Loin de nous avoir tapé dans l'œil à sa première présentation, Bound va s'avérer dans sa finalité n'être qu'une poésie oubliable, à ranger du coté de nombreux jeux du style incapables de briller parmi les plus grands.

Proche de Santa Monica qui a de nouveau collaboré sur ce projet, le studio Plastic n'a pas un CV des plus reluisants mais a au moins le mérite de tenter des choses dans des secteurs qui ne demandent qu'à grandir. Linger in Shadows était un jeu dématérialisé à une époque où le PSN avait besoin de garnir son catalogue face à la domination du Xbox Live Arcade, Datura était compatible PS Move et Bound fait déjà partie des ambassadeurs du PlayStation VR avec la promesse d'une MAJ gratuite le 13 octobre pour exploiter tout cela. L'ennui, c'est que le premier était moyen, le second encore plus, et notre intéressé du jour est bien loin de sauver la mise en dépit de sa patte esthétique originale, sa bande-son qui l'est tout autant et son héroïne qui se déplace comme une danseuse étoile.



Déjà, le gameplay est mauvais. Vous allez me dire, des titres comme Journey, Inside et plus récemment ABZU n'ont pas percé de ce coté mais chacun savait sur quoi il misait et à aucun moment, nous n'étions pris à défaut. Faute de profondeur, la prise en main était plaisante, ce qui n'est pas le cas dans Bound où malgré la grâce apparente de la demoiselle, une certaine lourdeur se fait sentir dans les mouvements, couplée à une véritable imprécision dans les sauts et des failles dans le game design. Comme grand exemple, sachez que notre ballerine peut évidemment exécuter quelques pas de danse pour repousser toutes « attaques ». Même si on est relativement immortel comme souvent dans ce type de jeu, beaucoup de choses sont là pour ralentir nos mouvements et il faut donc effectuer quelques pas de danses (en appuyant sur un unique bouton) pour se créer une sorte de bouclier provisoire. Sauf que c'est CHIANT vu que l'animation (même si jolie) est longue à enclencher et que quoi qu'il arrive, le rythme s'en trouve brisé.

Qui plus est, ce mouvement sert là où il ne devrait pas. Vous connaissez tous ce genre de passage avec une ligne droite, des piliers larges d'un coté et un gros monstre derrière qui lance des cris à rythme régulier. Vous savez tous ce qu'il faut faire à ce moment là, non ? Hé bien vous pouvez, sauf qu'ici, ça ne sert à rien puisqu'il suffit de déclencher son bouclier et de courir jusqu'à la sortie pour que ça revienne exactement au même. Et c'est comme ça pendant toute l'aventure qui vous prendra environ 1h30 et certes davantage si vous fouinez un peu pour découvrir des secrets (et trophées qui vont avec). Chaque stage est en effet très banal dans sa progression (le style ne permet en outre pas de varier les plaisirs visuels) où il suffit de suivre une voie avec quelques embranchements de temps à autre, à récolter des fragments sur le chemin qui composeront au final une fresque qui ne sert à rien puisque tout le monde aura compris le propos du jeu dès le troisième niveau. Un propos d'ailleurs plus ou moins touchant selon la sensibilité de chacun, mais loin de la force des thèmes proposés par d'autres titres depuis quelques années.

Les plus	Les moins
+ Esthétiquement original + La bande-son + Mode Photo bien foutu + Du speedrun pour les courageux + Sera compatible PS VR	- Thème relativement simpliste - Et mal exploité - Imprécis et assez lourd - Répétitif - Aucun grand moment - Là, c'est quand même très court

Conclusion : Deux fois plus cher que Datura (donc 20€) mais tout aussi moyen, Bound passera probablement inaperçu en cet été pourtant calme en sorties. On nous promettait un jeu « différent », on obtient un énième projet poético-narratif ennuyeux qui ne se démarque en rien de notable, n'accumulant que des idées qui sont aujourd'hui devenus des clichés. Conseil pour les joueurs PS4 : Inside arrive le 23 août.