Il aura fallu 18 ans pour que le quatrième épisode de la série Dragon Quest débarque enfin en Europe. Après avoir sévi sur Nes et Psone, c'est donc la toute dernière version sur Nintendo DS qui nous arrive. La meilleure, assurément.
Très attendu par tous les amateurs de RPG,
Dragon Quest : L'épopée des Elus incarne donc le quatrième épisode de la saga mais également le premier opus de la trilogie zénithienne (ou du ciel pour ceux qui ne veulent pas se compliquer la vie), suivant donc celle de Roto qui prenait place dans les trois premiers épisodes. Vous suivez ? Bon. Histoire de ne pas se la jouer
Capcom avec son
Megaman 9 (très bon en passant),
Square Enix s'est une fois de plus lâché pour remanier les décors, à l'instar de
Final Fantasy IV mais à la différence que ce dernier joue la carte de la 3D tandis que notre intéressé garde l'esthétisme d'antan avec une palette de couleurs chatoyantes et des sprites pour les personnage. La troisième dimension apparaît tout de même en ce qui concerne les décors puisque la caméra peut se tourner à 360° dans la plupart des cas. Un détail qui, couplé à la gestion des deux écrans, permet de dénicher bien plus facilement les trésors et autres secrets. Bon, on va dire que le travail était déjà bien prémâché puisque le titre avait déjà eu droit à son remake sur Psone à l'époque mais on appréciera tout de même les quelques bonus inédits comme l'appariation d'avatar pour les personnages lors des phases de combats et, rappelons le, une traduction en français d'excellent qualité.
Pour le peu qu'on soit un amateur du genre, la série
Wild Arms ne se doit d'avoir aucun secret pour nous. Vous devez donc savoir que cette dernière met souvent en avant, surtout pour le troisième en fait, un système d'introduction des personnages principaux où on dirige chacun d'entre eux avant d'assister à la réunification. Dans
Dragon Quest : L'épopée des Elus, c'est un peu la même chose, sauf que ça dure bien plus longtemps. Découpé en chapitres, le titre met donc en place les aventures du chevalier Ragnar avant d'enchaîner sur celles de la princesse Alina, du marchand Torneko (devenu tellement culte qu'une saga spin off lui est désormais consacrée) et, enfin, les sœurs Mina et Maya. C'est seulement après tout cela qu'on prendra en main le personnage principal (garçon ou fille selon votre choix de départ) et faire votre groupe pour partir vers votre destin. Ce genre de concept est en tout cas très intéressant et permet de s'attacher au mieux à chacun des protagonistes.
Comme souvent pour l'époque, et aujourd'hui aussi d'ailleurs en y repensant, les combats étaient 100% aléatoires et le sont donc toujours. Il suffit donc de tourner un minimum en rond dans un quelconque donjon ou sur la grande carte du monde pour se voir basculer automatiquement en mode affrontement, avec cette vue à la première personne qui a depuis le temps fait la marque de la série. Même si certaines rechigneront face à cet aspect old school, cela permet d'apprécier au mieux le design des ennemis, toujours pondu par la main magique d'Akira Toriyama (Dragon Ball, Dr. Slump). En ce qui concerne le système de jeu, on gardera le classique tour à tour et les habituels choix entre « Attaquer », « Se Défendre », « Objets », « Magie », etc. Bonne nouvelle pour les réfractaires aux fonctionnalités de la
Nintendo DS dans le domaine du RPG : le stylet n'est pas du tout utilisé, que ce soit dans les déplacements du personnage ou dans le choix des actions lors des combats.
Niveau durée de vue, si vous êtes plutôt du genre à enclencher le mode « rush » pour terminer votre titre, sachez que même avec la grosse poignée de séances (obligatoires !) de level-up, il vous faudra au moins une bonne quarantaine d'heures avant de voir les crédits de fin. Les plus courageux, et surtout ceux qui en veulent pour leur argent, se lanceront en revanche dans les nombreuses quêtes secondaires comme le désormais très connu casino aux mille bonus et la recherche intensif de médailles cachées. Mais les développeurs ne se sont pas arrêté là et propose deux quêtes de taille. La première consiste à développer son propre village en allant rechercher des NPC un peu partout, voir en les échangeant directement avec la connexion Wi-Fi. L'autre, encore plus intéressante, se dévoile une fois le jeu terminé puisqu'il s'agit d'un sixième chapitre aussi secret que difficile puisque consistant à affronter un boss bien puissant. De quoi, avec tout ça, augmenter notre temps de jeu pour quelques dizaines d'heures de plus.
Un des nouveaux joyaux de la portable de Nintendo se présente à nous. Superbe à tout point de vue, ce quatrième épisode de la saga Dragon Quest se montre indispensable à tout fan de RPG, ne serait-ce que pour entretenir sa culture personnelle pour un titre qui a déjà fait vibrer le cœur de millions de joueurs, et ce malgré une difficulté d'un autre temps.