Une nounou d'enfer !
En 1995 sortait un jeu mythique de la Super Nintendo: Super Mario: Yoshi Island. Salué par la critique et les joueurs de l'époque, le jeu n'avait toutefois pas bénéficié d'une vraie suite. Certes il y eut Yoshi's Story 64, jeu de plateforme mettant en scène Yoshi mais on s'écartait déjà du jeu de base sur Super Nintendo.
Cependant, après 11 années de patience, les fans de l'épisode originel furent à la fois heureux et surpris de voir débarquer une vraie suite intitulée sobrement Yoshi's Island DS sur Nintendo DS. Toutefois le titre est développé cette fois par Artoon (Blinx, Blue Dragon...) et recevra un avis assez mitigé de la part des joueurs. Grosse déception pour certains, digne suite pour d'autres, le titre ne fît pas vraiment l'unanimité contrairement à son aîné sur Super NES.
Bébé Peach
Le scénario est quasiment identique à l'épisode précédent. Pour résumer très brièvement, Luigi (ainsi que d'autre enfants) se fait enlever par Kamek et ses sbires. Mario et la Princesse Peach échappent à cet enlèvement grâce à la cigogne de l'épisode précédent qui réussit à sauver ces 2 futurs stars du jeu vidéo. Bref, c'est vraiment inintéressant sauf si on a 6 ou 7 ans, on passe sans transition à la partie gameplay.
Yoshi's Island DS se joue globalement comme son aîné, à la différence près que cette fois-ci on pourra incarner d'autres bébés autres que Mario. C'est d'ailleurs la principale nouveauté de ce jeu outre l'utilisation des deux écrans de la DS pour afficher le décor.
On pourra donc incarner durant la campagne, Bébé Mario, Bébé Princess Peach, Bébé Donkey Kong, Bébé Wario et même Bébé Bower!
Comme vous en vous doutez, chaque bébé a sa propre particularité.
- Bébé Mario peut courir, lancer des oeufs qui rebondissent, et est le seul à pouvoir profiter de l'étoile d’invincibilité.
- Bébé Peach peut voler grâce à son ombrelle. Il suffit de se placer à des endroits où il y a du vent qui souffle.
- Bébé DK peut grimper sur une liane, s'accrocher dessus, mais aussi effectuer une charge sur les ennemis.
- Bébé Wario dispose d'un gros aimant qui lui permet d'attirer les objets métalliques, comme les pièces d'or ou des plateformes en fer.
- Bébé Bowser peut enfin crasher des flammes sur les ennemis ou faire fondre des blocs de glace.
Tout cela est bien sympathique sur le papier sauf que la réalité DS en main est un peu différente. Sachez déjà que Bébé Wario et Bébé Bowser n'apparaîtront que de manière succincte. Ensuite il est impossible de changer de bébé à tout moment, il faudra effectuer les changements dans différentes bornes prévues à cet effet dans les niveaux. Le problème est que le level-design ne suit pas, et il arrive fréquemment de passer devant une borne, de continuer la progression jusqu'à arriver au lieu qui nécessite une aptitude d'un bébé en particulier. Du coup on revient sur nos pas, on choisit le bon bébé, on repart etc... Cette chose-là arrive souvent dans le jeu, et casse quelque peu le rythme du jeu de plateforme d'Artoon. Cette histoire de bébé interchangeable peut être ressenti parfois comme une "fausse bonne idée".
Mais le plus embêtant n'est pas là, il est à chercher dans le level-design des niveaux. Déjà leur nombre est moins élevé que dans l'épisode SNES: 5 mondes découpés en 8 niveaux, avec toujours cette histoire de 2 boss par monde. Cela fait au total 40 niveaux, soit 8 de moins que dans l'épisode SNES. Pour contre-balancer ce désagrément, Artoon a proposé des niveaux plus longs que l'opus 16 bits.
Pour revenir sur le level-design à proprement parlé, il s'avère être un plagiat de l'épisode d'origine.
On constate trop peu d'originalités, l'ensemble a clairement un air de déjà vu, déjà joué. D'autant qu'on a l'impression que les niveaux ont été assemblés de manière complètement aléatoire. On passe dans un même niveau de la neige au volcan en fusion, en passant par un passage dans les nuages et ce, sans aucune transition par exemple!
Autre point regrettable, la disparition pure et simple de certaines features, comme les pastèques par exemple, les nombreuses transformations de Yoshi, ou encore les cotonous hallucinogènes qui étaient à l'époque une sacrée trouvaille! D'ailleurs on ne peut stocker d'items dans le jeu, que ce soit les pastèques (qui ont disparu donc) mais aussi les étoiles.
On reste au bureau des plaintes, cette fois pour évoquer les deux écrans de la console qui posent problème par moment. En effet, dans certains passages relativement chaud, le fait qu'il y ait un espace entre les 2 écrans peut gêner. Il n'est pas rare qu'ennemis ou pièges se cachent dans l'espace vide des 2 écrans.
Enfin j'ai aussi constaté un soucis technique dans ma partie: la caméra a parfois du mal à centrer le personnage. Sans aucune raison valable, il arrivera parfois que le bord droit de l'écran soit collé à votre personnage. Cela peut paraître comme du chipotage de ma part, mais c'est un vrai problème puisqu'il est impossible de voir les plateformes où l'on doit sauter sur notre droite. En gros, il arrivera parfois au joueur de sauter sur des plateformes à l'aveugle...
Mais je ne vous autorise pas à tirer d'ores et déjà une conclusion négative sur ce jeu, puisqu'il dispose tout de même de vrais éléments positifs qui rehaussent tout de même l'ensemble.
Le jeu reste agréable à jouer. La jouabilité y est pour quelque chose puisqu'elle est quasiment parfaite, si on n'oublie les petits soucis d'affichage du dessus, et qui ne sont pas si nombreux que cela au final. A ce sujet, Artoon a fait le (bon) choix de ne pas utiliser l'aspect tactile de la console, dans l'optique de proposer une vraie suite au jeu dans sa jouabilité.
Bien que le level-design soit une repompe de l'épisode précédent, çà reste tout de même une repompe d'un grand hit Nintendo. On retrouve ainsi le système de santé caractérisé par les étoiles qui baissent et les bébés qui s'envolent et qu'il faut vite récupérer.
On retrouve aussi les oeufs, les clés à chercher pour ouvrir des portes "secrètes", les bonus stages entre les niveaux, de nouveaux ennemis, et des passages plateformes dans les niveaux scrolling notamment, particulièrement savoureux!
Les bébés amènent un peu de variété, les passages avec Bébé Peach sont globalement meilleurs que ceux des autres bébés de mon avis personnel, puisqu'ils utilisent un gameplay vertical très particulier, et rafraichissant.
Bien qu'adoptant un style graphique différent et plus "clean" que l'épisode de 1995, le jeu dispose au final d'un graphisme correct pour de la DS, notamment au niveau des sprites et des premiers plans. Les arrières-plan du décor sont un peu brouillon. L'animation est vraiment très bonne, rien de spécial à signaler là-dessus, le jeu s'avère très fluide même lorsque l'écran est chargé en sprites, même les plus gros.
La bande sonore n'est pas extraordinaire par contre. Les musiques sont sympathiques et légères, sans plus, rien d'inoubliable en somme. Les bruitages sont sont moins bons que dans la version Super Nintendo, on se situe donc un cran en dessous à ce niveau-là que l'épisode originel.
Chose étonnante, le jeu est plus dur que Yoshi Island. Les mondes 4 et 5 posent vraiment des difficultés au joueur, même aux joueurs confirmés. Certains passages sont en effet bien sadiques. Cependant cela est atténué par le fait qu'il est très facile d'obtenir un gros stock de vie. Bizarrement les combats contre les boss, s'avèrent vraiment très faciles.
La durée de vie est assez courte si l'on joue rapidement, par contre réalisé le 100% et boucler les niveaux secrets à 100% constitue un gros challenge qui fera plaisir à n'en pas douter aux joueurs les plus confirmés et demandera beaucoup de temps et de courage. A ce sujet, sachez que l'on retrouve les 30 étoiles, 20 pièces rouges et 5 fleurs à chercher et à constituer pour boucler le niveau à 100% comme pour le jeu d'origine.
Enfin pour être complet, les développeurs ont rajouté un mode contre la montre anecdotique, ainsi qu'un mode mini-jeux sympathique mais assez court.
Non, Yoshi Island DS n'est clairement pas une suite qui surclasse ou égale l'épisode Super Nintendo. Cette suite se situe même un cran en dessous. Et forcément il y a matière à être un peu déçu. Bien qu'amenant quelques bonnes idées comme le fait d'incarner plusieurs personnages, cette suite s'avère peu audacieuse au final, tout en comportant quelques tares comme le problème de rythme que l'on a évoqué ou encore le fait que pas mal d'éléments qui faisaient le sel de l'épisode d'origine avait disparu.
Est-ce pour autant le jeu honteux que certains décrivent? Là encore clairement non. Le challenge proposé est une bonne surprise, la jouabilité est très bonne et finalement on se prend facilement au jeu, et on accroche.
Yoshi Island DS s'avère au final être un jeu de plateforme sympathique, qui souffre certes de la comparaison avec son aîné, mais qui se situe dans les bons jeux du genre sur la portable de Nintendo.
Fiche technique: Titre: YOSHI ISLAND DS Développeur: ARTOON Editeur: NINTENDO Genre: PLATEFORME Année: 2006 Autre support: EXCLUSIF Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
NOTE PRESSE (Consoles + 179 - Janvier 2007)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus:
Et en bonus, une pub française qui fait dans le kawaï.