Le temps passe vite et c’est il y a déjà presque dix ans que Suda51 proclamait haut et fort que
No More Heroes 3 sortirait sur la prochaine console de
Nintendo. Sauf qu’à l’époque, la console du constructeur, c’était la Wii et on a donc compris le temps avançant que l’élue serait donc la Wii U, mais en fait pas du tout. Le projet a en effet totalement disparu de la circulation et la franchise avec, car quand bien même les versions PlayStation 3 et Xbox 360 (du premier) ont pu se désolidariser du motion-gaming, cela n’a motivé personne pour faire un petit remaster sur la génération actuelle.
De là, on peut faire un bond jusqu’en janvier 2017 où le miracle eut lieu avec l’annonce d’un épisode inédit sur la naissante Nintendo Switch, avant que ça ne commence à sentir l’embrouille : on nous dit qu’il ne s’agira pas de
NMH3 mais d’un spin-off, que le budget ne serait pas bien élevé, que ça serait pas loin de la production faussement indé… Et bref, en mars 2018, la première vidéo de gameplay tombe et les fans avec tant on ne s’attendait pas du tout à ce résultat. D’ailleurs, avant même de parler du jeu, crevons de suite l’abcès en déclarant que
Travis Strikes Again est non seulement très moyen sur le plan graphique (on s’y attendait) mais surtout vraiment laid coté esthétique, avec ces couleurs flashy/crades qui attristent toujours quand on voit la qualité des artworks.
Et pourtant, après cette mauvaise première impression, on ne peut pas dire que le jeu démarre si mal que ça. Mais pour comprendre, il faut d’abord remettre les choses dans leur contexte :
Travis Strikes Again met donc en scène la star de la saga mais aussi Bad-Man qui compte défoncer la tronche du premier cité pour accessoirement récupérer une console de jeu magique. Le mec n’est pas geek, c’est juste que (sous réserve de posséder et finir les jeux adéquats), elle pourra exaucer n’importe quel vœu. Mais rien ne se passe comme prévu et le scénario n’a finalement aucune forme d’importance vu que les deux vont se retrouver aspiré dans la console, prétexte au fait que vous pourrez sélectionner celui que vous souhaitez pour jouer, voir directement les deux avec le mode coopération en local.
Et comme on disait, ça démarre assez bien car le premier « jeu » va être un pur trip action en vue du dessus. Ça ne révolutionne absolument rien mais ce n’est pas chiant et c’est quelque chose que je tenais à souligner après avoir vécu l’enfer sur
Battle Princess Madelyn. Une attaque standard, une attaque forte, une esquive, un super-coup que l’on peut placer de temps en temps, et surtout un paquet de compétences à débloquer où (suffisamment rare pour qu’on le cite) quasiment toutes ont leur petite utilité mais il faudra faire des choix puisque vous ne pourrez en porter que quatre, voir trois pour réserver un socle au soin (obligatoire pour ne pas que la difficulté devienne absurde). Ah et puis, comme les épisodes canoniques, il faut recharger son arme assez souvent en secouant sa manette, ce qui n’est pas toujours bien trouvé pour ceux qui joueront en nomade.

Donc ça se laisse jouer, c’est nerveux, les attaques ont un bon impact et on a droit à la fin à l’habituel boss à pattern. Cool, ça sent la bonne surprise. Sauf que petit à petit, le château de cartes s’effondre et pour deux raisons. La première, c’est qu’à chaque nouveau « jeu » (une demi-douzaine en tout), on remarque très vite que l’élément central sera de nouveau l’action et souvent dans la même forme. Au mieux, on change de perspective avec une caméra de coté mais globalement, c’est exactement pareil et le bon à-priori de départ se transforme en quelque chose de très répétitif.
Le deuxième point, c’est que le jeu tente quand même quelques originalités mais c’est rarement une réussite. Vous connaissez
Bayonetta ? C’était super non ? Vous vous souvenez des phases de shoot ? C’était bof on est d’accord ? Hé bien là, c’est exactement pareil. On a par exemple droit à des puzzles pas mauvais mais énervant quand un ennemi invincible veut vous défoncer pendant que vous réfléchissez, on a une séquence de recherche dans un manoir sans la moindre once de génie, on a des phases de plates-formes qui donneraient le sourire à Bubsy, et il y a aussi ces phases en moto. Et sur ces dernières qu’on est le plus dégoutté car, et on va y revenir, Travis Strikes Again a le don de savoir rendre hommage à certains points du média avec une sauce clairement 80s. Donc quand on te dit course à moto, l’occasion était toute trouvée pour nous offrir un trip à la
Hang-On par exemple. Mais à la place ? De simples épreuves de Drag où la boîte de vitesse ressemble à un mini-jeu. Mwé.
Et plus on avance, plus l’ennui prend le dessus et des défauts qu’on ne remarquait pas trop au départ prennent le pas sur le reste. La plupart des phases action étant en vue éloignée, il est difficile de distinguer exactement chaque ennemi d’un bestiaire pourtant varié, et encore moins les pattern, surtout quand les affrontements commence à imposer une dizaine d’opposants en même temps voir plus. C’est le bordel, on se fait parfois bolosser dans un coin sans trop comprendre ce qui se passe et c’est là qu’on hurle sur le système d’esquive où, odieuse erreur de certains jeux, il n’y a pas de mécanique de cancel, signifiant que vous ne pourrez pas enclencher une fuite tant que l’animation de votre attaque n’est pas achevée. Et dans ce type de jeu, ça devient vite préjudiciable. Surtout contre certains boss.
Ce qui est dommage, c’est que derrière tout cela, on sent quand même l’amour du JV et l’envie de bien faire les choses même avec trois bouts de ficelle en budget. Le fond n'est pas terrible, mais l’enrobage est tellement sympa qu’on est attristé pour Suda51 qui n’a pas rechigné à placer de nombreux hommages et délires dont il a le secret. Outre les T-Shirt à acheter (avec l’argent in-game, heureusement) avec des logos de nombreuses perles de la scène indépendante, le titre sait jouer sur les détails, que ce soit sur la présence de « faux vieux » magazines JV pour décrire les différentes épreuves (avec même des cheat-codes), un futur DLC teasé de manière très originale, ou encore les phases intermédiaires façon jeu d’aventure textuel d’Atari 2600 mais qu’on se plaît pourtant à lire tant l’humour répond présent, et où le scénariste n’hésite pas à broyer le quatrième mur. Encore une fois, vraiment dommage.
je testerai celui-ci quand je le trouverai a 10 euros dans les bac
En jetant un œil aux reviews, ça varie du 8 (Game Informer) à "daube" (Eurogamer).
https://nintendoeverything.com/travis-strikes-again-seems-to-tease-the-future-of-no-more-heroes/
vi mais après.
d'ailleurs, hésite pas à lever le pied sur le groupe Indé pour éviter un spam
(juste laisser un peu de visibilité aux autres quoi)
Ah, je croyais que c'était une actu.
Non, vais pas newser sur le sujet.
J'ai vu la scène in-game et oui, c'est du teasing bien trouvé mais je pense que c'est davantage une note d'intention que quelque chose de véridique.