Chrysaor, Paul, duo gagnant!
Paru en 1993, Illusion of Time occupe une place toute particulière chez les fans de RPG français, puisque ce titre est l'un des rares RPG japonais à avoir eu la bonne idée de sortir chez nous peu après la version japonaise, et surtout intégralement traduit en français, chose très rare à cette époque.
Le titre a été développé par Quintet pour le compte de Enix, le rival de Squaresoft à l'époque. Ce jeu fait aussi parti de la trilogie Gaïa, une trilogie qui comprend Soul Blazer sortit avant Illusion of Time, Illusion of Time ou Illusion of Gaia, et enfin Terranigma qui sortira lui en 1996. Plongeons nous donc dans cet action-RPG qui fera ressurgir à coup sûr de vieux souvenirs chez bon nombre de joueurs.
Lili
Illusion of Time nous plonge dans un univers troublé. Une comète, la comète du Chaos, avait jadis provoqué horreur et désolation. Les différentes civilisations humaines avaient réussi à expulser le cailloux maléfique, au fin fond de l'univers.
Seulement voilà, la menace est à nouveau de retour: la comète du Chaos se dirige droit sur la terre.
C'est dans ce contexte que l'on nous invite à incarner un jeune garçon du nom de Paul (vous pouvez lui donner le prénom que vous voulez), un jeune orphelin qui a perdu la trace de son père lors d'une expédition archéologique qui les avait conduit à la tour Pandémone.
On commence donc le jeu avec ce héros dans son village Cap Sud, où il vit chez ses grands-parents et où il passe le plus clair de son temps à épater ses amis et villageois avec ses mystérieux dons de télékinésie. L'appel de l'aventure se fera par le biais d'une princesse que notre héros rencontrera chez lui, la princesse Flora. Il se trouve qu'elle s'est enfuie du château de son père, le Roi Edmond. Elle sera vite rattrapée et ramenée chez elle. Paul lui, sera convoqué au château pour ramené au roi un objet trouvé par son père durant ses recherches, la Bague Azur. Mais Paul n'ayant pas ce précieux, il se retrouvera vite enfermé dans un cachot du château. Il réussira à s'enfuir, et partira à la rencontre de vestiges de vieilles civilisations qui ont vraiment existé, comme la Muraille de Chine, les pyramides égyptiennes ou encore dans les plaines de Nazca.
Le scénario de Illusion of Time s'avère très vite plus développé que son "prédécesseur", Soul Blazer. Mais il en reste pas moins assez convenu, la seule originalité étant le fait de visiter de véritables lieux qui existent dans notre monde.
L'écriture et les personnages sont assez mièvres, on reste assez clairement dans un jeu enfantin qui s'accorde avec l'image de marque de la console qui l'accueille, même si on peut noter plusieurs niveaux de lectures. L'ensemble a le mérite d'être assez agréable, et on évolue sans grande difficulté dans l'univers de Gaia.
Illusion of Time se définit donc comme un Action-RPG assez classique sur Super NES, mais qui possède quelques petits idées bienvenue. En effet, le héros n'est pas équipé d'une arme blanche mais d'une flûte. A l'instar d'un Link dans Zelda, il pourra utiliser cet instrument pour jouer quelques notes et ainsi réaliser des actions spéciales, mais contrairement à Link, il pourra aussi se servir de cet instrument de musique comme arme. L'autre originalité est le fait que Paul peut se métamorphoser en 2 autres guerriers légendaires, Chrysaor et Lykefia. Pour intervertir de corps, il faudra entrer dans un portail spatio-temporel pour rencontrer Gaïa. Outre le fait de panser nos blessures ainsi que sauver notre partie, Gaïa nous donnera aussi l'occasion d'incarner ses guerriers aux compétences, si et seulement si la statue les représentant se trouve dans la dite salle. L'essentiel de l'aventure se jouera en alternance entre Paul et Chrysaor, Lykefia n'apparaissant qu'à la fin du jeu.
Chaque personnage a des compétences particulières dont certaines s'amélioreront au cours de l'aventure. En plus de ces mouvements de base, Paul pourra en apprendre de nouveaux comme la charge, la glissade ou la toupie. Chrysaor lui, est un puissant guerrier muni d'une grosse épée, et qui fait bien sûr plus de dégâts que notre cher Paul. Lui aussi pourra apprendre de nouvelles compétences spéciales comme la boule de feu qui est un projectile, ou le séisme.
Enfin Lykefia aura la capacité spéciale du fait de sa constitution aqueuse de s'infiltrer dans des passages inaccessibles pour les deux autres protagonistes comme des sous-terrains.
Les développeurs n'ont pas oublié d'intégrer au jeu un système d'évolution, mais son fonctionnement est assez original. A chaque dongeon, le joueur rencontrera un certain nombre d'ennemis à liquider. Si le joueur arrive à liquider tous les ennemis de la zone sans en oublier aucun, Paul montera en niveau. Cette montée en niveau améliorera 3 points que sont l'attaque, la défense, et la vitalité. Aussi des ennemis laisseront derrière eux des artefacts qui permettront à notre ami là-encore d'augmenter sa puissance. Le jeu intègre aussi un système habile de Grenats à ramasser. Les ennemis laissent donc ses gemmes une fois vaincus. Une fois 100 collectés, Paul gagne une vie supplémentaire, un peu comme les jeux d'actions classiques, ou les jeux de plateformes. Cette vie permettra à Paul, si il tombe au combat, de recommencer dans la zone où il a été vaincu là où l'avait laissé, c'est-à-dire que le joueur n'aura pas à battre les ennemis qu'il aura préalablement vaincu avant de perdre. A ce sujet, chaque ennemi vaincu disparaît définitivement, si une zone a été nettoyé de ces monstres, la zone devient vide. En y retournant le joueur n'y trouvera donc personne, et aucun combat à effectuer.
Mais cela n'arrive rarement vu la très grande linéarité du jeu. Les déplacements entre les différentes régions se font sur une très jolie World Map en Mode 7, mais de manière automatique. Il est quasiment impossible de revenir en arrière. D'ailleurs tout le côté exploration est quelque peu mis de côté, l'essence du jeu se situant avant tout dans l'action et le scénario dans une moindre mesure. Ainsi les différents villages n'apportent rien d'autre à part du dépaysement, et une avancée dans le scénario. Les NPCs ne proposent aucune quête annexe, le jeu se concentre uniquement sur l'essentiel. Cela a des répercussions sur la durée de vie, qui du coup n'est pas glorieuse. Comptez environ une quinzaine d'heures pour en voir, ce qui n'est pas glorieux. Néanmoins, Illusion of Time reste un titre très agréable à jouer, et dispose d'une bonne ambiance ainsi qu'un gameplay amusant.
Bien réalisé, Illusion of Time dispose de jolies graphismes aux décors variés, ainsi que de sprites gros et fins. Le chara-design est classique pour cet époque, et l'univers est suffisamment travaillé pour convaincre, et donner un ensemble cohérent. L'animation est de bonnes factures, les sprites des boss sont souvent imposants à défaut d'être toujours difficile à vaincre. Le bestiaire est soigné et fourni, le travail de Quintet s'avère une nouvelle de plus solide.
L'interface est bien étudié et assez instinctive. Les commandes sont bien étudiés, et on ne peine jamais à évoluer dans cet univers mystique.
La composition sonore signé par le très méconnu Yasuhiro Kawasaki qui n'a travaillé à ma connaissance que sur ce jeu ainsi que sur un Sim City sur Saturn et PC est relativement banale. Certains thèmes épiques sortent de lot, mais l'ensemble manque un peu de travail, dans le sens où les boucles musicales sont plus courtes que d'habitude dans ce genre de jeu. Cela donne un caractère assez répétitif et ennuyeux à la musique.
Comme vous le constatez, Illusion of Time n'est pas un jeu exempt de tous reproches. Cependant, ces défauts empêchent juste ce titre d'entrer dans le cercle prestigieux des RPG indiscutables sur Super Nintendo. L'aventure reste prenante et très agréable pad en main. Le titre a jouit d'une forte popularité en France auprès des joueurs qui s'y sont essayés, et ce n'est pas volé. Mais avec le temps on rend compte surtout que ce titre est resté dans les mémoires car c'est l'un des rares à être entièrement en français, d'autant que la traduction en elle-même est plutôt correct. Le jeu a aussi eu un bon accompagnement marketing, avec un Guide Book dédié, ainsi que nombreuses pages de publicité dans les magazines dédiés. Tout cela a aidé son succès, mais ne vous détrompez pas, cet action-RPG reste très correct. Il sera cependant nettement dépassé par la suite, par son successeur Terranigma toujours sur Super Nintendo, mais çà on en parlera une autre fois.
Fiche technique: Titre: ILLUSION OF GAIA Développeur: QUINTET Editeur: ENIX Genre: ACTION-RPG Année: 1994 Autre support: EXCLUSIF Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
NOTE PRESSE (Joypad 044 - Juillet/Août 1995)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus retro:
Encore une publicité qui nous vient cette fois du pays du soleil levant, et qui est remarquable de sobriété...
Et oui le combat ultime contre Gaia, Merci Alexkidd d'avoir fait vibrer ma fibre nostalgique. Ce jeu je le considérerait plus comme un Action game qu'a un RPG voire A-RPG. Malgré ses défauts, je n'oublierais jamais ce jeu puisque c'est l'un des premiers jeux qui m'ait autant impliqué dans son histoire. Comme quoi ce ne sont pas les meilleurs jeux qui trust le classement perso de chaque joueur. Comme quoi des jeux avec de serieux defauts peuvent faire vivre des moments uniques, comme quoi la nostalgie ne fera jamais de nous des personnes objectives.
alala je m'en rappelle bien car je viens de le retrouver dans ma chambre.........ça a été une excellente surprise
Merci encore Alexkidd pour ce bon souvenir de action rpg
Trés bon test alexkidd comme toujour, juste que l'acheter sur le virtual console sera pas pour moi (vu les prix hyper repoussant que pratique nintendo), je prefere decouvrir ce jeu que j'ai jamais fait en emulation.
Ah Illusion of Time... que de bons souvenirs, je me rapelle de l'ambiance, je la trouvé sublime ! De meme pour Soul Blazer et Terranigma ! J'ai trouvé cette série exellente !
Merci les gars, en même temps, moi aussi çà me fait plaisir de parler de ces vieux titres afin de prolonger l'histoire. Je suis nostalgique de l'époque 8 bits, 16 bits. Elles representent mes meilleurs années de joueurs. Ce blog est là pour vous faire partager mes experiences, et de découvrir celles des autres. C'est enrichissant^^.
De rien les gars! C'est vrai que ce titre a marqué en France, je me rappelle que mal de mes potes (dont Lastboss) l'avait. Qu'est-ce que j'aurais aimé à l'époque une localisation de Draque VI en france. Il en a fait rêvé ce jeu, d'autant qu'à l'époque on était en plein DBZmania...
Je l'avais apperçu à sa sortie en version japonaise et rien que pour le 1er village (musique, mouettes(!) et animation des cheveux bercés au gré du vent^^) j'avais tt de suite craqué et claqué presque 150€^^... et franchement, je ne les ai pas regrétés... à part à 2-3 endroits où, sans guide internet ni compréhension de la langue, j'étais salement bloqué
totalement énorme ce jeu, à l'époque je m'étais précipité dessus dès sa sortie, alors que j'avais seulement vu l'écran titre à micromania. je me rappelle m'etre paumé des heures dans les ruines maya, mais l'ambiance était tellement fascinante que le fait de rester bloquer n'était pas décourageant, on s'attachait au sort des personnages et on avait toujours envie de continuer pour suivre l'histoire et découvrir de nouveaux lieux mythiques. pour moi c'était le seul jeu qui pouvait rivaliser avec zelda dans la meme catégorie. derrière une histoire en apparence assez naive, quelques rebondissements m'on quand meme laissé sur le cul (le chacal brulé vif dans la pyramide, le père du héros qui n'est plus qu'un tas d'ossements alors que je pensais qu'il était seulement prisonnier dans la tour de babel...). bref que de bons souvenirs !
Merci encore Alexkidd pour ce bon souvenir de action rpg