La nouvelle est tombée par le journal Handelsblatt, nouvelle évidemment non relayée par les médias censeurs français, et pourtant il s'agit là d'un
chiffre terrible.
L’Allemagne, premier moteur économique de l'Union européenne, semble être endettée à des hauteurs pharaoniques (comparable à la dette grecque). Un petit rappel d'économie élémentaire s'impose:
- Déficit public: les produits (les recettes fiscales essentiellement) sont inférieurs aux charges (dépenses budgétaires essentiellement) des administrations publiques, sur une période donnée (année civile). Jusque là tout va bien puisque c'est un phénomène économique relativement sain, lorsque les proportions sont correctes (multiplicateur keynésien: une dépense publique 'G' entraîne une hausse plus que proportionnelle du revenu);
- dette publique: c'est le montant des emprunts successivement contractés par la puissance publique afin de financer les déficits publics d'une période à une autre. Elle prend le plus souvent la forme d'emprunts d'État (bons du trésor). La capacité de remboursement des emprunts contractés par l'Etat est désormais évaluée par les agences de notation financière (fitch ratings par exemple) ce qui reste une pratique que l'on aurait analysé comme un acte de guerre économique il y a quelques années. l'endettement se calcule en pourcentage du PIB (somme des valeurs ajoutées du secteur institutionnel marchand et non marchand produites sur le territoire au prix du marché).
Ainsi,
Handelsblatt tranche dans le lard avec des données pour le moins stupéfiantes et marquant le terrible sort réservée à l'Allemagne (les autres pays européens ne pourront masquer éternellement les comptes) suite à des années de soumission au système financier internationale. Officiellement, la dette allemande en 2011 est chiffrée à 2 000 milliards d’euros. Mais, le journal nous apprend que ce chiffre ne prend pas en compte les dépenses prévues pour les pensions de retraites et la caisse maladie.
La véritable dette allemande se chiffre à 5 000 milliards d’euros supplémentaires. L’Allemagne serait donc endettée non pas à hauteur de 83 % mais plutôt à 185 % de son PIB (produit intérieur brut). Par comparaison,
la dette grecque devrait être de 186% du PIB en 2012, et la dette italienne est actuellement de 120%. Économiquement parlant, il est coutume de soutenir que
le seuil critique au-delà duquel la dette écrase la croissance est de 90%.
Petit extrait du journal: Depuis son arrivée au pouvoir en 2005, Angela Merkel, «a créé autant de nouvelles dettes que tous les chanceliers des quatre dernières décennies réunis», remarque l’économiste en chef du quotidien économique. «Ces 7 000 milliards d’euros sont un chèque sans provision que nous avons signé et que nos enfants et petits enfant devront payer.»
(«Handelsblatt», 23/09/2011 – Polemia)
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Alors revenons un peu sur la cause principale de l'endettement massif des pays de l'OCDE depuis la fin des 30 glorieuses, c'est une cause d'origine monétaire:
- Un État peut baisser voire annuler son endettement par simple création monétaire: en émettant de la monnaie, les administrations publiques peuvent alors financer le remboursement de leurs emprunts contractés et on parle de monétisation de la dette quand on veut critiquer le mécanisme: L' État rembourse sa dette par une monnaie qu'il crée lui-même.
Mais en France et dans la majorité des autres pays développés ce mécanisme légitime et économiquement pertinent a été interdit. En ce qui concerne l'hexagone, depuis l
e 3 Janvier1973 avec la Loi de Pompidou-Rotschild (qui n'est abordée honnêtement que par deux personnages politiques français dont Marine Lepen), les concours de la Banque de France aux financements publics, notamment les émissions de crédit sans intérêt, sont largement limités, puis interdits par le nouveau statut de la Banque de France en 1993, lors de la mise en place de la Banque centrale européenne.
Pourtant la politique monétaire doit relever du pouvoir régalien et non d'intérêts privés d'une minorité (modèle monétariste de "l'indépendance des banques centrales). Ainsi l'emprunt sur les marchés est bien plus coûteux que l'emprunt auprès de la banque centrale sans aborder la différence des taux d'intérêt, l'État doit alors payer grassement le système financier internationaliste et apatride (banques d'affaire et d'investissement, etc.), et marginalement à des particuliers, des intérêts qui contribueront à l'accumulation de sa dette: effet boule de neige. Alors que les intérêts payés à une banque centrale contribuent au contraire à l'augmentation de la richesse publique (concept de seigneuriage).
Cela explique la raison pour laquelle, depuis 1973, la dette française, allemande (etc...) explose littéralement. Exemple, depuis 1973 nous avons théoriquement remboursé entièrement notre dette (plus de 200 milliard d'euro) mais nous continuons à payer ses intérêts à hauteur de plus de 1000 milliards d'euro...
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