Ressortez vos voitures, tunez les un maximum, branchez l'autoradio et faites péter les basses ! Crissements de pneu et accrochages en vue : Need for Speed revient avec pour but d'être le nouveau carton de cette fin d'année.
En perte de vitesse depuis un bon moment, la série
Need For Speed a su reprendre un élan de fureur avec l'arrivée du sous-titre Underground, jugé plus djeunz, plus groove... et probablement plus dans l'ère du temps. Une bonne idée pour
Electronic Arts qui enchaîna les succès avec un deuxième épisode plus complet, un Most Wanted qui coupla le gameplay des Underground et des anciens opus (avec la présence des forces de l'ordre) pour arriver aujourd'hui au fameux
Need for Speed Carbon qui est un peu le melting pot final de cet ensemble. Seulement, après tant d'années, l'essoufflement ne recommencera-t-il pas à pointer son nez ? Car si les ventes sont assurées, qu'en est-il de l'intérêt du titre ?
Au fond du gouffre
Si le volet Most Wanted s'appuyait sur des courses en plein crépuscule donnant une ambiance des plus agréables, mais un retrait forcé sur l'essence des Underground, Need For Speed Carbon fait une sérieuse marche arrière avec des parcours se déroulant uniquement de nuit et se replace dans un contexte plus proche de la guerre des gangs afin de mettre quelque peu de côté niveau scénario la police qui occupait une place importante dans l'épisode précédent. On reprend par contre le même personnage principal que dans ce dernier qui misera cette fois sur l'aide de miss Nikki (Emmanuelle Vaugier) dans la conquête des territoires de Palmont City et de ses fameux canyons. Une fois la partie commencée, on assiste à une cinématique également dans la lignée du précédent avec des personnages réels filmés sur fond vert pour y incorporer les décors par ordinateur pour un rendu très agréable et des acteurs qui en font certes un peu trop, mais qui ont le mérite de retranscrire parfaitement l'ambiance. Après quelques virages au volant d'un bolide de rêve histoire de se mettre en bain, on reprend tout à zéro en optant pour un petit tacot, puis on débarque en plein centre ville. L'aventure commence.
Il vous est toujours possible de vous balader à droite à gauche sans raison aucune hormis celle de découvrir les recoins de la ville, de chercher quelques missions secondaires ou de titiller un peu la police qui s'avère bien plus collante qu'auparavant au point de donner des courses poursuites du plus bel effet (barrages inclus) de plusieurs minutes et à la musique détonante. Venons-en au jeu principal maintenant : la ville est départagée en une demi-douzaine de territoires avec, dans chacun d'entre eux, un petit paquet de missions dans la pure lignée des derniers
Need For Speed. Les courses simples tout d'abord se déroulant en plusieurs tours et au cheminement classique ; les sprints qui sont une parcelle de route où vous devez rusher d'un point à l'autre à toute vitesse (une jauge de pourcentage du parcours effectué est d'ailleurs affichée à l'écran) ; les courses radar qui ne demandent pas forcement de finir en tête vu que c'est le cumul de votre niveau de vitesse à des points stratégiques du parcours qui seront pris en compte et, enfin, les drifts séparés ici en deux versions : les versions simples où l'on fait plusieurs tours de circuits en réalisant les meilleurs dérapages sur certaines parcelles de ce dernier et les versions canyon, bien plus intéressantes, où l'ensemble du parcours peut être effectué en dérapant, vous octroyant parfois des jauges combo à 30x.
Une fois l'ensemble des épreuves liées à un territoire terminé, vous devrez alors vous mesurer au boss, et le combat se déroule en trois parties. La première se fait sous la forme d'une course normale où vous devrez bien entendu finir premier tandis que les deux autres prennent place dans l'une des grosses nouveautés du titre : les courses canyon. Au départ, votre adversaire est face à vous et vous devrez le suivre de prêt pour que la jauge de point s'accumule plus ou moins rapidement selon votre approche. Attention, ces épreuves demandent plus de réflexes que de vitesse et un coup de frein mal placé peut vous projeter au fin fond d'un ravin pour ensuite tout recommencer. Afin de vous motiver à foncer, les développeurs ont inclus la possibilité de gagner des bonus de points en touchant la voiture adverse voir de l'éliminer complètement en la dépassant pendant dix secondes et ainsi gagner le territoire sans passer par la troisième épreuve, qui consiste comme vous avez pu le deviner à vous faire suivre par votre adversaire. Bien entendu, la jauge de point accumulée se vide alors de plus en plus rapidement selon le degré d'approche et s'il vous en reste, ne serait-ce qu'une once en fin de parcours, la partie est remportée, mais si elle atteint zéro, vous êtes bon pour recommencer les trois épreuves.
La bande de potes
Niveau
gameplay, les habitués garderont leurs marques vu que la jouabilité est en tout point identique au précédent épisode avec une conduite arcade d'une facilité de prise en main exemplaire et les petits bonus que sont la nitro ou la possibilité de ralentir le temps pour gérer au mieux un passage un peu trop compliqué. Le constat est le même pour la partie tuning qui reste toujours aussi forte en contenu, particulièrement dans l'apparence avec la possibilité de modifier la structure de certaines pièces afin de se doter réellement d'une voiture unique. Pour le reste, l'on retrouve toujours la partie amélioration du véhicule afin d'en booster ses capacités jusqu'à la limite et le garage où vous pourrez dépenser la plus grosse partie de votre argent durement acquis en mettant de côté votre vieille caisse pour craquer contre une Mazda, Porsche ou autres Lamborghini. Rien de neuf ? Rassurez-vous,
Electronic Arts ne s'est pas (trop) reposé sur ses lauriers et a décidé de mettre un peu plus les coéquipiers en avant avec le fait de pouvoir en recruter plusieurs en cours de partie, mais également de leur donner des ordres pendant les courses. On en rencontre alors trois types : les éclaireurs, vous dépassant à toute vitesse pour vous indiquer les quelques raccourcis à prendre ; les bloqueurs, qui se chargeront d'éliminer au mieux l'adversaire en face de vous (ou sinon le plus proche d'eux si vous êtes déjà premier) et les aspiros qui vous dépasseront également et vous feront alors profiter de leur aspiration.
Un
Need For Speed de plus en somme qui croule sous les qualités, mais qui n'est pas pour autant dénué de défauts, le plus gros étant évidemment cette fâcheuse impression pour la série de tourner un peu en rond sans chercher à révolutionner quoi que ce soit. Mais tant que ça marche, que dire ? Dommage, car nous n'aurions pas refusé une ville un peu plus riche en matière de véhicules autonomes qui nous donnerait alors réellement l'impression d'être dans une véritable métropole US et non dans le dernier patelin de la France profonde. Ni une meilleure gestion de l'IA des coéquipiers qui parfois frôle l'incompréhension, surtout quand ces derniers nous dépassent alors que nous franchissons la ligne d'arrivée (obligeant à refaire toute la course). Ni un mode carrière un peu plus fourni, car ici bien plus court que les précédents épisodes, un point d'autant plus dommageable par l'absence de mode online et dieu sait que le multijoueur à deux en écran splitté n'a rien de véritablement envoûtant. Un
Need For Speed de plus, encore une fois...