Forte de la réputation de sa consoeur PSone en matière de RPG, la PSP ne s'est pourtant que peu démarquée dans le genre, surtout face à une Nintendo DS qui 'subit' coup sur coup les derniers bijoux de Square Enix. Valkyrie Profile : Lenneth a pour mission de relativiser tout cela, et pour la première fois en Europe !

Et oui, contrairement au Japon ou aux USA où le titre prétextait à faire rechigner de nouveau les détracteurs quant au manque de titres inédits de la machine, particulièrement dans le domaine du RPG, les joueurs européens, n'ayant pas cédé aux nombreuses sirènes de l'import, peuvent s'apprêter à voir enfin débarquer chez eux l'un des titres forts de la PSone qui n'a pourtant jamais réussi à réellement soulever foule, que ce soit à l'époque ou récemment grâce à ce portage avec seulement un peu plus de 100.000 exemplaires au Japon. Qu'importe et place aux descriptifs de nos premiers pas sur les terres de Midgard.

Aujourd'hui, tu vas mourir. Si, si !

La fin du monde est proche. L'inéluctabilité même se pointe à l'horizon en la forme d'une guerre effroyable œuvrée par le puissant Ragnarok. Pour contrer ce dernier, le seigneur Odin fait appel à Lenneth, l'une des plus importantes valkyrie de ce monde pour voguer sur les terres de Midgard à la recherche d'humains puissants afin de constituer une armée. Seulement, on n'entre pas au Valhalla les mains dans les poches et le principal détail de vos futurs soldats sera qu'ils seront bien entendu déjà morts. Le but du jeu se traduit donc principalement par des balades de villes en villes pour assister aléatoirement à une scène (souvent longue) décrivant les dernières heures d'une personne, qui rejoindra par la suite votre groupe. La première phase de recrutement qui arrive assez tôt dans l'aventure nous met d'ailleurs rapidement dans le bain par son scénario aux rebondissements multiples et son final d'une tragédie rarement vue. Petit ennui : les réfractaires du trop plein de cinématiques s'énerveront rapidement devant le nombre de dialogues et tout simplement les multiples instants que l'on passe à ne rien faire hormis regarder son écran.

Valkyrie Profile : Lenneth n'est heureusement pas qu'un simple RPG textuel vu que, si le choix vous en dit, il est possible à n'importe quel moment de l'aventure de laisser tomber le recrutement (parfois par obligation s'il n'y a plus personne sur le point de mourir) pour vous consacrer plutôt aux différents donjons disponibles. Pour cela, le jeu aborde des graphismes en 2D chatoyante, que ce soit dans les décors ou les personnages, donnant alors une meilleure accessibilité à l'aventure. Le premier donjon s'aborde d'ailleurs facilement puisqu'il suffit d'enchaîner les couloirs en prêtant attention aux différentes intersections pour récolter chaque trésors, puis vaincre le gardien des artefacts tout au bout. Entre temps, seuls quelques combats non aléatoire (nous allons y venir) et de petites phases de plates formes tenteront de vous mettre des bâtons dans les roues. Simple encore une fois, excepté lorsque l'on veut consulter la carte qui s'avère bien trop fouillie malgré les différentes options de zoom.

La force par quatre

Comme dit plus haut, les combats n'ont rien d'aléatoire puisqu'il suffit de toucher l'ennemi à l'écran pour entrer dans la zone de combat. On notera d'ailleurs qu'à l'instar de nombreux autres RPG reposant sur ce principe, il est possible d'assener un coup à l'adversaire en le touchant pour avoir l'avantage lors du combat (= vous êtes le premier à attaquer). Assez banal dans la forme, les différentes joutes du titre se montrent pourtant assez originales puisque chaque personnage, quatre en tout, est assimilé à l'un des boutons et, lorsque votre tour advient, vous pourrez soit les faire attaquer chacun leurs tours, soit appuyer successivement (ou simultanément) sur chaque bouton rapidement pour créer un combo qui, s'il est réussi avec les quatre guerriers, pourra être enchaîné par différentes furies. Attention néanmoins, selon les personnages que constituent votre équipe, il faudra calculer votre timing pour ne pas vous retrouver avec un guerrier prêt à frapper l'ennemi devant soi, alors que vous venez de l'envoyer très haut avec la magie d'un autre.

Après avoir terminé un donjon ou une phase de recrutement, vous remarquerez alors qu'un chiffre à l'écran commence à descendre. Celui-ci symbolise en réalité le nombre de périodes avant la guerre contre Ragnarok, et il en faut généralement 24 pour terminer un chapitre (huit en tout) et entrer dans ce qui s'appelle la 'Sacred Phase' qui permet de faire le point sur les précédentes actions et établir le degré de vos forces armées. En effet, il est très risqué d'envoyer directement un combattant auprès d'Odin sans que celui-ci est fait quelque tours dans les donjons aux préalables afin d'augmenter non seulement ses statistiques de base, mais également ses notions morales et ses compétences que vous pourrez upgrader grâce à des 'Skill Points' gagnés à chaque niveau. Le choix s'imposera alors à vous : devrez-vous envoyer votre poulain auprès d'Odin pour la guerre au risque d'être démuni d'aide dans votre propre aventure ? Tout un (excellent) programme, à découvrir fin avril.

Grosse surprise qu'est celle de Square Enix dans l'annonce de la série Valkyrie Profile quand on n'y croyait vraiment plus. Car même si peu d'ajouts, bons (cinématiques en image de synthèse) comme mauvais (temps de chargements), ont été inclus par rapport à la version PSone, ce premier épisode semble bien parti pour être l'un des meilleurs jeux PSP sortis à ce jour. Reste à vérifier un peu plus ce qu'il en est au niveau de la durée de vie, du rythme de jeu et, surtout, de la question qui nous brûle encore les lèvres : traduit ou pas ? Une prière s'impose…