Après avoir créé les plus grandes sagas telles que Devil May Cry ou encore la bien connue série des Resident Evil, Capcom livre, pour les premiers pas de la Playstation 2, une toute nouvelle trilogie. Onimusha est arrivé en Europe il y a maintenant près de cinq ans et nous a proposé un jeu unique pour l’époque. Si les décors n’avaient rien de transcendent et utilisaient comme il se doit les notions de pré calculé, là où le jeu avait marqué sa petite révolution, c’était sur le nombre de détails visibles des personnage. Ce sont surtout l’expression et la définition du visage qui attirés tous les regards. Le travail va-t-il être conservé dans ce jeu de seconde partie de licence ? Du fait d’une sortie peut-être trop similaire à celle du troisième opus, il n’en sera peut-être rien. Réponse dans les quelques lignes qui vont suivrent.
Un épisode de trop ?
La trilogie des Onimusha s’est démarquée sur le fait que, chaque épisode, prenait comme héros principal, la reconstitution virtuelle d’un véritable acteur. Ceci nous a été une nouvelle fois démontré avec l’un des deux héros du dernier épisode, le bien nommé et qui n’est plus à présenter, Jean Reno. Pour en revenir au jeu dont il est question dans ce test,
Capcom nous à pondu cette fois-ci un dérivé de son propre jeu basé sur la licence des Onimusha. Ne vous voyez pas cette fois-ci reprendre du service pour un énième titre d’aventures. Vous allez plutôt vous prouver, et par la même occasion, vous lancer le défi que c’est vous qui êtes le seul et unique vrai samuraï. Comme le laisse entendre le sous-titre du jeu, nous voici dans un jeu où le maniement de l’épée est de rigueur.
Onimusha Blade Warriors se présente comme un titre similaire à des productions telles que Super Smash Bros Melee ou encore pour rester dans les titres de l’éditeur à Power Stone, car même en possédant un mode histoire assez complet, le titre est néanmoins résolument axé sur le jeu à plusieurs.
Il vous invite dès les premières minutes à vous plonger dans l’univers de la trilogie avec une intro qui vous mènera dans des lieux que seuls les habitués de la série pourront reconnaître à première vue. C’est avec un certain panache que cette belle cinématique vous intégrera dans le jeu, vous laissant sur de bonnes impressions de départ et vous amenant par là même à vous poser la question « est ce que cela va continuer ». Cependant, il ne faut jamais se laisser prendre au jeu de la cinématique et cela va malheureusement être prouvé encore une fois. Pour commencer, l’interface des menus est assez simple. Elle vous permettra d’y naviguer sans soucis de s’y perdre au travers des différents modes qui vous seront proposés. Si d’un côté le jeu se constitue d’un solide mode histoire, ce n’est pas vraiment le cas de l’autre. Peu de modes sont disponibles, voire pratiquement aucun. Un pour l’histoire et une redondance pour les menus « VS » puisque que vous aurez le choix entre celui de jouer à plusieurs et le même, mais avec les personnages évolués dans la partie scénaristique du titre ; deux mode qui aurait pu très bien n’en faire qu’un seul. Et on finira ensuite avec les sections entraînement et option, qui pour cette dernière hélas est bien pauvre et propose un nombre quasi inexistant de paramétrages. Si cette première approche du jeu peut sembler bien fade, ne soyez pas démoralisé trop vite, ce qui suit s’annonce de meilleure augure. La section histoire dispose d’une bonne garniture, avec une sélection de caractères peu onéreuse au début, mais celle-ci va s’accompagner de moult surprises par la suite. On peut notamment constater que de nombreux personnages secrets peuvent être débloqués en voyant les nombreuses cases mystères disponibles sur l’écran de sélection.
Leçon 1 : le maniement du sabre
Si le jeu ne suit pas directement la série, il propose néanmoins un côté scénaristique qui vous en apprendra un peu plus sur la psychologie des personnages. Hélas l’action n’est pas très présente et laisse plutôt place à de longs et beaux discours sur les convictions de chacun. Même si cela peut s’avérer intéressant sur quelques points, afin de mieux connaître les idéaux de tous et deviner avec plus d’aisance quels sont leurs buts, le jeu révèle quand même un manque cruel d’information, ce qui provoque l’impression très frustrante que par moments, les scénarios d’une partie du casting sont assez soporifiques, voire bâclées. Les deux grand héros des deux premiers opus sont présents ; ils vous expliquent un peu ce qui a pu se passer dans ce que vous n’avez pas pu voir entre les deux épisodes. Vous pourrez ainsi incarner tous les personnages de la série avec lesquels vous avez déjà pu échangé quelques mots ou quelques coups d’épée plus ou moins violents. Cela va du plus grand boss qui vous aura terrifié, au simple valet du mal, ce qui vous permettra d’entrer dans les moindres détails de leur destin ou encore de leur passé. Si d’un côté le mode solo vous propose un challenge de taille et vous pourrez vous en rendre compte notamment grâce aux cadrans de difficultés qui ne présentent pas moins de cinq niveaux bien dosés, cela s’avérera d’un autre côté, très répétitif. En effet, pour tout débloquer, il faudra finir toutes les carrières de chaque personne et ce, dans les différents modes de difficultés présents. Ceci peut laisser présager de bonnes heures de jeu pour les plus téméraires, mais cela ne risque-t-il pas de rebuter une certaine partie des joueurs vers un jeu au gameplay un peu trop restreint. Si en mode « very easy » le jeu peut ressembler plutôt à une visite guidée des alentours, ce n’est plus vraiment le cas une fois passé dans les niveaux un peu plus difficiles. C’est à ce moment-là que votre pad va fondre à la sueur de vos pouces et réflexe et maîtrise du pad seront de rigueur si vous voulez tout débloquer et pouvoir dire « je l’ai fait ». Côté bonus à débloquer ce n’est vraiment pas ce qui manque : des arènes, des combattants et nouveaux items.
D’ailleurs, qu’est-ce qu’un item ? Et bien, comme à la manière d’un Super Smash Bros Melee, vous pourrez retrouver tout au long des combats, des coffres à terres renfermant différentes armes et pièges des plus sadiques pour contrer vos adversaires. Si la partie scénaristique ne tient en haleine que les plus courageux, alors reportez vous sur le multi joueurs où l’intérêt du titre y réside énormément ; là, le jeu prend un tout autre sens. A deux c’est déjà pas mal mais prenez-vous un multi tape et quatre ami(e)s et cette fois, c’est le summum. Affrontez-vous dans des combats endiablés et ce, jusqu’au bout de la nuit. Les nombreux items disponibles ne feront que prolonger les parties. Ce dernier mode est l’essence même du jeu,
Capcom ne l’as pas délaissé et surtout grâce à la possibilité de s’affronter avec les joueurs développés auparavant afin de prouver qui maîtrise le mieux l’épée ou la magie.
Une réalisation pas vraiment transcendante
La bande sonore n’est pas la meilleure qui soit avec de simples musiques d’ambiance. Seule la musique d’introduction pouvait nous laisser présager le meilleur, mais il en est rien. Côté vocal, c’est le même combat. Non seulement les dialogues ne sont pas glorieux et n’atteignent pas des sommets de vocabulaire mais ils nous offrent en prime un magnifique décalage entre le son et le peu d’articulation que sont capables d’émettre les différents protagonistes.
Côté réalisation, le titre présente des graphismes fins et très détaillés, mais (comme il y a toujours un mais), bien en-dessous de ce que propose la série et aussi de ce que peut gérer une Playstation 2 après plus de quatre ans de commercialisation.
Onimusha Blade Warriors vous propose un voyage dans le temps, pour ne pas aller dans le futur mais dans le passé et nous montre ce qu’aurait pu être la série sur une console antérieure. Vous pourrez nettement observer la rigidité de certains personnages pendant les cinématiques, leurs positions pendant les combats et le manque de réalisme flagrant de certains mouvements. Les arènes sont toutes en 3D mais n’offrent qu’une vue en 2D, ce qui n’est pas sans rappeler, dans le même univers, un certains Gambare Goemon 2 sur
Nintendo 64. Ce n’est pas tout puisque les niveaux manquent cruellement de vie, trop de décors fixes, malgré le fait de quelques interactions possibles comme la destruction des objets qui garnissent les environs ou encore de la faune locale (il y a encore des associations qui vont se plaindre !). Cerise sur le gâteau : l’aliasing est présent dans
Onimusha Blade Warriors et il ne fait pas partie des bonus cachés. Hélas, il est bien présent sur l’ensemble des arènes. Le jeu dispose néanmoins d’une option en 60Hz, qui gomme bien la lenteur et le scintillement de la version en 50Hz, mais bien sûr, elle est réservée à un public équipé du matériel compatible. Si du côté graphique, ça pêche énormément, en revanche, la gestion technique n’est pas si mal que ça, ou aurait pu être pire, pour rester positif… Le titre ne dispose d’aucun ralentissement pendant les combats et même pendant les apparitions massives d’ennemis ou avec la présence de trois autres joueurs. La gestion des effets de lumière et entre autres, des différentes magies, n’offre pas grand-chose de palpitant pour notre rétine mais reste correcte. Un titre qui ne joue pas essentiellement sur la capacité de la machine sur laquelle il tourne mais plutôt sur sa propre licence. Ceci est regrettable de la part de
Capcom qui nous avait offert une grande trilogie de finir sur une chute des plus mauvaises.