La PS3 garni sa ludothèque de curiosités japonaises avec aujourd'hui Tears to Tiara II, l'un des T-RPG les plus bavards de tous les temps.
De 2004 à 2010,
Tears to Tiara a vogué du PC à la PSP en passant par la PS3. Mais vogué uniquement dans des eaux japonaises par contre, le titre n'étant jamais sorti en occident. Ce n'est pas le cas de sa suite qui sort en Europe sur l'ancienne console de salon signée Sony, l'occasion de voir ce que ça vaut, surtout quand on ne croule pas sous les T-RPG de ce coté de la planète. Du moins si on peut encore apposer ce genre sur notre intéressé puisque
Tears to Tiara II est comme on l'a dit dans l'introduction très bavard. Mais attention, pas comme dans une bonne partie des RPG édités par NIS America dans lesquels nous avons largement eu le temps de revenir. Non... Beaucoup plus bavard en fait.
Résumons : on parlera surtout de ce titre comme une sorte de visual-novel. Et on s'en rend compte très rapidement d'ailleurs. Passé le combat d'introduction où l'on joue avec un personnage over-cheaté façon Saiyajin de niveau 5, l'occasion de faire comprendre à certain comment on déplace un pion sur un damier, débute alors une pseudo cinématique. Puis une autre. Puis encore une autre. Puis encore une autre. Et on finit à un moment par oublier qu'on joue à un T-RPG car ça fait plusieurs dizaines de minutes qu'on est là à lire une avalanche de dialogues. Et on pèse nos mots croyez-le bien. Car s'il est possible d'appuyer simplement sur une touche pour passer rapidement d'une phrase à l'autre si on sait lire rapidement, un petit essai sur « lecture seul » (qui laisse les doublages aller jusqu'au bout de chaque phrase avant de passer automatiquement à la suivante) offre un constant édifiant : 1h30 à 2h de dialogues entre deux combats ! Et ce n'est pas un cas unique, genre séquence à Kalm Town de FFVII. Non, c'est souvent comme ça.
De là intervient une bonne et une mauvaise nouvelle (dans les deux cas si lire des plombes devant un écran ne vous dérange pas). La bonne, c'est que la background est réussi. Le scénario est somme toute classique mais suffisamment fourni en rebondissements. Les personnages en revanche, qui paraissent pourtant bien fades au départ, ne cessent d'évoluer pour s'éloigner totalement des archétypes du genre. Pas de simple vagabond amnésique qui après avoir trouvé un bout d'épée va sauver le monde, pas de niaise qui glousse et qu'on évite de mettre dans l'équipe car elle n'a aucun skill, pas de grosse brute au QI d'un orc clochard... Non, de vrais personnages travaillés dans leurs personnalités, leurs doutes, leurs projets, et franchement ça fait du bien. Dommage que tout soit en anglais, comme d'habitude. La mauvaise nouvelle en revanche, c'est que le jeu n'est vraiment pas terrible graphiquement. Sur le champ de bataille, ce n'est clairement pas un ennui vu le genre mais vu le nombre de dialogues... Car si les artworks sauvent un peu la mise, difficile de se plonger efficacement dans une histoire mise en scène avec des petits bonhommes SD en totale inadéquation avec le contexte plutôt mature.
Bon et donc, hormis les interminables dialogues (mais pourquoi pas de version Vita pour en profiter dans son lit !), il s'agit donc également d'un T-RPG. Très classique d'ailleurs, mais plutôt efficace. Un damier, nos personnages à bouger pendant notre tour pour attaquer l'ennemi, des attaques qui portent plus ou moins larges, le besoin de bien se positionner pour ne pas se faire démonter les fesses, du level-up, des attaques en équipe, des compétences à foison (dont l'apprivoisement de bestioles) et quelques minimes originalités comme le fait de disposer de zones d'influence autour des alliés, impossibles à traverser pour les ennemis. Très utile pour les mages et archers qui auront un risque minime une fois placé à l'arrière. On disposera de trois niveaux de difficulté et la possibilité de rembobiner les tours en cas de couac majeur, ce qui arrivera facilement dès qu'on fait n'importe quoi, mais dans l'ensemble, ça ne révolutionne pas grand-chose face aux mastodontes du genre et avec seulement 45 batailles (dont une partie très courtes) et un donjon spécial, vous vous doutez de quel coté s'écroule la balance dialogues/gameplay.
Les plus | Les moins |
+ Des personnages très réussis
+ L'OST
+ Les voix japonaises
+ Combats suffisamment stratégiques | - Peut tourner sur Dreamcast
- Combats en total retrait
- En anglais
- Faut aimer lire quoi
- Impossible de sauvegarder au milieu d'une scène (qui peut durer plus d'une heure) |
Conclusion : On n'achètera pas Tears to Tiara II pour son gameplay, qu'on soit fan du genre ou pas. Ici, on parle d'un Visual-Novel avec une légère pincée de combats, qui se reposent d'ailleurs principalement sur les fondamentaux du T-RPG sans chercher la grande originalité. Le genre de chose qu'on aurait peut-être davantage apprécié sur portable, et surtout traduit même si on évitera de fantasmer inutilement, et si ça ne vous dérange pas de passer plus d'une heure affalé dans votre canapé à lire des brouettes de textes, qui sait, vous avez peut-être trouvé votre élu.