Boss jouables, et nitro activée!!!
Alors que les fans de Nintendo nous jalousaient avec leur Street Fighter II, vendu en bundle avec la Super Famicom, nous Segamaniaques, avions dû prendre notre mal en patience en attendant sagement une éventuelle arrivée de Ryu et de toute sa clique, sur notre chère Mégadrive. L’attente n’a pas été très longue, ni vaine, Street Fighter finira par débarquer sur la 16 bits de Sega, un peu plus d’un an après la mouture Super Nintendo. Et cerise sur la gâteau, on a eu droit directement à sa nouvelle extension CPS-1 (Street Fighter II’ Special Champion Edition) ainsi qu’au pad 6 boutons. Et oui, contrairement à la 16 bits de Nintendo, la pad de la première Megadrive n’avait que 3 boutons.
Ce test revisitera donc une des nombreuses déclinaisons de ce deuxième épisode.
Effectivement, tout comme le Street Fighter II Turbo Hyper Fighting de la Super NES qui débarqua quasiment en même temps, cette version nous offre la possibilité de jouer avec les 4 boss que sont Sagat, M. Bison, Vega, et Balrog. A noter certains ne le savent peut-être pas mais il y a une explication sur le fait que Vega/Balrog/Bison diffère entre la version Jap et US/Euro. M. Bison dans la version japonaise est le boxer, mais par peur de subir un procès pour la ressemblance du patronyme du célèbre boxeur (une star à l'époque) Mike Tyson, Capcom a décidé de chambouler les noms des boss, excepté Sagat dans les versions occidentales de son jeu de combat. D'où l'imbroglio causé aux joueurs du monde entier.
On referme la parenthèse, le total du roster jouable est désormais de 12 personnages. Autre changement, par rapport au papy World Warrior, on note une refonte des artworks du character select donnant un côté moins cheap que la première version. Le jeu dispose d'une toute nouvelle introduction en images animées. D’ailleurs à ce sujet, cette introduction a été censurée sur Megadrive par rapport à la version arcade.
Comme vous le savez, Street Fighter II est un jeu Versus Fighting qui se joue à 6 boutons. 3 pour les mains (LP, MP, HP), et 3 pour les pieds (LK, MK, HK). Chaque personnage a donc une palette de coups différents, des coups spéciaux propres, et en somme un gameplay différent. C’est ce qui a fait la réputation de cette série, et l’a rendu révolutionnaire. Cet opus Megadrive amènera son lot de changements.
Le plus gros changement, c’est le Mode Turbo. Avec ce mode on dispose de nouvelles couleurs pour tous les personnages excepté Vega (dicateur). Mais surtout, en mode turbo, on peut accroître à volonté la vitesse du jeu. Il est vrai que le rythme du premier Street Fighter était assez lent, Capcom a donc mis un sérieux coup d’accélérateur pour cet add-on. Néanmoins mieux vaut être mesuré et accélérer un chouïa la vitesse du jeu.
Quasiment tous les personnages gagnent des coups en mode Turbo, dans un soucis d'équilibrer le jeu mais aussi donner des armes face aux shotos et leur hado trap. C'est ainsi que Chun-li gagne un projectile bienvenue, Honda un anti-air (82P) pareil pour Blanka (82K), un teleport pour Dhalsim, personnage très lent et qui dispose désormais d'une sortie de pressing adverse bienvenue.
Malgré les efforts de Capcom, un personnage pose un vrai problème: Vega (dictateur). Psycho Crusher safe de chez safe, et surtout un pressing dans le coin à base de "Bas+MP"+Knee Press qui est quasiment infini. C'est le personnage vraiment abusé du jeu, ce qui n'est pas illogique puisqu'il est le dernier boss.
Que dire de plus si ce n'est qu'il n'y a pas énormément de links de coups possibles, pas de gros combos à rallonge, donc pas de grosses possibilités de punitions. Par rapport le Damage Reduce est toujours aussi inexistant, 3 forts peuvent vider 3/4 de la barre, le Stun arrive très rapidement (surtout en Turbo Mode). Il n'y a toujours pas de possibilités de déchoppes, des choppes qui d'ailleurs enlèvent toujours autant de santé.
Le gameplay global est en amélioration par rapport au premier Street Fighter II, grâce notamment aux boss jouables, et aux nouveaux moves des personnages, mais on n'est pas encore en face de la version ultime de Street Fighter II qui viendra 2 ans plus tard.
Chun-li
Graphiquement, le titre fût impressionnant sur Megadrive. La conversion est de grande qualité à ce niveau-là. Les décors sont beaux, riches en couleur, avec toujours ces sympathiques animations background.
Perso, mon stage préféré, c’est l’aéroport militaire de Guile. Les sprites sont gros, imposants, bien dessinés, fins, magnifiquement animés. Malgré la qualité de la conversion, le titre ne soutient absolument pas la comparaison avec la version arcade qui reste nettement plus soignée.
La décomposition des mouvements des avatars à l’époque, en avait bluffé quelques uns, puisque les sprites disposaient de beaucoup d'étapes d'animation appelés aussi "frame". Ici point de collisions fantaisistes, le gameplay (et l’animation) sont aux petits oignons. En mode turbo, la vitesse est tout simplement ahurissante! Seuls quelques ralentissements sont à signaler par moments, mais globalement l'ensemble force le respect surtout sur une machine aussi limitée que la Megadrive.
La jouabilité est au top! Les coups sortent relativement aisément au pad, tout comme les cross-up, choppes, protections etc... L'excellente jouabilité a bien sûr contribué au succès de la série.
L’aspect sonore est déjà un peu moins rose. Le processeur sonore de la Megadrive trouve ici ses limites, la différence est flagrante avec la version arcade, et même avec la version Super Famicom. C’est le talon d’achille de la Megadrive, même si notre ami Yuzo Koshiro nous a fait démentir cela par le passé.
Les digits vocales ressemblent plus à des sons de mixer qu'à des voix humaines, tout comme les musiques qui grésillent un peu trop. Rien de catastrophique cependant, l’ensemble reste parfaitement audible, l'aspect sonore donne même un côté "retro" au jeu.
Enfin, la durée de vie à 2 est quasi-infini pour peu que l'on accroche encore à ce vieil épisode. À un joueur, le challenge est paramétrable, et les boss stages sont toujours présents dans cette mouture (qui ne se souvient pas de cette fameuse voiture à mettre en pièce, je vous le demande?).
En conclusion, Street Fighter a fait une entrée remarquée sur la 16 bits de Sega. Les "Segamaniaques" ont enfin pu s’y donner à cœur joie sans avoir à se ruiner dans la salle d'arcade du coin. Même si cette conversion n'arrive pas à la cheville de la version arcade d'un point de vue technique, elle y conserve tous les éléments du gameplay qui ont fait la gloire dans cette série.
Un bon épisode sur Megadrive, mais préférez quand même la version arcade plus aboutit, et assez facile à trouver dans les différentes compilations que Capcom a sortit.
Fiche Technique: Titre: STREET FIGHTER II' PLUS CHAMPION EDITION Développeur: CAPCOM Editeur: CAPCOM Genre: FIGHTING GAME Année: 1993 Autres supports: PC ENGINE, ARCADE (CPS-1), PLAYSTATION, SATURN. Nombre de joueur(s): 2 Localisation:
NOTE PRESSE (Joypad 024 - Octobre 1993)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus retro:
En prime, la pub jap de ce jeu qui fait la part belle à un des boss, Balrog (ou Vega chez nous).