Sauf surprise, Fable 4 arrivera probablement sur la prochaine console de Microsoft. Cette dernière n'étant toujours pas officialisée à l'heure où on écrit ces lignes, Lionhead (désormais orphelin de Molyneux) se devait de maintenir sa licence forte dans l'actualité et dans ce contexte, on utilise la technique habituelle pour faire patienter les fans : l'épisode annexe. Le spin-off donc. Genre de chose approuvée depuis belle lurette par de nombreux producteurs, Nomura en tête.

Il y a quelques mois, le Xbox Live Arcade accueillait un premier hors-série qui nous renvoyait dans Albion et la province voisine, en jouant la carte du hack'n slash accessible à tous. Sympathique sans plus, les regards se tournant plutôt et avec fébrilité dans The Journey, annoncé comme une ambitieuse adaptation pour Kinect. Retour donc dans le territoire phare de la licence, aux commandes d'un écuyer sans grand charisme (l'un des habituels points faibles dans la série) qui ne sera évidemment pas dénué de courage, chose important pour un élu ayant la sauvegarde du monde entre ses mains. Routine. Le scénario n'a certes jamais été le point fort de la licence mais ici, l'ensemble est encore plus édulcoré et ne cherche jamais à offrir de rebondissements. Les clins d'oeil envers les épisodes canoniques sont peu nombreux et il faudra prendre le tout comme un simple petit conte pour enfant, public visé par ce spin-off.



Oui, en dépit d'une certains ambition du coté de la technique (le jeu est très joli d'un bout à l'autre), il est peu probable que même les fans y trouvent leurs comptes tant l'aventure se montre d'une facilité perturbante. Sans être mauvaise langue, ce choix n'est pas forcément malvenu, les problèmes de latence et de précision propres à Kinect empêchant un gameplay d'une trop grande profondeur. Beaucoup s'y sont d'ailleurs cassés les dents (Steel Battalion). En résulte un jeu sur rail, alors qu'on nous avait promis ne grande liberté, découpé en deux phases. La première justifie l'appellation « voyage » et nous invite à prendre en main une charrette, où on gérera la vitesse de notre véhicule et ses déplacements, l'occasion de ramasser tout un tas gemmes qui, Fable oblige, apporteront une petite notion de RPG en offrant la possibilité d'améliorer ses capacités.

La seconde partie reste sur rail, mais place notre héros au sol où il devra user de ses sorts pour se débarrasser de nombreux ennemis à l'écran. C'est là qu'on comprend l'envie des développeurs de niveler la difficulté vers le bas : la précision fait qu'on a parfois bien du mal à viser l'ennemi et même s'il est possible de se rattraper rapidement (plus l'ennemi s'approche de l'écran, plus il est facile de le viser), on n'ose imaginer les crises de nerfs devant un challenge trop relevé. En somme, les adultes bailleront un peu tandis que les plus jeunes jubileront devant un titre suffisamment complet pour justifier son prix, l'aventure offrant de nombreux pouvoirs et fonctions (comme l'utilisation d'un lasso pour assommer certains ennemis), quelques puzzles de temps à autres et surtout, exploit messieurs, une durée de vie « correct » : une dizaine d'heures pour en voir le bout. On reste donc loin des 30h annoncés par le studio, chose qui aurait pu être approchée avec une meilleure replay-value, le coté social et la notion de choix étant ici absents.

Conclusion : Comprenez le bien, Fable The Journey n'aura que peu de chances de satisfaire les plus vieux ayant roulé leurs bosses sur les trois principaux épisodes, le manque de challenge ayant pour but de toucher principalement un public jeune, qui ne râlera pas trop devant les quelques imprécisions et accueillera plutôt un titre suffisamment complet et long pour ne pas avoir l'impression d'être une fois de plus flouté. Pourquoi pas après tout...