Noël, période d'angoisse?
Paru quasiment au lancement européen de la Sega Dreamcast, Blue Stinger était vu comme une curiosité du line-up de départ de la machine de Sega.
Développé par le petit studio Climax Graphics qui signera un autre jeu sur Dreamcast, Illbleed, Blue Stinger sortait un peu de nulle part et surfait sur la vague Survival-Horror, genre très en vogue à la fin des années 1990.
Janine King
Le jeu s'ouvre sur une longue cinématique en CG qui avait fait son petit effet à l'époque, soit en 1999.
On y découvre Elliot Ballade, un membre des forces spéciales ESER en vacance près d'une île mystérieuse du nom de Dinosaur Island. Cette île est apparu à la suite d'un tremblement de terre qui a frappé le Mexique en 2000. Cette toute nouvelle île a tellement intrigué les chercheurs,au point que ces derniers décidérent de s'y établir et d'en faire un immense laboratoire de recherche avancée.
Le jeu prend place en 2018, date à laquelle va se produire la chute d'une espèce de météorite sur cette île en question.
Cette immense explosion va générer une espèce de dôme entourant l'île et ses alentours. Manque de chance, Elliot se trouve projeter à l'intérieur de ce dôme, et il est donc impossible pour lui de fuir puisque ce "couvercle" est absolument imperméable.
Bien sûr tout cela n'a rien de naturel, d'autant que sur l'île Elliot va faire la connaissance d'un spectre absolument mystérieux du nom de Nephilim, mais il découvrira aussi des résidents qui ont subi une mutation effrayante, les changeant en monstres mutants très agressifs.
Mais que s'est-il donc passé sur cette île? Telle sera l'énigme qu'Elliot ainsi que ses partenaires de fortune Dogs Bower et Janine King devront résoudre.
Le scénario est vraiment un point fort incontestable du jeu. L'intrigue bien que peu original au premier abord, s'avère efficace et arrive aisément à captiver le joueur avec quelques moments forts bien amenés. De nombreuses cinématiques parsèment le jeu, et donneront quelques réponses sur le mystère qui entoure cette île.
Un chose que peu de joueurs ou de journalistes ont noté, est la qualité de l'écriture au niveau des dialogues. En effet, Blue Stinger assume totalement son côté "série B" et en joue même en ne se prenant jamais véritablement au sérieux. Effectivement, Elliot semble tout aussi occuper à draguer Janine (le seul personnage féminin du jeu) qu'à découvrir le mystère de l'île et à en ressortir vivant. Un des moments marquants du titre et qui renforce ce côté burlesque du jeu, est le dialogue entre Dogs et un patron de bar réfugié dans sa cave. Ce dernier paraîtra plus préoccupé par le remboursement de l'ardoise laissé par son client de la veille, à savoir Dogs, que par sa propre survie. Un autre point comique est le fait qu'à un moment du jeu ce même Dogs se retrouvera déguisé en Père Noël pour le bien de la progression, car oui le jeu se déroule durant la période de Noël.
Bref, malgré un vrai côté horreur bien affirmé, Blue Stinger ne tombe pas dans une certaine caricature pour le traitement de ses personnages. Le joueur est donc souvent surpris par le flegme qu'affiche ses avatars, ainsi que leur côté détaché devant certaines situations bien périlleuses, comme des moments censés être des instants de panique, qui se révèlent être au final des occasions de faire des blagues bien senties. Tout cela est assez déconcertant, c'est le moins que l'on puisse dire!
Contrairement à l'écrasante majorité des titres du genre à cet époque, Blue Stinger a opté volontairement pour le choix de la full-3D pour son gameplay. Une vue à la 3e personne est donc employé durant toute la progression. Par contre, le joueur n'a pas un contrôle direct de la caméra, celle-ci se contente de se recadrer automatiquement selon l'endroit où regarde notre avatar.
Comme dans tous Survival-Horror, il va falloir survivre à des hordes de montres-mutants un peu bête ne nous voulant que du mal. Pour cela nos 2 personnages disposeront d'un armement propre. Car oui, nous ne l'avons pas encore dit, mais dans Blue Stinger le joueur ne dirige non pas un mais 2 personnages.
A tout moment on peut intervertir en Elliot Ballade, et Dogs Power, chacun dispose d'ailleurs de sa propre barre de santé, et de son propre armement. Dans les faits, Elliot est plus agile mais a une constitution assez faible, alors que le rustre Dogs est plus fort, mais un peu plus lent ou pataud.
Chacun dispose de son propre armement donc, là où Elliot pourra utiliser un pistolet 9 mm, Dogs utilisera une arbalète par exemple. Sachez que de nombreuses armes sont mises à contribution comme le bazooka, le fusil à pompes, ou encore des bâtons électrifiés.
Il sera aussi de frapper les ennemis à mains nues, et à cet exercice c'est Elliot qui s'avère être le plus à l'aise.
La progression est somme toute assez classique, on passera le plus clair de notre temps à résoudre des énigmes, à récupérer des clés sous forme des cartes ID dans ce jeu qui ouvriront de nouvelles zones à aller explorer.
Quelques énigmes sont assez retorses tout de même comme celle de la salle d'arcade où je suis resté bloqué un bon moment sans comprendre le message codé de la petite fille, mais dans l'ensemble la progression est assez agréable.
Outre les combats contre les ennemis classiques, il arrivera assez souvent de combattre des boss, bien plus solides que le reste du bestiaire. Une fois abattus, les ennemis laissent derrière eux de la monnaie sonnante et trébuchante. En effet, ces derniers laisseront un amas de pièces que notre personnage pourra récupérer. Cet argent permettra tout simplement d'améliorer son équipement en achetant de nouvelles armes, ainsi que des items de santé (comme des sandwichs ou des sodas appelé dans le jeu Hassy, ou encore des repas cuisinés qui augmentent notre barre de vie). Tout s'achète donc dans Blue Stigner, mais l'originalité du jeu réside dans le fait de l'absence de marchands. Tous ces produits s'achètent dans l'un des nombreux distributeurs que comptent l'île. D'ailleurs les cartes des zones fraîchement visités seront disponibles en téléchargement gratuit sur des bornes près de ce même distributeurs.
Une autre originalité de Blue Stinger réside dans le fait que nos personnages peuvent utiliser des cartes bancaires. Et oui, il sera possible de faire des retraits d'argent, et les dépenser en items en tout genre. Il sera même possible de récupérer des cartes bancaires chez les cadavres qui jonchent Dinosaur Island, même si il faudra tout de même trouver le code de la carte au préalable pour l'utiliser (ce qui entraîne une petite énigme).
L'inventaire hi-tech de nos personnages est parfaitement clair et lisible, il est très facile de naviguer dans les différents sous-menus du jeu.
Le level-design de Blue Stinger est très soigné, l'île s'avère assez immense tout en proposant des lieux un minimum variés. En effet, les laboratoires et autres ports et hangars industriels côtoient une petite ville avec son supermarché, sa salle de cinéma, ainsi que des appartements résidentiels. La progression est fluide, et le jeu ne compte quasiment aucune longueur, ou autre moments ennuyeux.
Concernant le gameplay de Blue Stinger, on peut adresser 2 reproches assez ennuyeux. Premier reproche, la lourdeur incroyable de nos personnages. L'inertie des personnages est discutable dans le sens où la moindre pression sur le stick analogique sur un côté (gauche ou droit) les fait littéralement tourner sur eux-mêmes. Un sérieux temps d'adaptation à cette jouabilité plutôt difficile est donc à prévoir, et comme d'habitude les joueurs les moins patients abandonneront vite le titre. Il est par exemple juste impossible de reculer dans ce jeu, nos personnages font à la place des demi-tours. En plus de cela, la caméra n'arrange pas les choses, bien souvent elle a tendance à se place à des angles impossibles rendant certains combats très périlleux. Il arrive par exemple qu'elle se positionne au-dessus du personnage, donc le joueur ne peut pas voir ce qu'il se passe en face de son personnage. Néanmoins, ce problème est à atténuer dans le sens où l'on joue bel et bien à un Survival-Horror. Ce contrôle délicat joue dans le stress et l'angoisse du joueur. Malgré l'utilisation de la full 3D, le jeu ne perd pas de vue les codes éculés de ce genre vidéoludique.
Quoique... Et là on soulèvera un 2e problème qui gâche un peu le titre de Climax Graphics, à savoir la surabondance de l'armement. Force est de constater qu'il n'arrive quasiment jamais d'être vraiment à court de munitions. Heureusement que les ennemis sont quelques peu coriaces et nécessitent pas mal de balles pour tomber, sans cela le jeu serait tombé dans un genre plus action. Le soucis en réalité vient du fait que les humains-mutants reviennent à l'infini, on peut donc faire du "leeching" et récupérer une grande quantité d'argent qui permettra de faire le plein en permanence en armes ou autres items de santé. En outre, l'histoire des cartes bancaire fait que finalement, l'argent coule à flot dans Blue Stinger. Cela fait clairement descendre la difficulté du jeu, ce qui est bien regrettable! Heureusement que les derniers boss du jeu sont plutôt difficiles et coriaces, cela relève quelque peu le niveau.
Le jeu a techniquement beaucoup vieilli et il ne faut pas perdre de vue que l'on est face à un des tous premiers titres développés sur la 128 bits de Sega. Cependant les graphismes étaient plutôt réussis à l'époque, le tout sans aucun ralentissement. L'ensemble est assez inégal, de jolis environnements affichant de belles textures côtoient des endroits moins inspirés et plus grossiers visuellement.
Le character-design est plutôt réussi, les personnages sont assez charismatiques. Rappelons qu'il est tout de même signé Masaki Segawa auteur notamment du fabuleux manga Basilisk.
Les monstres sont réussis, et certains sont particulièrement hideux (comme le boss du casino), ou particulièrement farfelus (jeep mutante!).
Les musiques composées par Toshihiko Sahashi (Hunter X Hunter, Mobile Suit Gundam SEED, etc...) sont de grandes qualité et amènent clairement un côté cinématographiques au titre, grâces des thèmes symphoniques finement joués. En outre, elles contribuent à merveille à l'ambiance à la fois horrifique et décalée du jeu. Un thème marquant reste celui de Lab Town, le quartier commerçant où l'on entend une musique joyeuse et assez kitch totalement dans l'esprit de Noël. Une musique qui en aura étonné plus d'un, tellement elle s'avère inadéquate à la situation du jeu, mais cela fait parti du charme de cette production définitivement atypique.
Par contre, le doublage est de fait qualité, surtout au niveau de la synchronisation labiale. Le jeu d'acteur est plutôt bon, le problème venant surtout du fait que le mouvement des lèvres ne suivent pas les paroles des protagonistes.
Enfin, il faut compter une petite vingtaine d'heures pour en voir la bout, ce qui s'avère donc être une très bonne durée de vie pour un titre de ce genre.
Blue Stinger est un titre atypique qui a su marquer les joueurs de par ces réelles qualités ludiques, de par son écriture convaincante, mais aussi du ton adopté qui se révèle assez décalé. Beaucoup d'audaces donc pour un titre de "lancement" d'une machine bien ambitieuse.
Même si on peut justement noter quelques maladresses au niveau de la jouabilité, ainsi que dans le gameplay, le titre de Climax Graphics s'avère assez plaisant à faire, d'autant qu'une fois n'est pas coutume, la fin du jeu est particulièrement soigné avec un finish absolument magistral qui a marqué durablement les joueurs qui s'y sont essayés. Un des meilleurs survival-horror de la Dreamcast au final.
Fiche Technique: Titre: BLUE STINGER Développeur: CLIMAX GRAPHICS Éditeur: SEGA Genre: SURVIVAL HORROR Année: 1999 Autres supports: EXCLUSIF Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
NOTE PRESSE (Consoles + 093 - Octobre 1999)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus retro:
Je vous propose la publicité japonaise... très contrastée.
excellent test je me souviens vaguement de se blue stinger en tout cas c'etait enorme a l'epoque mais il a pris un bon coup de vieux ^^ rajoute moi sur ps3 amigo mon id psn: baron-escobar
hey c'est pas le jeu du siécle mais sympa!! en tout cas des que je dois décrire ce jeu je fais référence à la musique super joyeuse dont tu parles dans le test pendant que tu tue des bebetes tromatisant XD
Haaaa j'avais adoré ce jeu. Je vois à quelle énigme tu fais allusion avec la gamine le coup de la date en anglais . Sinon petite précision, le jeu avait 2 versions, la japonaise, et les versions US/euro. La version japonaise avait un jeu de caméra totalement différend des autres version, le studio avait fait appel à un réalisateur hollywoodien (me souviens plus le nom par contre désolé) pour placer au mieux les angles de caméra. Pour les versions ricaines et euro, Activision (qui avait même sorti le titre chez nous avant même la console lol) à repris tout le travail de caméra pour le revoir à leur sauce. On y gagnait un peu en visibilité mais on perdait carément en audace et surprise.
Sinon certaines armes étaient terrible (l'espece de coup de poing mécanique lol), et pour l'époque, les effets de fumée étaient révolutionnaires (surtout lors des tirs de roquette). La petite musique de super marché mythique, la Nephilim adorable (sauf à la fin), ... bref j'avais adoré ce jeu.
Pour en revenir à Illbleed, ce jeu était partagé. Autant le premier niveau était d'une rare efficacité pour sursauter (avec un casque bordel c'était terrible, la zique façon boite à musique miam) autant le suivant m'a carrément fait stoppé le jeu (dans le parc avec les vers). On retrouvait la même raideur quer Blue Stinger d'ailleurs.
Ryohazuki>j'ai aussi adoré D2 (plusieurs phase de jeu toutes aussi bonnes les unes que les autres : scooter des neige, aventure, vue subjective, FPS, shoot, ... et ce boss de fin qui m'a fait croire que m'a console avait lâché bordel), mais il jouait dans une autre catégorie . Blue Stuinger jouait lma carte du survival hollywoodien avec différentes ambiances, des couleurs, et un côté kitch assumé. D2 prenait plus par l'isolement (seul en montagne ou presque), avec plusieurs styles de gameplay (la chasse au lapin miam) et une progression très différente. Mais en tout cas les 2 sont géniaux. D'ailleurs pour ceux qui ont fait Enemy Zero sur Saturn, cela faisait plaisir de retrouver des personnages de ce jeu comme Kimberly ou Parker dans D2
merci Eguib
Raiko > j'étais absolument pas au courant de cette histoire de caméra, merci pour l'info
*spoil* et oui, devinez que le code de la porte était en fait la date de noel donné par la petite fille (it's christmas day) j'avais eu beaucoup de mal à faire le rapprochement, merci les FAQs (shame on me )
Un de mes jeux favoris sur Dreamcast, j'adore son ambiance et son univers, les monstres du jeux avait été crée par celui qui avait fait ceux du film Beetlejuice et faut reconnaitre qu'ils étaient vraiment réussi.Une version ++ de Blue Stinger était prévu sur Xbox mais avais été annuler au dernier moment :/.Merci pour le test AlexKidd
Merci pour ce moment bon souvenir, Alex !
J'avais bien aimé BS sur DC à l'époque.
Et surtout le fait de pouvoir exploser les ennemis avec un bazooka !
D'ailleurs, cette violence exagérée dans la manière de détruire les sales bestioles du jeu changait bien des RE et SH et donnait au jeu de Climax un côté sauvage et personnel.
Pas forcément un très grand jeu mais j'ai passé de bons moment avec, tout de même.
Merci les gars pour vos infos complémentaires
Je l'ai pas encore fait EGG Kensama, je l'ai dans ma collection mais toujours pas entamé (j'ai tellement de jeux aussi ^^)
Les seul point faible de se jeu était le gameplay et la camera qui fesait souvent de la merde et qui nous montrai pas ou était les ennemi mais sinon j'ai d'excellent souvenir de se jeu étant donné que se fut le 1er jeu DC que j'ai eu ^^
J'ai également adoré Illbleed du même développeur
on se croisera sur le psn, je compte bientôt refaire tourner la PS3 (Valkyria Chronicles ^^)
a bientot
ID alexkiddretro
Sinon certaines armes étaient terrible (l'espece de coup de poing mécanique lol), et pour l'époque, les effets de fumée étaient révolutionnaires (surtout lors des tirs de roquette). La petite musique de super marché mythique, la Nephilim adorable (sauf à la fin), ... bref j'avais adoré ce jeu.
Pour en revenir à Illbleed, ce jeu était partagé. Autant le premier niveau était d'une rare efficacité pour sursauter (avec un casque bordel c'était terrible, la zique façon boite à musique miam) autant le suivant m'a carrément fait stoppé le jeu (dans le parc avec les vers). On retrouvait la même raideur quer Blue Stinger d'ailleurs.
Ryohazuki>j'ai aussi adoré D2 (plusieurs phase de jeu toutes aussi bonnes les unes que les autres : scooter des neige, aventure, vue subjective, FPS, shoot, ... et ce boss de fin qui m'a fait croire que m'a console avait lâché bordel), mais il jouait dans une autre catégorie
Raiko > j'étais absolument pas au courant de cette histoire de caméra, merci pour l'info
*spoil* et oui, devinez que le code de la porte était en fait la date de noel donné par la petite fille (it's christmas day) j'avais eu beaucoup de mal à faire le rapprochement, merci les FAQs (shame on me
Sinon pour les caméras, à l'époque le coup du réalisateur américain avait fait pas mal de bruit !!
J'avais bien aimé BS sur DC à l'époque.
Et surtout le fait de pouvoir exploser les ennemis avec un bazooka !
D'ailleurs, cette violence exagérée dans la manière de détruire les sales bestioles du jeu changait bien des RE et SH et donnait au jeu de Climax un côté sauvage et personnel.
Pas forcément un très grand jeu mais j'ai passé de bons moment avec, tout de même.
Je l'ai pas encore fait EGG Kensama, je l'ai dans ma collection mais toujours pas entamé (j'ai tellement de jeux aussi ^^)
ok
essaie le a l'occasion