Rikimaru san to Ayame san' o sassoïmachoo!
Sortit de nulle part, Tenchu Stealth Assassin a en 1998, surpris plus d'un et secouait quelque peu le monde vidéoludique.
Imaginé par le studio Acquire, Tenchu est un titre qui invite le joueur à incarner ce personnage d'une classe inégalable, le ninja. Mais plutôt que de singer des œuvres mettant en scène cet assassin nippon comme Shinobi de Sega ou Ninja Gaiden de Tecmo, la production d'Acquire prendra une direction assez différente et nouvelle en intégrant une dimension infiltration.
Se cacher pour mieux tuer, tel est le concept de ce Tenchu Stealth Assassin, jeu qui nous invite à effectuer nos lâches besognes dans un Japon féodal troublé et particulièrement saisissant.


L'action de Tenchu se situe donc au Japon féodal, au XVIe siècle un peu avant la période Tokugawa (époque Sengoku).
La guerre fait rage entre les seigneurs du Japon, et les différents clans familiaux. C'est dans ce contexte de violence, qu'apparaissent Rikimaru et Ayame, deux ninjas au service du seigneur Matsunoshin Godha, un homme de paix qui souhaite voir cette gangrène de la guerre s'estompait, ainsi que certaines conspirations échouaient.
Nos 2 ninjas seront donc sollicités pour effectuer une dizaine de missions au but très pécis, comme la première d'entre elles qui consiste à aller régler son compte à un marchand corrompu du nom de Echigoya.
Au début de l'avenutr, Tenchu nous propose de choisir notre ninja à savoir le puissant Rikimaru, ou la frêle mais très agile Ayame. Personnellement, j'ai choisi de la jouer en finesse en optant pour Rikimaru.
Juste avant chaque stage, on choisit ses armes, ainsi que ses items qui seront bien utile durant le niveau. Ce choix se compose de divers objets comme des shurikens, des boulettes empoisonnées pour loups ou pour chiens, des grains de riz, ou encore des fumigènes.
Rikimaru possède évidement un katana, ainsi qu'un grappin qui lui permet de s'accrocher et accéder à un endroit élevé comme les toits des maisons.
Le concept de Tenchu repose sur trois actions très simples : analyser le terrain, évaluer les risques, puis passer à l’action. Il hors de question de foncer ici tête baissée dans la bataille, il va falloir ruser et se jouer des gardes en essayant toujours de les prendre par surprise, voire dans certains cas en les évitant.
Mais la grande trouvaille dans le gameplay de Tenchu réside dans les stealth kills. Ces meurtres teintés d'une grande traitrise vu que notre ninja appréhendera souvent son vis-à-vis par derrière, engendrera un assassinat en bonne et due forme avec une pose spéciale à la clé. Rien de mieux que de surgir depuis le toit d'une maison, d'atterrir juste derrière un garde et l'egorger dans la foulée de manière très rapide.
Toutefois il faudra soigner l'exécution de ses stealth kills pour réussir à mettre à terre notre ennemi car sinon, notre adversaire engage le combat et n'hésitera pas à appeler du renfort. Une fausse manœuvre de notre part, peut vite mener à une situation inextricable.
A ce sujet, les développeurs ont intégré dans le gameplay, une espèce de radar, qui indique par le biais de chiffres, l'éloignement de l'ennemi le plus proche. Il donne aussi d'autres indications comme le fait d'être visible par exemple. A la manière d'un Solid Snake, Rikimaru dispose de quelques mouvements spéciaux comme coller à la paroi d'un mur, ou avancer furtivement, ou encore faire des roulades.
Bref, le gameplay s'inscrit donc dans le genre infiltration, avec par intermittences quelques actions d'éclat. Analyser le terrain, évaluer le nombre de garde ainsi que d'assimiler leurs rondes seront autant de qualités pour bien progresser dans le jeu.
Le titre est aussi très violent, et bien sanglant. L'ambiance de ce jeu est globalement bien sombre, même si les dialogues assez ridicules viennent adoucir quelque peu cet état de fait.

Techniquement, le premier Tenchu est un titre qui visuellement a très mal vieilli. Autant à l'époque, les graphismes étaient très bons à l'époque de la sortie du jeu avec un très bon character design donnant à ce titre pas mal de personnalité et de charme, autant aujourd'hui l'ensemble est laid, très pixellisés, avec des textures baveuses et grossières, et même certains petits bugs d'affichages. Néanmoins, cela ne doit pas faire peur au retrogamer, le jeu a certes vieilli, mais on peut passer outre avec un minimum de tolérance. Le level design est d'excellente facture, offrant des univers assez grands et bien conçus, jouant à la fois l'horizontalité que la verticalité.
Pour réussir un tel jeu, il fallait bien sûr une animation soignée, et là Acquire rend une copie qui est toujours d'actualité. Notre avatar bouge bien, son animation est bien décomposée, pour résumer nos 2 ninjas ont la classe.
L'IA des ennemis, gardes et autres animaux étaient plutôt performante. Les ennemis sont difficiles à vaincre une fois alertés, et n'hésite pas à appeler des renforts. Par contre, le jeu saccadait dès que l'écran affichait un peu trop de mondes en même temps.
Au niveau de la jouabilité, rien à signaler, après la phase d'apprentissage des commandes, le jeu répond correctement au doigt et à l'œil. Bref, un régal!
On en vient à l'une des parties les plus importantes du jeu, à savoir la bande sonore.



La musique composée par Noriyuki Asakura est tout simplement l'une des plus belles bandes-son entendue sur Playstation. Ce compositeur a signé une bande originale impressionnante en maîtrise et en virtuosité. On se sent comme transporté par ces thèmes rappelant le Japon féodal, une musique à la fois apaisante, et qui dégage une certaine force, voire un certain mysticisme. Tout cela renforce l'immersion dans ce Tenchu, et participe à l'ambiance général qui fait la quintessence de ce soft.
Les musiques sont donc inoubliables et l'OST du jeu est à se procurer d'urgence si ce n'est pas déjà fait.
Les bruitages sont aussi dans le ton puisque globalement très réussis. Les dialogues sont assez nombreux, et ma foi très correct, et pas mal écrit. Seul le doublage français est mauvais avec un jeu d'acteur très douteux. Les puristes préfèreront la version originale doublée par des seiyus autrement plus convaincants.
Enfin, la durée de vie est correct, sachez pour ceux qui n'y ont jamais joué, qu'il existe pas mal d'objets cachés qui nous seront attribués selon nos performances.

Au final, Tenchu Stealth Assassin fût une belle réussite et une surprise totale pour les possesseurs de la machine de Sony.
Mélangeant les genres, tout en proposant un challenge inintéressant et une ambiance du "tonnerre de Zeus", ce titre fait parti selon moi du gratin vidéoludique de la première PlayStation.
Malheureusement, la série a entre temps perdu de sa superbe en passant à la génération 128 bits, entachant et éclipsant un peu le produit originel.
Ce qui pourrait empêcher les joueurs d'aujourd'hui de jouer à ce jeu, ce sont ses graphismes vieillots et franchement datés. Si vous êtes capable de passer outre ce détail, allez-y, vous ne serez pas déçu.

Fiche technique:
Titre: TENSHU STEALTH ASSASSIN
Développeur: ACQUIRE
Éditeur: ACQUIRE
Genre: ACTION-INFILTRATION
Année: 1998
Autre support: EXCLUSIF
Nombre de joueur(s): 1
Localisation:

NOTE PRESSE (Joypad 074 - Avril 1998 )



RESSOURCE PRESSE



Screenshots:

Bonus retro:
Et en bonus, le spot tv américain qui est pas mal.