RPG tu verras
KOTOR est vrai jeu de rôle, qui n’a pas assurément pas à rougir face à certaines grosses superproductions nippones telles que Final Fantasy ou encore le récent Dark Chronicle pour ne citer qu’eux. La prise en main est immédiate, même s’il faut bien avouer qu’on est quelque peu dépaysé les premières minutes, notamment avec le système de combat, qui se situe à mi-chemin entre tour par tour et temps réel. A chaque nouvelle créature hostile rencontré (précisons au passage que les adversaires n’apparaissent pas comme par magie), le jeu se met automatiquement en pause et deux options vous sont proposées : attaquer l’ennemi ou continuer. Cette pause vous offrira donc la possibilité de préparer vos attaques à l’avance, afin de surprendre l’ennemi le premier. Mais les combats ne sont pas aussi « gelés » que dans les autres RPG, puisque vous avez ici l’occasion de vous déplacer autour de l’ennemi, ou même de le fuir, c’est au choix. Un plus stratégique qui a le mérite de rendre les combats un brin plus palpitant, même si parfois ils tournent à la confusion générale…
Comme dans tout RPG qui se respecte, vos personnages (d’un maximum de trois lorsque vous vous déplacez, les autres restent dans votre base) évoluent. La première particularité intéressante du titre, c’est la barre d’évolution du Côté Obscur et Lumineux. Selon vos choix de réponses lors des dialogues avec les PNJ, vous gagnerez soit des points du Côté Obscur, soit du Côté Lumineux. Arriverez-vous à résister à l’attrait du Côté Obscur de la Force ? Pas si sûr, puisque les choix de réponses proposées sont en général assez nombreux et très logiques. Vos réponses auront donc des conséquences non négligeables sur l’évolution scénaristique.
Au fur et à mesure que vous progresserez dans le jeu, vos personnages évolueront. En plus de la très grande panoplie d’objets (Bioware devrait d’ailleurs en rajouter très bientôt grâce à la comptabilité Xbox Live du titre) qui vous serviront à équiper vos personnages de manière exhaustive, on dénombre de très nombreuses caractéristiques que vous aurez la possibilité de développer (manuellement ou automatiquement) à chaque fois que votre personnage monte d’un niveau. Cela va des caractéristiques traditionnelles des jeux de rôle comme la Force, la Constitution, le Charisme, aux compétences telles que l’Informatique (le jeu propose des phases de piratage), la Persuasion ou la Vigilance, en passant par les dons comme les Coups critiques ou la Précision de Sniper. Bref, il y a de quoi se tailler un personnage sur mesure, d’autant plus que l’on peut upgrader les armes à sa manière. Pas de doute, KOTOR est un RPG très complet.
Les ralentissements tu oublieras
Graphiquement, KOTOR utilise plutôt bien les ressources de la Xbox. Le Bump Mapping est utilisé sur la bonne majorité des textures, la modélisation des personnages est réussie (que ça soit pour les personnages principaux ou pour les PNJ), les décors sont souvent superbes, et le clipping sait se faire discret. Mention spéciale à l’herbe sur Dantooine, qui vogue au gré du vent et qui se plie sous vos pas. Malheureusement, on constate que l’anti-aliasing de la console n’a pas été vraiment optimisé, et certains contours de paysages ressemblent plus à des escaliers qu’autres choses. Le moteur 3D se permet même des chutes de frame-rate assez régulières, qui, sans nuire au gameplay certes, font un peu tache sur un si beau tableau technique.
Dans un film tu te croiras
La bande-son de KOTOR est à l’image des autres aspects du jeu, c’est-à-dire excellente. Le son des sabres lasers qui s’entrechoquent, les petits bruits électroniques des robots, les explosions spatiales, tout est parfaitement retranscrit et pour peu que l’on possède une bonne installation sonore, on se croit dans un vrai film lors de certaines cinématiques. Le Dolby Digital 5.1 est excellemment géré, et il en est de même pour les dialogues, joués en français s’il vous plait. Idem pour les musiques, aussi grandioses que dans les films.
Dans KOTOR tu ne t’ennuieras pas
La durée de vie de KOTOR avoisine les cinquantaines d’heures de jeu. Outre les quêtes principales qu’il vous faudra absolument mener à bien pour voir le bout de l’aventure, KOTOR intègre un très grand nombre de sous-quêtes et de mini-jeux biens marrants histoire de vous changer un peu les idées entre deux combats. Aider une Twilek lors d’une audition de danse en devenant son partenaire, participer à des courses de pods, jouter dans des arènes de combats, jouer au Bazaak (une variante du Black-Jack) ou encore vous poster à une tourelle de l’Ebon Hawk (votre vaisseau) et shooter tout ce qui bouge. Vous l’aurez compris, Star Wars est un jeu très riche.
Et KOTOR tu adoreras
Doté de tous les éléments des meilleurs RPG, d’une bande-son exceptionnelle, d’un scénario complexe et riche en rebondissements, d’un système de combat de novateur, et d'un moteur 3D performant (si l’on oublie les ralentissements), le titre de Bioware se hisse parmi les indispensables de la Xbox. Tout amateur de jeu de rôle et/ou fan de Star Wars se doit absolument de le posséder, et les autres se doivent au moins d’y goûter. Star Wars Knights Of The Old Republic est un grand jeu, un très grand jeu.
9/10