La plupart des amateurs de Doom-like qui ont joué à Half-Life et ses add-on, attendaient – telle la grand-mère qui guète la chute de Coupeau le zingueur du haut de son toit (Zola forever) – Half-Life 2 au tournant. Scepticisme ou pas, la veille de sa sortie de nombreux fans n’y croyaient toujours pas. Après le vol du code source, les fausses annonces de distributions et les menaces vindicatives de Vivendi Universal Games, un vol des boîtes du jeu ou la disparition inexpliquée des avions de fret ne m’auraient pas vraiment étonné. Mais en y repensant après avoir vu de quoi il retournait, c’était plutôt un mécanisme inconscient d’autodéfense. Après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. D’ailleurs si vous voulez le connaître, suivez le guide…
La première chose indispensable à l’installation d’Half-Life 2 sur votre ordinateur (ou sur celui de qui vous voulez d’ailleurs) est une connexion Internet. Et oui, Valve était le précurseur des enregistrements de clefs uniques pour jouer en mode multijoueurs il y a six ans, maintenant il vient d’adapter le système pour jouer en mode solo. Il faut donc utiliser la plate-forme
Steam créée par
Valve Software, créer un compte, etc. La deuxième chose nécessaire est une certaine patience, mais après tant d’années d’attente (pour les moins jeunes), on est plus à une petite heure près.
La personne qu’il faut là où il ne faut pas
A la fin du premier opus, la dernière chose que voyait ce cher Gordon Freeman était l’homme à la mallette lui proposant de travailler pour lui. Et bien, on peut dire que la boucle est bouclée. Au début d’Half-Life 2, on se retrouve devant cette même personne proposant enfin un travail : sauver le monde. J’extrapole un peu parce que ce n’est pas dit aussi clairement. D’ailleurs ce n’est pas dit du tout. En fait, on est même lâché au milieu de l’inconnu, au milieu d’inconnus. Mais c’est seulement pour le début, car le hasard fait très bien les choses vous verrez. Gordon se retrouve donc dans Cité 17 devant un écran géant où l’administrateur de la ville (les connaisseurs le reconnaîtront) répète encore et encore que tout va bien dans le meilleur des mondes. Pourtant, on a tout de suite l’impression que quelque chose ne tourne pas rond… Et que, par exemple, il ne faut pas demander au policier du coin pourquoi il aide une araignée géante à traverser ou pourquoi les rares passants ressemblent plus à des prisonniers qu’à des citoyens. Ensuite, il faut rallier le laboratoire d’un ancien collègue de Gordon (ils n’étaient pas tous morts ?) qui fait partie de la résistance. Il vous met un peu courant de la situation de Cité 17, et c’est parti pour l’aventure. A pieds, en hovercraft, en voiture, ou à la nage, il va vous falloir réchapper à la police, à l’armée et aux extraterrestres tout en menant à bien votre mission.
Evidemment, sauver le monde requiert quelques moyens. Et heureusement, il y en a. Rassurez-vous, la première arme que l’on trouve dans le jeu est le pied-de-biche (on parle d’Half-life, ne l’oublions pas) qui est toujours aussi utile, car économe en munitions. Ensuite, on retrouve le même arsenal de base qu’avant : pistolet automatique, magnum dévastateur, mitraillette lance-grenade, fusil à pompe, arbalète snipeur, et lance-missile. Mais il y a quand même deux nouveautés : le pistolet anti-gravité et les fourmis-lions. La première arme sert à attirer des objets ou les lancer à grande vitesse (envoyer des bidons explosifs ou des scies circulaires sur une troupe d’ennemis est très jubilatoire), et la deuxième est une petite escouade de bestioles qui ressemblent un peu aux extraterrestres de Starship Trooper en plus petits (mais tout aussi efficaces).
Je pense donc je suis
Vous vous souvenez peut-être que Valve avait déclaré que l’intelligence artificielle des ennemis serait révolutionnaire. Ils devaient en effet être autonomes et pouvoir mener une attaque contre un joueur humain de façon réaliste. Et bien de ce côté-là,
Half-Life 2 n’a pas réussi son pari et est donc revenu au bon vieux système d’intelligence scriptée. Ce dernier est d’ailleurs très convaincant. Les marines s’arrangent toujours pour vous prendre en tenaille, vous débusquer à la grenade, et vous envoyer une salve de fusil à pompe dans le dos. Par contre, il ne faut pas espérer de zèle de la part des zombis (ce sont des zombis quand même). De plus, le niveau de difficulté est assez bien réglé. On tue facilement les policiers au début de l’aventure, on manque de munitions face aux extraterrestres, puis on commence à faire plus attention aux marines car ils n’ont pas beaucoup le sens de l’humour.
Newton aurait joué à Half-Life 2
On ne peut pas parler de ce jeu sans parler de son moteur physique – le célèbre Havoc que l’on a découvert dans
Max Payne 2 : The Fall Of Max Payne – qui est une vraie merveille. Par où commencer si ce n’est pour affirmer que l’on s’y croit vraiment. Les comportements des objets dans le jeu sont tous réalistes. On peut par exemple bloquer une porte avec une armoire, lancer un objet pour en faire tomber un autre, casser tout ce qui est en bois, déclencher des explosions en série, faire effondrer des échafaudages de bois en cassant les poutres et j’en passe. Ce qui est vraiment impressionnant, c’est de voir des caisses de bois sur l’eau s’écarter au passage d’un hélicoptère.
La première chose qui frappe quand on commence à jouer est la qualité graphique. C’est beau. Peut-être moins que
Doom 3 mais le design est très bon. Le rendu de l’eau qui reflète tout l’environnement est magnifique. Les modèles des personnages et leurs expressions faciales sont très soignés. Par contre, il y a tout de même un inconvénient : les temps de chargement entre les zones sont plus longs que dans le volet précédent.
Vidéo Half-Life 2
Par Ivan Isaakidis