En cette fin d'année chargée en jeux, un match se prépare entre les deux plus gros FPS de l'hiver. C'est Electronic Arts qui dégaine le premier avec Battlefield 3, prêt à en découdre avec son ennemi juré : Activision.
Cette année une chose était certaine, pour battre
Call of Duty sur son propre terrain, il fallait mettre la barre haute. Très haute. Attaquée de toute part, la licence d'Activision reste pourtant l'une des plus attendues, année après année. Et l'arrivée d'un épisode de
Battlefield pour corser le match est évidemment une bonne nouvelle. Mais à quelles conditions au juste ? Car pour la version PC,
Electronic Arts n'y est pas allé de main morte en ajoutant une compatibilité obligatoire avec son Steam-like, Origin. Une fois le jeu installé sur la machine, le calvaire n'est pas tout à fait terminé, pire encore : il ne fait que commencer. Car non content d'obliger le jouer à utiliser son propre service et de demander une connexion à internet permanente (en solo, comme en multi), EA requiert également le lancement du titre… depuis le fameux Battlelog, accessible depuis navigateur.
Ce dernier aurait pu être une bonne idée, et d'ailleurs elle l'est, puisque le service qui se veut être un concurrent au CoD Elite dispose de manière gratuite de toutes vos stats et d'une façon plutôt pratique de rejoindre une partie, discuter avec vos amis ou encore gérer votre matchmaking. Mais cela n'est pas disponible sans poser quelconques soucis. Parfois, même en solo, le lancement du jeu n'aboutit pas, la moindre déconnexion faisant également planter le jeu, on a du mal à tenir plus d'une demi-heure dans certain cas, avant de voir notre partie irrémédiablement détruite par ce système digne d'un Game for Windows Live.
Au-delà de ces problèmes malheureusement bien trop présents, on ne peut qu'admirer la volonté de
DICE de rendre sa licence plus hollywoodienne, entre les QTE et le scénario qui nous placent à l'ombre d'une troisième guerre mondiale. Si l'histoire en elle-même n'a rien de bien intéressante, elle se révèle être au final plutôt sympathique à suivre avec une narration sous forme d'interrogatoire et entrecoupée de scènes particulièrement denses en émotions. Les explosions fusent, les situations les plus surprenantes, mais terriblement réalistes, sont monnaie courante, et on s'amuse vraiment à parcourir le monde, à bord d'un avion ou d'un char, de l'Iran jusqu'aux États-Unis. Si certains apprécient ces changements pour rendre la licence plus spectaculaire, à l'image des spin-off
Bad Company, d'autres regretteront la prise de position trop grand public du studio suédois. Cela étant dit, on peut se rassurer en se disant que l'I.A. a beau être stupide, elle offre un challenge plus que conséquent quel que soit le niveau de difficulté.
C'est donc vers le multi que l'on va se tourner pour être, on l'espère en tout cas, pleinement satisfait de l'expérience qui jusqu'ici ne l'était qu'à moitié. Neuf cartes pour tous les goûts, et qui s'offrent également le luxe de s'adapter selon le mode de jeu que l'on finit par choisir. Que vous soyez en mode Conquête ou en deathmatch par équipe, la map changera du tout au tout et deviendra plus grande, apportera des véhicules, des objectifs plus ou moins difficiles à conquérir… Bref,
DICE semble avoir pris tout ce qu'il y a de meilleur dans
Bad Company 2, pour l'ajouter à
Battlefield 3. Mais là où
Call of Duty se concentre sur les stats personnelles d'un joueur, ce
Battlefield souhaite « rassembler ». L'équipe dans laquelle vous tomberez sera déterminante pour enchaîner les frags et décrocher les étoiles. Vos teammates vous donneront accès à des bonus aussi divers que variés, tandis que l'expérience gagnée au fil des parties ouvrira la porte à un véritable magasin d'armes et équipements supplémentaires pour rendre les parties encore plus captivantes. Et si cela ne suffisait pas, un petit mode coopératif vient se greffer à tout cela et reprend ce qui a été fait sur le mode Spec Ops des
Modern Warfare. Avec votre co-pilote, vous devrez accomplir des objectifs tout en faisant face à des vagues d'ennemis toujours plus redoutables au fil de votre avancée. Les missions sont variées et ont le mérite d'offrir une bonne dose de rythme. Même s'il ne s'agit pas de quelque chose de très original, on prend toujours un malin plaisir à faire ces défis avec un de ses amis.
Mais ce qui est sans doute le plus impressionnant dans l'histoire, c'est le moteur graphique utilisé par
DICE. Le Frostbite Engine bat à plat de couture
Modern Warfare 3. S'il nécessite évidemment une configuration musclée, il offre une expérience jamais vue dans un FPS. Le spectacle est éblouissant de réalisme, et les effets de lumières stupéfiants. Surtout qu'ils offrent quelques surprises du côté du gameplay, tout comme les multiples déflagrations d'ailleurs. En multi comme en solo, lorsque vous recevrez une salve de vos ennemis, votre vision se troublera au point de ne plus voir grand-chose à cause des grains de sable qui viendront obscurcir votre vision. Nul doute que cet aspect un peu gadget pourra au final s'avérer fort utile dans de nombreuses circonstances…
Conclusion : Battlefield 3 offre une expérience de FPS complète sans pour autant exceller dans toutes les catégories. Sympathique sans être transcendant dans le mode campagne, pourri par un service online d'un autre âge en multi comme en coop, il y a beaucoup à reprocher à ce troisième opus et pourtant… Pourtant on passera des heures devant cette claque graphique qui sera on l'espère de nouveau au rendez-vous dans le futur
Medal of Honor 2. Vivement ?