Jouer à Persona 3, en tant que joueur européen lambda en matière de RPG, c'est mettre de côté de nombreux acquis pour se lancer réellement dans un monde atypique capable de marquer les joueurs pour de nombreuses années. Arrivant en fin de vie de la Playstation 2, Persona 3 n'est pourtant pas extraordinaire techniquement. Il est même plutôt simplet dans son genre. Qu'importe finalement, qu'importe. Le chara-designer a suffisamment de génie pour nous absorber complètement dans l'aventure torturée au possible, où un jeune lycéen désintéressé se trouvera confronté à un principe inconnu de la majorité de l'espèce humaine : la Dark Hour, une 25ème heure secrète se situant après minuit et où les ténèbres envahissent notre monde. Cet autre côté du miroir est symbolisé par une tour gigantesque qu'il faudra gravir étage par étage, chacun étant peuplé d'ennemis générés aléatoirement comme le veut la tradition des Donjon-RPG. Aussi, si le système de combat s'avère classique en apparence, il faudra rapidement utiliser les Persona, des entités démons qu'on invoque en se tirant une balle dans la tête, qui nous conféreront divers pouvoirs élémentaires ; obligatoire pour survivre face aux nombreux adversaires incroyablement coriaces. Pas une grande difficulté, mais il faudra néanmoins persévérer à base de level-up pour survivre dans les étages les plus difficiles où vous attendront des boss à vous arracher les cheveux, ce qui est un bon point face à la facilité des derniers jeux, surtout que la durée de vie est à la hauteur avec plus d'une centaine d'heures de jeu pour les plus acharnés. Mais ce qui fait la force de Persona 3 reste la découpe entre les deux mondes, celui de la Dark Hour basé sur les combats et l'augmentation de puissance avec le gain de niveau, l'acquisition de Persona et la fusion de ces derniers pour en obtenir de plus puissants, et celui du monde réel pour l'aspect social où vous pourrez discuter, aller en cours, développer vos relations, ce qui aura pour effet de vous faire gagner des bonus de caractéristiques importants pour vos aventures dans la tour. Obligatoire pour les fans du genre en somme, même si on reprochera forcément l'absence de traduction et de mode 60Hz.

La partie dungeon reste des plus basique, avec des blocs de couloirs insipides et redondants. Mais quelle fraîcheur dans le style, dans la mise en scène, même les menus sont classe (et d'une pèche O_o). Bref c'est stylé, frais, et le coté SLG rajoute une touche d'originalité plus que bienvenue. Choses qui font que Persona 3 ben... ça tue.

Une nouvelle franche réussite d'Atlus. Avec son univers singulier et malsain, sa balance quasi parfaite entre vie sociale étudiante et Donjon RPG, Persona 3 accroche le joueur pendant de très nombreuses heures. Le jeu demande un investissement certain et n'échappe pas à une certaine répétitivité. La difficulté est aussi moindre que pour d'autres Megami Tensei, mais la dimension tactique des combats reste passionnante. Un indispensable du genre sur cette console.