Electronic Arts revient comme chaque fin d'année avec un nouvel épisode de la série NFS, plus porté sur l'action et la vitesse. Thriller d'exception ou simple jeu de course sans saveur ?
Autant ne pas y aller par quatre chemins, le nouveau Need for Speed ne partait pas avec des a-priori aussi excellents que Hot Pursuit l'an dernier. En cause, EA Black Box, le studio derrière The Run qui a signé jusqu'ici les pires épisodes de la série, y compris le catastrophique Undercover qui a pourtant eu un certain succès. Cette année, le développeur canadien nous refait le coup du jeu de course scénarisé, tout en lui donner un certain cachet, se rapprochant enfin d'un Fast & Furious. Scénaristiquement, The Run nous entraîne au sein d'une course sans merci où votre personnage - Jack -, est amené à fuir San Francisco afin d'échapper à la mafia locale à qui il doit beaucoup d'argent. Aidé d'une jeune et sexy demoiselle, il va participer à une course effrénée de près de 5000 kilomètres afin d'éponger sa dette. Pas de pitié donc, il vous suffit de gagner afin de remporter le gros lot, et pourquoi pas plus…
Scénarisé un jeu de caisse n'a jamais était chose facile. Si EA Black Box s'y est brûlé les ailes dans Undercover, les développeurs ont visiblement revu leurs attentes à la hausse afin de proposer un The Run plus proche du jeu d'action que d'un jeu de course arcade. Car outre le scénario haletant, mais très classique et sans réel intérêt il faut l'admettre, on a également le droit à des phases aventure menant à… des QTE. En effet, Jack est poursuivi par de multiples ennemis, la mafia, les flics, et vous serez parfois amené à descendre de votre berline ou à vous retrouver sur une voie ferrée. C'est là qu'entre en jeu un gameplay fait d'actions contextuelles très basiques et faciles. Si l'intention est plutôt louable - elle a le mérite de rompre la monotonie - elle est malheureusement très anecdotique et n'apporte finalement pas grand-chose au gameplay général plutôt classique pour le genre.
Sur cette base vont se greffer différentes épreuves en rapport avec le « Run », une course de San Francisco à New York, qui vous fera traverser les plus beaux paysages des États-Unis, mais nous y reviendrons. Tantôt il sera question de doubler un adversaire « rival », tandis qu'à un autre moment, vous devrez tout simplement rattraper le temps perdu. Une chose est sure et c'est ce qui déçoit au final, c'est qu'il est impossible de perdre. Oh bien sûr, on peut évidemment se crasher dans un superbe ralenti digne d'un Burnout, mais si vous ne remplissez pas l'objectif que l'on vous donne, vous devrez inlassablement refaire la course. Car la plupart du temps, votre but sera de gagner des places dans la course. L'objectif sera de dépasser 8 concurrents, ou 10, voir 6 dans certains cas. Si vous avez le malheur de n'en dépasser que 7 (sur 8), vous perdez la course. À ce moment-là, plusieurs choix s'offrent à vous : le premier sera tout simplement de recommencer l'épreuve, et le second qui vous donnera l'occasion de réécrire l'histoire grâce aux flashbacks qui vous ramèneront un checkpoint en arrière histoire de rafler le titre.
Bien sûr, avec ce petit gadget, la difficulté s'en ressent, tout comme la durée de vie. Plutôt facile même en difficulté élevée, Need for Speed : The Run se révèle également être très court. Pour ainsi dire, il nous a fallu 3h30 et quelques secondes pour terminer… la campagne solo (en prenant en compte les cinématiques et les retours en arrière) ! On pourra pester mais en regardant de plus près, on peut remarquer que les habituelles courses secondaires des NFS, absentes du solo, sont maintenant mises à part dans un mode défi qui demandera quelques bonnes heures pour en décrocher les meilleurs médailles, et débloquer au passage succès/trophées et véhicules qui vont avec. À cela s'ajoute un multi fourni, qui est excessivement intolérant dès que l'on s'approche d'un peu trop près du rebord des routes, mais qui offre tout de même de bonnes sensations et une bonne idée, représentée par une roulette de gain aléatoire entre deux séries de courses.
Le titre, en multijoueurs comme en solo, s'avère en tout cas satisfaisant techniquement, car même si l'histoire est loin d'être un cadeau, on nous entraîne dans des décors brillants, variés et faisant la part belle aux sensations. Utilisant le Frostbyte Engine 2, The Run est tout bonnement splendide. Réaliste, le level design est une franche réussite. Lors de vos exploits à Aspen, vous pourrez découvrir des effondrements, tandis que les boueuses rues de Boston n'auront plus aucun secret pour vous. L'impression de vitesse est là, que vous soyez dans une Porsche ou dans un BMW, le gameplay reste certes le même, mais les impressions diffèrent pour rendre les courses encore plus jouissives. On notera une optimisation au poil tout en déplorant un certain aliasing sur consoles, preuve que le PC en a encore dans le ventre… et pour encore longtemps.
Conclusion : Need for Speed : The Run n'est certes pas le meilleur jeu de course arcade du moment, mais il a le mérite d'imposer son style avec ses phases de QTE inédites, anecdotiques, mais pas pour autant inintéressantes sur le papier, et ses poursuites sans temps mort à travers tout le continent. Cependant, il s'avère aussi très court et linéaire, tant est si bien que dès que l'on a la maladresse de coller une jante sur le sable, le jeu nous corrige avec un retour en arrière aussi frustrant qu'inexplicable.
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