On a beau travailler dans le milieu, les produits qui en découlent sont aujourd’hui si nombreux que toute la volonté possible ne représente rien face au manque de temps pour tout couvrir. Le Battle Royale est donc né il y a une vingtaine de mois, ou a plutôt été démocratisé à cette période par l’arrivée sur PC de
PUBG, le jeu dont quasiment personne dans la presse ne parlait avant qu’on de se rendre compte que chaque nouveau bilan ajoutait cinq millions de ventes supplémentaires. Il faut dire que la base du concept ne pouvait que plaire à tout le monde : vous prenez le principe d’un film très populaire dont la majorité de ceux qui l’ont vu ne savent même pas que ça existe en manga (avec plus de sang et de sexe, à la limite du porno), vous mettez des flingues (parce que le grand public aime ça, les flingues) et vous rajoutez des éléments aléatoires propres au rogue-like. Piocher de bonnes idées à droite/à gauche ne garantit jamais que la sauce va prendre mais il faut avouer que là, la mayonnaise est assez onctueuse.
Bien qu’attirant, le genre m’est passé un peu au dessus de la ceinture, signifiant que je gardais le truc en tête par curiosité, sans que ça ne me fasse remuer l’entre-jambe. Peut-être parce que je n’ai plus beaucoup de temps à consacrer à la compétition multi, déjà parce qu’il y a suffisamment de quoi faire en solo, mais aussi parce que les circonstances m’ont fait passé au travers de l’expérience. C’était sans compter sur l’arrivée d’un concurrent massif et un rejeton qui a décidé de passer une nouvelle étape dans sa carrière de pseudo gamer. Pour les uns, le tournant fut un Zelda, pour d’autres un Final Fantasy, pour encore d’autres ce qu’ils veulent parce que je ne vais pas non plus faire un historique, mais toujours est-il qu’aujourd’hui, c’est
Fortnite, actuel grand patron du marché et véritable aimant à chiards qui veulent apprendre les bases dans l’art du meurtre de masse.
Je ne fut pas chien à l’idée de lui faire plaisir (vu que c’est gratuit), moins en apprenant que les micro-transactions parvenaient aussi bien à appâter ce jeune naïf qui au bout de deux parties me réclamaient déjà de lui acheter une pioche à 2€. Je le laisse se débrouiller avec un Battle Pass et prend soin sur le chemin de parfaire ma culture pour comprendre pourquoi tout le monde en parle, jusqu’à BFMTV. Car avoir après avoir enchaîné de misérables fails où les seuls moments de réussite étaient dû à la chance et à la fuite (du genre top 4 sans réussir à tuer quelqu’un), la maîtrise se fait peu à peu, les premiers kills avec, jusqu’au moment du top 1, où tous les crachats effectués sur ce type de production s’envolent pour laisser éclater la joie.

Mais reste qu’il faut être fan du design mais aussi du public majoritairement constitué de gosses. Passé la trentaine, il faut avoir les nerfs accrochés quand tu te fais insulter par un gamin à la voix très aigu, le genre qui te donne envie de l’avoir en face pour lui apprendre le respect à coup de gifles dans les joues. Ce n’est pas une fessée, juste de l’éducation. Et coup de chance, le hasard a fait que Sony m’a proposé de passer à l’étape supérieure avec une review du sacro-saint
PUBG, disponible depuis peu sur PlayStation 4. Le titre étant également disponible sur le Xbox Game Pass, autant faire coup double avec un jeu des comparaisons pour l’avis que voici.
Et… déjà, c’est quand même bien moche ! Quelque part, il n’est pas forcément pire qu’un
Fortnite, mais c’est juste que ce dernier a un design très cartoon où les couleurs chatoyantes compensent les textures grossières. Sur
PUBG, rien de tout cela et il faut se manger un rendu « old-gen », terme presque élogieux par rapport à la réalité puisqu’en fait, résolution mise à part, on est même en dessous d’un
M.A.G (vous vous souvenez ?). Et d’ailleurs toujours en 30FPS ce qui est tout sauf idéal pour ce type de jeu même si les développeurs promettent « un jour » de passer en 60 sur tous les supports. Dans tous les cas et pour avoir vérifié, c’est inutile à faire pour l’heure sur PS4 & One vanilla tant c’est innommable visuellement, mais déjà mieux sur PS4 Pro, et encore un peu plus sur One X. La Master Race peut elle continuer de glousser dans son coin.
En tout cas, jouer seulement aujourd’hui aux deux principaux représentants permet de comprendre pourquoi
Bluehole l’a autant eu mauvaise contre
Epic : c’est quasiment la même chose. Le menu de départ est certes plus clair dans
PUBG mais passé cela, même délire avec le lobby d’attente de quelques secondes où tout le monde fait mumuse, le survol de la map, le saut puis parachute (instant où ça ramouille bien d’ailleurs), le besoin de trouver rapidement de quoi s’équiper, la zone qui se restreint de la même façon et de manière aléatoire, les caisses surprises qui peuvent tomber du ciel, les rares véhicules dont l’utilité première sera de gagner du temps pour rejoindre le bon endroit (ou tenter de gagner du temps comme un lâche)… Mais une petite poignée de parties fait vite comprendre qu’ici, on ne joue pas dans la même catégorie.
Car là où
Fortnite est résolument grand public avec ses danses piquées à droite à gauche, ses paillettes, ses explosions, ses ballons pour planer, actuellement ses zombies et bien entendu son système de construction, le principe serious-business de
PUBG se montre aussi reposant que stressant. Avec
Epic, ça se déplace dans tous les sens sans avoir forcément une crainte massive puisqu’on peut s’atteler à construire un abri en 4 secondes après avoir reçu une balle perdue, ici, la gestion du terrain n’a jamais été aussi vitale. Dans un silence majoritairement assourdissant qui donne davantage l’impression de jouer à un jeu de survie qu’à un TPS, les 200 mètres qui nous séparent d’une maison à l’autre donnent des sueurs. On se met à retenir chaque rocher ou arbre qui pourrait constituer un bouclier de fortune au cas où. Chaque détail compte et la moindre porte ouverte, c’est un mec qui est passé dans le coin et rien ne dit s’il est toujours là ou parti depuis longtemps. La principale chose qui entretient le trip, c’est l’inconnu.

Terminé cette fois la possibilité d’atteindre le top 10 en claquant des doigts car on se la jouait plus méticuleux que d’autres. Cette fois, personne ou presque n’est là pour faire n’importe quoi, et le jeu le fait comprendre d’entrée avec sa gestion plus restrictive du stock (sans sac à dos, difficile de faire grand-chose), la possibilité de porter de l’équipement et même ce petit détail tellement banal mais qui change tout par rapport à son concurrent : toute arme ramassée a son chargeur vide (sans parler de la balistique à prendre en compte). Les premières parties, il est assez simple de s’emmêler les pinceaux et on a préféré filer regarder des astuces en ligne (du genre connaître la manipulation pour se soigner) plutôt que de s’embêter avec un mode entraînement néanmoins présent, mais une fois saisie, chaque session peut se montrer différente de la précédente et certaines parties peuvent devenir viscérales en terme de sensations.
Le genre n’est pas propice au scénario, mais chaque partie peut créer ses propres souvenirs. Être là, derrière un rocher près d’un pont qu’on n’ose traverser, voir un véhicule arriver en trombe, courir se cacher dans une sorte de petit village. Démarre alors une véritable mise sous tension, le casque visée sur les oreilles pour profiter du sound-design, à entendre des échanges de tirs au loin entre mecs lourdement armés quand vous n’avez qu’un pompe qui n’est pas vraiment une assurance-vie au milieu d’une plaine. Puis le silence. Et on reste là, l’arme au poing prêt de la porte, à écouter le moindre indice, restant sans bouger pendant presque cinq minutes car trop stressé à l’idée de savoir qu’un mec peut vous entendre dehors si vous remuez. On attend, puis des bruits de pas qui fouinent, le stress monte à son paroxysme, la porte s’ouvre, et l’affrontement se fait sans échange : l’opposant tombe après une grosse cartouche dans le torse. Normalement, on peut éclater de joie mais tout ce que ça engendre, c’est un long souffle de soulagement et une tension qui redescend, puis le besoin de repartir : il reste 50 personnes sur la carte, et la zone de jeu vient encore de rétrécir.

Donc bien après tout le monde, sauf des joueurs PS4 servis en dernier, j’ai donc aujourd’hui compris « pourquoi ça marche » car voilà bien longtemps qu’un FPS/TPS multi ne m’avait pas autant bouffé de temps, avec souvent l’envie d’y retourner et sans avoir rien d’autres à gagner que de simples skins à débloquer avec système de défis (garanti sans Battle Pass, même si les micro-transactions sont là). Pourtant c’est quelque part toujours la même chose dans les bases mais cette ambiance voulue froide donne un cachet évident dans cette expérience solo, qui peut se transformer en quelque chose de vraiment fun dès qu’on s’y lance à quatre en coopération, avec toutes les nouvelles stratégies qui vont avec. Et au moins, et ça vaut aussi bien pour les joueurs PS4 que ceux sur One qui ont patienté : avoir attendu fin 2018 pour s’y mettre permet de repartir avec une jouabilité plus correcte dans les raccourcis et surtout trois maps au lieu d’une seule (et une quatrième enneigée, encore en serveur test, qui arrivera officiellement le mois prochain).
Reste tout de même que ça ne plaira pas à tout le monde. Le jeu a beau être meilleur qu’il ne l’était il y a un an, avec maintenant une tonnes d’options pour régler la sensibilité, son gameplay résolument PC dans les bases (donc conçu pour le combo clavier/souris) donnera quelques sueurs froides face à un style qui réclame une précision conséquente, que le 30FPS n’aide d’ailleurs aucunement à adopter. Bonne chance d’ailleurs au début pour arriver à faire quelque chose avec un sniper. Il faudra également prendre en compte qu’en terme de budget,
Bluehole n’est pas
Epic et que le moindre soucis peut causer des désagréments assez marquants : entre la version PS4 et l’optimisation constante sur tous les supports, les développeurs trop occupés et pas assez nombreux n’ont fourni aucun nouvel event depuis des semaines.
Bref, j'ai désinstallé après 5 parties
Merci pour l'info je ne savais pas
Le jeu s'est grave amélioré en un an.
Si tu veux tester, Game Pass d'un mois à 1€, le jeu est dessus pour tester.
Tu resumes bien là difference avec fortnite et pourquoi je préfère retourner sur PUGB.
Par contre putain ce que les version's consoles rendent pas honneur à la version PC. shanks faudrait que tu joues un peu plus sur ce support
Techniquement c'est très moyen et le gameplay a la manette tellement nul sur ce genre de jeu où une bonne réactivité est vitale.
Ben quelque part, le bon coté des probs à la manette, c'est que ça affecte tout le monde et oblige à déployer de nouvelles stratégies qui ne pouvaient pas exister sur PC.
Mais ouais, je préfère clairement à Fortnite.
J'ai encore fait un coop avec mon fils (one/switch, vive le cross-play) et bordel, y a 80% de gosses de 10 ans max sur ce jeu, c'est fou.
Et ce gameplay à base de construction me broute.
Le mec se prend une balle, il construit un immeuble en 4 secondes pour se protéger.
Circonstances.
- Je ne joues pas sur PC.
- A sa sortie sur One, c'était pas la peine.
- Un an plus tard, j'étais chaud pour le faire perso via le Game Pass et Sony a finalement envoyé un code pour test.
Le fun et le trip, tout simplement.
Tu sais, c'est comme Rocket League en version Switch.
Avec ce type de stick et des gâchettes non analogiques, c'est pas la peine de parler eSport dans cette version.
mais ça rend pas le jeu tout pourri pour autant.
Juste que ceux qui jouent dessus le font uniquement pour passer un bon moment sans le coté compét.
Ce n'est certes pas l'expérience "PC" (un peu comme tout les jeux en fait, quand tu regardes R6 sur PC et console on dirait pas le même jeu) mais qu'il est grisant !
J'adore cet aspect "réaliste" et exigeant. Et avec un peu d'habitude, le gameplay à la manette deviens aussi fluide que sur d'autres jeux.
En tout cas, je ne me lasse tout simplement pas de ce Battle Royale. J'ai été plusieurs fois dans le top 100 et même top 20 Europe en solo, et je suis pas prêt de m'arrêter avec la prochaine map qui va sortir. Il est pas parfait, loin de là surtout en ce qui concerne l'optimisation et son suivi assez lent par rapport à Fortnite, mais tout le contenu reste gratuit et c'est bien l'essentiel.
20 euros pour des centaines d'heures de plaisir.
C'est tellement ça putain.