Après avoir fait son petit chemin sur portable, la série Sword Art Online tente une incursion sur PlayStation 4 avec un Remastered tiré de la Vita en attendant la suite prévue en fin d'année.
Note : le test est tiré de la version PS Vita, le jeu restant majoritairement le même à quelques détails près évoqués dans le dernier chapitre.
Rarement un titre, même japonais, n'aura eu autant de cartes en main pour totalement larguer le quidam qui passerait dans le coin sans la moindre connaissance du sujet. Car rien que par son background, Sword Art Online : Hollow Fragment se destine avant tout aux connaisseurs tandis que ceux qui auront le malheur d'acheter le jeu sans connaître un bout de l'anime devront eux-mêmes et tant bien que mal recoller les morceaux, en prenant bien évidemment en compte que comme souvent, le titre est uniquement sous-titré en anglais (doublage japonais en passant). Pour ceux là et histoire de résumer la chose rapidement, l'histoire joue la carte de la mise en abîme dans un monde où fut développé un VRMMORPG (MMO en réalité virtuelle donc), dans lequel se retrouve coincé plusieurs milliers de joueurs, obligé de terminer le jeu pour s'en sortir. Le titre nous conte une histoire alternative où, pensant avoir mis fin à la partie au niveau 75, le groupe se rend compte qu'il faut en fait enchaîner jusqu'au niveau 100. Les fans retrouveront quelques têtes connues mais également des inédits pour cette sorte d'OAV vidéoludique proposant d'ailleurs des CG de très bonne qualité.
Et justement, passé une jolie introduction, le jeu démarre et on ressent une certaine flippe devant l'ampleur du produit. Tout le monde ici connaît au moins un titre qui nous fait le coup de proposer un héros surpuissant d'entrée de jeu qui, passé quelques minutes, va se retrouver confronter à un gros problème qui va lui faire perdre tous ses acquis grâce à une entourloupe scénaristique qui au moins permettra aux nouveaux venus de prendre le jeu en main pas à pas. Metroid, Castlevania ou plus récemment Risen 3... La méthode est connue. Sauf qu'ici, elle n'est pas appliquée. Une fois encore, ça ne surprendra pas ceux qui suivent l'anime mais si vous ne faites pas partie de ceux là, on vous présente la chose : vous êtes déjà niveau 100, over-blindé de multiples capacités à s'y perdre, vos arbres de compétences sont déjà entamés, vous avez plus d'argent que ne peut en avoir un présentateur télé en exil fiscal et on vous largue dans un monde où vous ne connaissez rien ni personne, contrairement au personnage que vous incarnez. Perturbant.
Il faudra donc s'armer de patience, au prix de nombreuses heures, pour commencer à prendre lentement mais sûrement le titre en main. Coup de bol, le titre est relativement facile d'entrée de jeu et on s'en sort efficacement avec nos attaques sans trop prêter attention aux compétences annexes hormis durant les boss. Concrètement, on a droit à pas moins de 5 types touches de raccourcis (pour un total de 20 touches en combat, tout de même). Le premier correspond aux attaques et se place sur les quatre boutons classiques, tandis qu'appuyer sur L et R donnera accès pour chacun à huit nouvelles touches (grâce à la croix directionnelle en renfort), une moitié pour les compétences de soutien, l'autre pour les commandes envers l'IA. Peu à peu, il faudra donc assimiler chacune des capacités de buff/débuff qui nous sont offertes, sans parler de celles que l'on débloquera (on peut grimper jusqu'au niveau 200), en rajoutant donc les ordres à notre coéquipier (homme ou femme) pour prendre plus facilement l'avantage dans certains combats, sachant que ce dernier peut de lui-même faire plusieurs types d'appel qui, s'ils sont effectués dans les temps, permettront de balancer quelques attaques aux chiffres délirants.
Justement typé MMO dans son approche, Swort Art Online ne laissera pas vraiment de place au bourrinage (en tout cas pas au début) et demandera de prendre en compte vos différentes jauges d'action, l'une assez classique (les SP) et dédiée à certaines capacités, l'autre incarnant vos possibilités d'attaque mais également de défense. A vous donc de savoir quand placer vos attaques sans forcément marteler le bouton au risque de devoir faire face à une charge ennemie en étant dans l'impossibilité de bloquer ou d'esquiver. En bref, les choses finissent par rentrer petit à petit en rajoutant la possibilité de gagner de nouvelles compétences en fonction des armes utilisées ou le recrutement de nouveaux PNJ (en mode clonage), toujours dans le but de progresser en puissance d'un étage à l'autre.
Malheureusement, du MMORPG, le titre n'en a pas que l'ambiance, il en a aussi certains défauts. Car oui, Sword Art Online est par son genre inéluctablement répétitif et si l'on arrive à passer outre durant les premières heures, trop occupé à maîtriser le gameplay, on remarque rapidement que tout est basé sur le grind avec un cheminement ultra basique heureusement aidé par son scénario (surtout pour les amateurs) et la relation entre les personnages au travers d'events ou durant des phases annexes (et un peu ratées) de dialogues façon speed-dating. Seule la montée en puissance compte au final et le reste de l'avancée est presque secondaire, que ce soit la montée du Level 76 à 100 (qui est en fait l'aventure PSP reliftée) ainsi que la grosse tranche inédite dans la Hollow Arena, même si quelques efforts sont ici effectués en matière de liberté de mouvements. Notons tout de même qu'il est possible de se lancer dans des sessions à quatre (avec une IA allié pour chaque joueur) mais malheureusement uniquement en local pour bien subir l'ironie atroce de la situation, et qu'une grosse mise à jour gratos déboulera en septembre, rajoutant de nouvelles missions, boss, quêtes et armes, tout en débloquant le niveau max à 250.
Et sur PlayStation 4 ?
Alors la version PlayStation 4 offre donc la même chose, et se contente surtout de pondre un évident affinage graphique qui n'empêche pas le jeu d'avoir du coup à peu près 15 ans de retard pour un tel support, tout en offrant une nouvelle traduction US bien plus réussie que la première mais qui ne nous fera pas oublier le fait que pour cette nouvelle édition, Bandai Namco aurait pu proposer enfin les textes FR, surtout que sa suite prévue dans quelques mois le fera, elle ! De manière générale, le titre reste de toute manière barbant à parcourir sur une console de salon, la foire aux grinds restant plus adaptée pour des sessions portables même si l'on appréciera le fait que les missions en coopération soient enfin jouables en ligne cette fois. Notons que le titre continue de plonger dans une faute de goût notable. Vous vous souvenez, pour ceux qui y ont joué sur Vita, du fait que la personnalisation de notre avatar n'avait aucune importance dans les cinématiques ? Hé bien cette fois, c'est encore pire ! Cette version PS4 nous propose le choix du personnage féminin… tandis que les cinématiques continuent de mettre en avant Kirito. Bien joué les mecs...
Les plus
Les moins
+ La profondeur du gameplay
+ Très fan-service
+ De jolis effets
+ Doublage japonais
+ La qualité des CG
+ Le multi enfin en ligne
+ Énorme durée de vie
- Level-design très simpliste
- Forcément répétitif
- Prise en main tout sauf immédiate
- Toujours en anglais
- Les temps de chargement
- Peu adapté à une console de salon
- Opter pour un avatar féminin et continuer d'incarner Kirito dans les cinématiques
Conclusion : Comme beaucoup de titres typiquement japonais qui ont aujourd'hui la chance de quitter l'archipel grâce au dématérialisé, Sword Art Online est le genre de RPG reposant avant tout sur son gameplay et ne plaira qu'à ceux qui n'ont pas peur d'enchaîner des zones et combats jusqu'à plus soif pour tenter d'avoir un personnage toujours plus balaise pour ensuite aller affronter d'autres streums encore plus balaises. On est amateur ou on ne l'est pas. Reste que le genre est bien plus adapté à une portable et que l'on reprochera à cette version PS4 le manque de travail aussi bien sur la forme (graphismes totalement désuets, toujours non traduit en français…) que sur le fond (accessibilité toujours aussi dramatique pour un non-initié).
5/10
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