Un agent tellement secret que peu le connaisse...
Certains jeux vidéo semblent voués à disparaître dans les abysses de l'oubli, et
Agent Armstrong sur la première PlayStation est l'un de ces titres mystérieux, évoquant des souvenirs flous et des incertitudes sur sa véritable existence. Dans cette critique, plongeons dans l'univers énigmatique de "Agent Armstrong", un jeu qui semble osciller à la frontière entre l'oubli et la déception.
Agent Armstrong se profile comme un fantôme du jeu vidéo, un titre qui a bel et bien existé, mais qui semble destiné à être effacé des mémoires. Les récits divergents sur sa sortie, ses performances régionales et son impact global créent une aura d'incertitude autour de cette création vidéoludique.
La recherche commence avec des fragments de souvenirs issus des démos initiales sur le CD Démo
Euro Demo 10. Une version de démonstration qui me laissa de souvenir une très bonne impression. Des spéculations sur une sortie exclusivement japonaise suscitent des interrogations, tandis que des affirmations contradictoires sur la possession de copies ajoutent au mystère.
Le titre développé par les britanniques de King of The Jungle (édité par Virgin Interactive) est toutefois bel et bien paru en Octobre 1997 en Europe et un peu plus tard dans la même année au Japon. Fait à signaler, le jeu ne connaîtra pas de sortie nord-américaine. Le titre parut aussi sur PC.
Finalement, la quête aboutit à la (re)découverte du jeu, mais l'euphorie initiale est rapidement étouffée par la déception.
Les premiers pas dans le jeu révèlent des graphismes décevants, avec des designs de personnages hideux, oscillant entre la caricature et l'horreur. L'absence d'ombres crée des problèmes dans l'évaluation des sauts, ajoutant une couche de frustration. Les contrôles se retrouvent un peu trop délicats d’autant que notre agent dispose d’une inertie de malade. Le titre se présente comme un Run & Gun à la Metal Slug en 2.5D mais la comparaison avec le hit de SNK s’arrête là. Les environnements, bien que changeants, manquent d'imagination et de dynamisme, compromettant l'expérience visuelle. Et aussi et surtout, c’est terne. C’est triste, on s’ennuie dans ces environnements. C’est dur à dire mais on n’a jamais envie de s’y attarder, plus vite on expédie les missions mieux nous nous portons.
On peut faire une analogie entre les décors d’Agent Armstrong, et certains endroits peu accueillants qu’on est obligé de traverser sur la route des vacances. C’est triste, c’est moche, mais on s’en fiche car au bout du voyage, à nous hôtel, piscine, plage, et tout ce qui va avec… Ben dans ce jeu vous avez juste la route avec ces endroits, voilà…
Le gameplay repose sur des missions répétitives, où l'objectif principal semble souvent se résumer à "faire exploser de trucs çà et là". Les niveaux, bien qu'ayant des variations, souffrent d'un design déroutant et d'une structure fade, très fade même. Les ajouts d'éléments aquatiques n'insufflent pas d'excitation, et l'absence de tutoriel laisse les joueurs errer dans l'incompréhension.
Alors oui notre agent pas très secret vu le bordel qu’il provoque, dispose d’une mitraillette améliorable une fois, ainsi que de nombreuses armes de soutiens (comme des grenades ou roquettes) à munitions très limitées mais cela ne casse pas vraiment une routine à vous faire dormir la bouche ouverte devant votre écran. Et fait véridique, le titre est tellement chiant (du point de vue ennui) que je me suis réellement assoupi dans un niveau aquatique. C’est fort ! :lol :
L'intrigue clichée suit l'agent Armstrong employé par l’Agence (de mon cul) dans sa lutte contre le Syndicat (de mon cul aussi), le tout manquant d'originalité et de profondeur. L'atmosphère générale du jeu est dépourvue de dynamisme, laissant les joueurs avec des missions insipides et des objectifs peu inspirants. Le titre est censé se passer dans l’Amérique des années 30, une période riche et intéressante dont le titre de King of the Jungle n’arrive jamais à retranscrire. Bref, en plus de proposer une ambiance random au possible, l’intrigue s’avère particulièrement inintéressante. Next.
La composition musicale, bien que non mémorable, parvient à évoquer un sentiment de péril, ajoutant une couche d'immersion. Son seul problème s’avère son côté trop grandiloquent et pas assez ancré dans l’époque du jeu (Chicago de 1935). Les effets sonores, bien que corrects, ne compensent pas suffisamment les lacunes du jeu dans d'autres domaines.
Agent Armstrong se révèle être un jeu destiné à être oublié. Malgré des contrôles réactifs et quelques éléments de conception astucieux, l'expérience globale est plombée par des graphismes moches et bien ternes, une histoire peu inspirée, une atmosphère sans aucune imagination et une répétitivité dans le gameplay élevé au rang d’art. De plus, nous n’en avons pas beaucoup parlé, mais le jeu est difficile et plutôt punitif.
L’ennui est total, les quelques combats de boss symbolisent d’ailleurs cet état de fait à merveille tellement ils sont longs !
A la fin du jeu, on découvre que notre agent finit ses jours tranquillement dans son ranch à Las Vegas en compagnie de l’agent Tanya (qu’il va sauver plusieurs fois dans le jeu). Je t’ai sorti de l’oubli mais finalement cette vie d’ermite te va à merveille, et ce pour notre plus grand bonheur…
Fiche technique:
Titre original: Agent Armstrong
Développeur: King of the Jungle
Editeur: Virgin Interactive
Genre: ACTION-PLATEFORME
Année: 1997
Autres supports: PC
Nombre de joueur(s): 1
Localisation:
NOTE PRESSE (Mega FORCE 059 - Septembre/Octobre 1997)
Screenshots:
sephrius Ben dans l'idée tout le jeu c'est la démo tirée en je sais pas combien d'heures. Pourtant j'aime énormément ce genre (Contra, Metal Slug, Midnight Resistance etc), mais là ça prend pas. Trop répétitif de ouf, et monotone, austère. C'est vraiment un jeu sans âme. Après je peux comprendre qu'il peut plaire, c'est pas une grosse merde non plus mais franchement voilà quoi...