Membres assidus du groupe Chasse, Pêche et Préhistoire, Capcom vous permet de chasser du reptile en toute légalité et en groupe, le tout en direct de votre salon. Si c’est pas la belle vie ça…
Alors que
Resident Evil : Outbreak a tout simplement vu son mode
Online disparaître en Europe,
Capcom a eu la bonne idée de conserver le mode multijoueur propre à
Monster Hunter. Les hommes et les dinosaures vivent en parfaite harmonie et si certains humains se professionnalisent dans la vente d’armes ou le dressage, d’autres plus farouches décident de partir à la chasse des ces redoutables prédateurs préhistoriques, synonymes de nourriture, mais aussi de sources de matériel indispensable à la survie de l’homme.
Quand Capcom revisite Koh Lanta
Evidemment, vous aurez le plaisir d’incarner l’un de ces vaillants chasseurs intrépides que vous devrez avant tout personnaliser selon vos goûts au tout début de l’aventure. Ainsi, vous pourrez déterminer le sexe de votre personnage, la couleur de peau, la coiffure, la forme du visage ou encore la voix du personnage que vous dirigerez. Vous vous réveillez ensuite dans votre (très) humble demeure et sortez faire un tour dans le village. Quelques habitants vaquent à leurs occupations et vous pouvez dialoguer avec n’importe qui. Vous apprenez rapidement que c’est vers le chef du village qu’il faudra constamment se diriger pour se voir confier les précieux objectifs. Une fois votre personnage équipé, le chef du village vous octroiera vos premières missions. Celles-ci vous demandent généralement de parvenir à un but (ramener une toile d’araignée, une plante spécifique ou encore les restes d’un animal précis) en un certain laps de temps et ont le mérite d’être illustrées par de nombreux didacticiels vous apprenant les rudiments de la chasse. Vous voilà donc lancé dans la grande aventure. Premier constat, les environnements semblent assez vastes et variés et l’on évolue tantôt dans une forêt dense, tantôt dans une plaine verdoyante dans laquelle quelques herbivores pâturent négligemment. A l’instar des dernières productions telles que
Death by Degrees ou encore le plus ancien
Rise to Honour, les commandes offensives sont situées sur le stick analogique droit tandis que le gauche sert logiquement à se déplacer. Le bouton L2 quant à lui permet de gérer son inventaire tandis que le bouton Rond permet de s’accroupir, ou bien d’effectuer une roulade. Immédiatement, on recherche assidûment le bouton qui permettra de rediriger la caméra tant celle-ci s’annonce capricieuse, impression qui se confirmera malheureusement durant toute l’aventure.
Des premières missions assez frustrantes certes, mais qui constituent le passage obligé avant de pouvoir s’attaquer aux missions de chasse. Dans celles-ci, vous devrez bien souvent tuer un nombre précis de dinosaures avant de pouvoir rentrer victorieux au campement. Outre une jauge de vie, votre personnage dispose également d’une jauge de
stamina qui baissera lors d’efforts particuliers comme sprinter, grimper ou encore sauter. Pour faire remonter celle-ci, vous n’aurez pas d’autre choix que de dévorer la viande que vous aurez pris le temps de cuire au préalable ou encore de manger du poisson frais car oui, il est également possible de pêcher dans
Monster Hunter. Si tuer un herbivore ne représente pas en soi une prouesse herculéenne, venir à bout de Vélociprey ou autres individus à griffes et dents crochues est une autre histoire. Ceux-ci attaquent généralement en groupe et il va falloir user de la roulade et de la parade à bon escient pour ne pas tomber au combat. Chaque mission victorieuse vous rapportera un peu d’argent, argent qui vous servira notamment à acheter de nouvelles armes et armures chez les armuriers du village. A noter que l’apparence de votre personnage évoluera en fonction des protections, casques et autres armes que vous lui attribuerez, et ce, de manière à rendre votre chasseur unique dans la partie
Online de
Monster Hunter.
Capcom en ligne, enfin !
Contrairement à
Resident Evil : Outbreak, il est possible de se connecter au réseau pour pouvoir partir en chasse jusqu’à quatre joueurs. Assez semblable au mode solo, vous vous retrouverez dans un village et devrez choisir une mission proposée par le chef du village, à l’exception que vous pourrez cette fois compter sur le renfort de trois acolytes. C’est à la taverne des chasseurs que vous pourrez voir les missions choisies par les autres joueurs, à vous donc de les accompagner ou non. A noter que l’entraide étant fondamentale dans le mode
Online de
Monster Hunter, il sera judicieux de former des équipes composées de chasseurs aux aptitudes complémentaires : l’un à l’aise au corps à corps, l’autre perfectionné pour les attaques à distance, etc. Evidemment, les missions sont nettement plus intéressantes à plusieurs même si l’on ne pourra que regretter l’impossibilité de communiquer au casque/micro et il faudra se contenter d’un clavier virtuel ou bien d’un clavier USB. Un mode
Online rappelant évidemment les grandes heures de
Phantasy Star Online sur Dreamcast, mais là où les joueurs grinceront des dents, c’est que la technique utilisée semble elle aussi provenir d’un lointain passé.
Une technique et un gameplay préhistoriques
En effet, que ce soit en mode multijoueur ou solo, le détail qui frappe le plus dans
Monster Hunter, c’est la férocité de l’
aliasing qui sévit dans les forêts et les campagnes. L’étendue des paysages est pourtant vaste et bien retranscrite, tout comme l’ombre des nuages qui se déplace progressivement sur le flanc des montagnes tandis que des bêtes mâchent l’herbe fraîche au loin dans un réalisme saisissant. Pourtant, un coup de lunettes grossissantes sur ces mêmes bêtes fera apparaître des dinosaures pixellisés comme rarement sur console ! Pour les dinosaures que vous aurez à affronter, le constat n’est guère meilleur puisque s’ils bénéficient d’une modélisation relativement correcte, certains semblent totalement idiots et courent dans n’importe quelle direction en attendant un coup de machette pour repartir à nouveau et s’arrêter quelques mètres plus loin. Loin d’être excitants, les combats deviennent parfois assez soporifiques d’autant plus que les ennemis gigantesques vous demanderont des dizaines et des dizaines d’attaques avant de mourir enfin. De plus, la caméra est juste ingérable et l’on n’aura de cesse de la recadrer en martelant la touche L1. Impossible également de
locker un ennemi, ce qui causera souvent des difficultés notoires à donner le coup au bon endroit, tant la caméra se révèle mal optimisée. Le
gameplay s’en voit ainsi terriblement diminué, d’autant plus que le choix de
Capcom concernant les touches assignées au pad ne semble pas des plus judicieux, car loin d’être familier aux joueurs.
Le monde de
Monster Hunter peut sembler de prime abord extrêmement vaste, seulement, chaque changement de zone donnera lieu à un fastidieux temps de chargement, ce qui contraste totalement avec l’impression de liberté que le titre semblait être en grade de nous offrir, sans compter que les zones en question se révèlent assez réduites au final. La modélisation globale des personnages et des créatures quant à elle reste relativement correcte même si l’on ne pourra que déplorer la quantité astronomique de bugs de collision répertoriés dans le jeu, tout comme la lenteur incroyable du personnage. Enfin, le titre semblait promettre une liberté d’action et de mouvements énorme et au final il n’en est rien. Le déroulement est répétitif et linéaire à souhait et l’on aura de cesse d’aller accepter une mission auprès du chef, la réussir, puis accepter une autre mission assez semblable pour la réussir, etc. De plus, on ne pourra que pester face à la police d’écriture minuscule choisie par
Capcom qui, mélangée à l’
aliasing devient parfois tout simplement illisible. À noter également que le nom des divers items que vous récupérerez au fil de l’aventure est resté en anglais. Décidément très étrange. On finira toutefois sur un point positif à savoir le côté sonore du jeu. En effet, les thèmes musicaux (trop peu nombreux malheureusement) parviennent à conférer cette atmosphère épique que l’on était en droit d’attendre, tout comme les différents effets sonores qui se révèlent particulièrement convaincants.