Depuis la Super Nintendo, la série des F-Zéro est devenue emblématique du fabriquant de rêves Kyôtoïte, présente d’ailleurs sur toutes ses principales machines. En passant sur un épisode Game Boy Advance foncièrement non révolutionnaire, on peut schématiser en disant que F-Zéro (SNES) introduisait le concept ravageur et que F-Zéro X (N64) y apportait une vitesse d’animation qui fit date dans la mémoire du joueur, mais dans des décors archi-épurés, point de chute des limitations techniques de la 64 bits. Depuis ses toutes premieres vidéos, F-Zero GX donnait le ton : cette fois on à tout ! La vitesse ET une réalisation technique du feu de Dieu. Autre raison de trépigner : cet épisode devait être le fruit d’une association de bienfaiteur : Nintendo bien sûr, confiant le développement de son bébé à Amusement Vision, autrement dit à Sega !
Sega, votre mission si vous l’acceptez...
... sera de ne pas précipiter la réputation de F-Zéro dans le gouffre. Mission accomplie.
Techniquement, nous sommes évidemment en face d’une bombe. Les véhicules restent des aéro-glisseurs relativements simples, toute l’attention étant consacrée aux dénivelées et à l’architecture des circuits. Car dans
F-Zero GX, un seul mot d’ordre : rester concentré. La moindre erreur peut etre très dommageable pour votre maintient dans le classement final, non pas que les 29 concurrents ne commettent jamais d’erreur, mais le peloton est en général plutôt compacte, en clair ça sera souvent tout (les premieres places) ou rien (les dernières...) ! Mais avant de penser à la ligne d’arrivée, essayons déjà de garder la tête sur les épaules alors que nous déambulons à Mach 1 dans un tube qui nous fait tourner à 360°, ou alors tachons de ne pas trop défier les lois de la gravité dès lors qu’on s’aventure à l’extérieur de ce tube... On enchaine avec quelques sauts vertigineux accompagnés d’un petit coup de boost (toujours disponible à partir du 2eme tour et vous bouffant un peu de la jauge de vie) suivi d’un piqué de nez histoire de regagner la terre ferme et d’amorcer un virage à 190° si possible en anticipant la montée de 80% qui s’annonce juste quelques mètres plus loin et... qui sait ce qui vous attend encore derriere...
Un concentré de sensations !
Ces séances de grand huit avancées et irréeles (sauf pour l‘estomac),
F-Zero GX vous les sert dans des environnements variés, du classique univers futuriste, de technopoles “zigguratoire” à l’éco-système aquatique pour bifurquer dans le désert sauvage (oui sauvage, quand vous verrez la gueule du ver des sables vous comprendrez). L’ambiance du soft est survoltée et tout y contribue, la vitesse d’animation ne montre aucun accroc,
Sega connaissant son boulot mieux que quiconque dès lors qu’il s’agit de concocter de l’arcade pour s’éclater tous azimuts. La bande-son qui reprend quelques thèmes indispensables n’a cependant pas su rallier à sa cause tout les fan. Ceci dit, quand on ne se procure pas les droits des derniers Dj dans le vent, on ne demande pas autre chose à une B.O de ce genre de jeu que d’être technoïde et endiablée.
De la marge de progression à la Jacky’s Touch
Dans F-Zéro GX, il faut s’accrocher. Ca parait bête, mais sachez que toute chute coûtera une de vos vies aux terme desquelles le grand prix entamée sera à recommencer. Ici, terminer premier de toutes les coupes (3 de bases et 2 à débloquer, une coupe contenant 5 circuits) est un devoir de gamer. C’est en effet seulement à ce prix qu’on débloque les deux coupes cachées. Et ce devoir devra etre accompli... dans tout les modes de difficultés ! Difficulté sur laquelle on reviendra un peu plus loin d’ailleurs. La jouabilité est excellente, F-Zéro GX s’embarassant de très peu d’artifices. Pas de bonus d’armes à récupérer sur les pistes, ici c’est le pilotage pur et dur qui prime ! Bon ça n’empêche pas d’user de petits coups de carosseries sur le voisin pour l’aider à se planter gracieusement, surtout si le voisin en question est désigné comme “rival” (celui dont vous n’avez pas intérêt à laisser passer la ligne d’arrivée avant vous, sous peine de mordre la poussière dans le classement). Ce côté arcade, embaumé des touches L et R pour aborder les virages les plus serrés de façon “coulé” se ressent bien, mais on n’a rien sans rien : pour maitriser une bête comme F-Zéro GX une vraie connaissance du circuit sera nécessaire autant qu’une maitrise prompte du véhicule, sinon c’est lui qui vous maitrisera.
Tout à l’heure j’ai parlé de véhicules simplistes (on débloque ceux ci au fur et à mesure, ils sont nombreux et le look de leur proprio' ne vous laissera pas de marbre,
Sega ayant poussé loin le goût du kitch) mais rien ne vous empêche de le modeler à votre façon. Laissez parler le Jacky qui est en vous et claquez votre pécule dans différentes pièces (attention, des pièces trop lourdes, même performantes, feront de vore gazelle une limace). Une fois votre véhicule ultime assemblé, y a plus qu’à passer au logiciel de dessin (très complet) pour y ajouter la touche finale.
La légende de Falcon
Si vous n’attendiez rien du mode story, dans un jeu d’arcade comme
F-Zero GX, vous aviez raison. Autant le challenge qu’il propose est des plus ardus (limite inhumain dans les modes hard) et bien que la variété des missions (collecter des capsules, ratrapper et abbatre un rival, échapper à un compte à rebours mortel) soit appréciable, autant on peine à trouver un réel intérêt à ce mode mettant en scène le Tsubasa des pistes (dans le sens ou à part courir, on lui connait pas vraiment d’autres centres d’intérêts) j'ai nommé le chasseur de primes Falcon.
F-Zero GX est dans la parfaite continuité de ses aïeuls,
Sega n’aurait sans doute pas pu faire mieux sans dénaturer l’esprit de base de la saga. Sa difficulté colossale (le fait qu’il soit accessible en
easy ne change rien, pour avoir toutes les courses il faut maitriser chaque niveau de difficultés !) fait de lui un petit bijou pour les mordus de challenge. Réalisation et ambiance explosive, jouabilité hors du commun,
F-Zero GX rappelle à tout les
Wipeout de la terre qui est le vrai sénior des courses futuristes.