C'est un fait : la Wii commence à amorcer sa descente vers le cimetière, le catalogue livrant peu à peu ses dernières cartouches et c'est ici Project Zero 2 qui nous intéresse, titre disponible depuis de nombreuses années sur PlayStation 2 mais qui méritait apparemment un petit retour pour signaler que le survival-horror existe toujours malgré la rareté actuelle du genre et les choix des éditeurs de transformer leurs licences dédiées en pur jeu d'action (on ne visera personne).

Bienvenue en enfer, celui que seuls les japonais sont encore capables de pondre aujourd'hui (en exceptant Amnesia et sa future suite). Traînant dans les bois à faire on ne sait quoi, les deux jumelles qui serviront d'héroïnes à cette aventure pas comme les autres vont tomber « par hasard » sur un village disparu depuis des années qui, selon la légende du coin, n'apparaît qu'à ceux qui se sont perdus dans les pénombres de l'endroit. Ce qui tombe bien (ou mal) puisque c'est votre cas et comme le veut la tradition, plutôt que de rebrousser chemin, les demoiselles vont se sentir happer par cette bourgade tout sauf accueillante et plonger peu à peu dans les ténèbres que se chargeront d'animer les différents esprits maudits du coin. Chaleureux.



Dans sa progression, Project Zero 2 garde la patte des survival-horror à l'ancienne avec une avancée constante dans l'inconnu, le jeu étant quasi-dénué de personnages secondaires autres que ceux ayant laissé quelques carnets à consulter sur votre chemin. On avance donc lentement dans un level-design façon pseudo-labyrinthe (beaucoup d'allers-retours en somme), toujours avec une certaine peur au ventre, les apparitions se faisant souvent lorsqu'on ne s'y attend pas. D'ailleurs, même lorsqu'on s'y attend, le sursaut n'est pas loin. Tout est fait pour engendrer la terreur d'une manière ou d'une autre, déjà par l'ambiance typiquement local, façon Ring pour ne citer que le plus connu, mais également par ces quelques trouvailles comme des changements brusques de caméra, un rythme très lent dans le ramassage d'objets et tout simplement l'aspect sonore, juste flippant. Dommage pour l'absence des voix originales en revanche.

Mais qu'en est-il donc de cette version Wii ? Bon, il faut donc fouiller dans ses souvenirs, voir rallumer une PlayStation 2, pour voir quelques différences notables. Techniquement tout d'abord, le jeu a fait un léger bond en avant, ce qui est toujours ça de pris. Ça ne changera pas l'expérience offerte, contrairement à la vue derrière l'épaule beaucoup plus immersive, ainsi que quelques options bienvenues comme certains messages qui ressortent directement du haut-parleur de la Wiimote. La jouabilité n'a en revanche pas changé d'un poil si ce n'est les mouvements mixés dans l'utilisation de la caméra, avec des déplacements horizontaux au stick et verticaux via la télécommande. Pas des plus pratiques mais on s'y habitue. Évoquons également la présence d'un mode facile, qui pour les habitués du genre n'aura pour fonction que de baisser la sensation de peur. Et en parlant de ça, n'oubliez pas que le jeu n'aura d'intérêt qu'en y jouant seul, de nuit et avec un bon casque. Enfin, histoire de compléter l'histoire principale qui nous prendra environ huit heures, les développeurs ont ajouté un mode Maison Hanté qui n'a rien de vraiment extraordinaire, plus mini-jeu qu'autre chose, mais au moins jouable à deux pour s'amuser entre deux frissons.

Conclusion : A défaut du quatrième épisode jamais sorti sur nos terres, on accueille tout de même avec plaisir ce « remake » de Project Zero 2, affublé de quelques nouveautés même s'il y avait matière à faire mieux pour rehausser la durée de vie de l'aventure, le mode bonus n'offrant que peu d'intérêt. Un achat qui reste hautement conseillé pour ceux qui n'y auraient jamais touché, vu qu'on parle tout de même d'un des seuls vrais survival-horror de cette génération.