Après l’excellent épisode PSP, Namco se devait de livrer une version digne de ce nom aux joueurs avides de nouvelles sensations et de « next-gen ». Ridge Racer 6 saura-t-il combler les fans ?
1993, alors que
Sega écrase toutes les productions arcade et envahit les salles du sublime
Daytona USA,
Namco décide de contre-attaquer et réalise un jeu de course tout bonnement exceptionnel :
Ridge Racer. Premier et unique jeu doté d’un embrayage et d’une boîte six vitesses, le jeu défraie la chronique et vient jouer sur les plates-bandes de
Sega. Parallèlement, en 1994,
Sony, désireux de se lancer dans l’aventure du jeu vidéo, recherche un jeu pour le lancement de sa console afin de montrer les capacités détonantes de son processeur 3D. La guerre s’oriente alors du côté des consoles de salon.
Sega et son
Daytona USA sur Saturn,
Ridge Racer de
Namco sur PSX. Le jeu, de par une conversion exemplaire, remporte un franc succès dès sa sortie le 03 décembre 1994.
Namco décide alors de perpétuer la série, et de ce fait, depuis maintenant 12 ans, les
Ridge Racer se multiplient, mais ne se ressemblent pas. Ainsi, quelques versions telles que
Rage Racer,
Ridge Racer 64 et autres
R : Racing sont à oublier purement et simplement. Malgré tout, dès l’annonce d’un nouvel opus, les fans de la première heure répondent présents et se mettent à genoux afin d’invoquer le dieu
Namco de faire, tel un phénix, renaître de leurs cendres le fun et le plaisir de conduire du tout premier
Ridge Racer.
Le 16/9 est dans la place
Oyé, oyé bonnes gens ! Le format 4/3 de nos télés standards est mort, vive le format 16/9 ! C’est un peu ce que l’on croirait entendre dès les premières secondes de jeu. De cruelles bandes noires viennent en effet orner votre bel écran 4/3 fraîchement acquis. Vous vous surprenez alors à dire « Ventremou ! Du 50hz ! » Eh bien non ! Tout bonnement un simple et unique format supporté, à savoir le sacro-saint 16/9. Après avoir souffert des bandes noires 50hz, nous voici désormais affublés de nouvelles bandes noires pour cause, une nouvelle fois, de téléviseurs partiellement compatibles. Certes, le plaisir de jeu n’est pas gâché, mais lors des premiers instants, on se sent un tantinet lésé.
Quoi qu’il en soit, une délicieuse intro nous donne toujours plaisir à contempler l’égérie de
Namco à savoir Reiko, toujours aussi passionnée de belle mécanique ! Vient ensuite le menu principal qui nous permet d’opter pour l’un des modes de jeu proposés. S’en suit alors un menu somme toute classique, proposant différents modes de jeux : Explorateur, le mode principal, constitué de nombreuses épreuves de différents types, représentées par de petites alvéoles qui permettront par la suite d’accéder à de nombreux secrets, ainsi qu’à une flopée de véhicules. Le Contre-la-montre permet de réaliser des temps sur tous les circuits afin, si on le souhaite, d’être classé mondialement sur le
Xbox Live ! Autant vous dire que cette option se révèle rapidement indispensable, et voir son nom inscrit dans le top Ten ne fera qu’accroître votre ego déjà démesuré. Le soft propose également le sempiternel mode Course simple qui permet d’enchaîner de belles victoires circuit par circuit. Les mieux équipés pourront quant à eux se défier via la Bataille en ligne sur
Xbox Live, et ainsi affronter le reste du monde jusqu'à 14 joueurs simultanément. Un mode particulièrement bien pensé, avec une interface très ergonomique et un lag quasi inexistant (attention tout de même à désactiver les options Media Connect de la console, si vous l’utilisez). Evidemment, l’écran splitté est de la partie pour permettre à deux joueurs de s’affronter sur un même écran.
Ridge Racer ou l’arcade par excellence
Rassurez-vous, ce nouvel opus ne pourra que combler les amateurs de glisse et les manchots du frein auront alors toutes les chances de figurer parmi les meilleurs. En effet,
Ridge Racer 6 est l’exacte réplique des glissades du premier opus, ainsi que de la version PSP. Retour aux sources pour le plus grand bonheur de tous donc. Ainsi, le lâcher/tourner/accélérer prend tout son sens. Les drifts interminables, ici récompensés par des jauges de nitro, sont plus que présents. Cependant, la bonne utilisation de ces mêmes nitros vous demandera d’agir en fin stratège. Contrairement à la version PSP,
Ridge Racer 6 introduit un nouveau mode de fonctionnement de la nitro. Ainsi, il sera possible d’enclencher plusieurs jauges simultanément, selon le bouton employé (par défaut : B = une charge, y = 2 charges, B+Y = 3 charges, accompagnées d’un très bel effet à l’écran). S’ajoute a cela « l’automatic charge » qui, suite a une utilisation parfaite de la nitro, récompensera les meilleurs d’entres vous par une charge ultra rapide de la jauge de nitro, si celle-ci se termine en fin de ligne droite et que vous parveniez à drifter dans un virage, tel Yvan Muller sur la glace. Vous pourrez ainsi être toujours paré d’une dose de nitro prête à être déchargée si un concurrent venait à vous coller de trop près. Niveau prise en main et maniabilité, c’est du tout bon. Le comportement des véhicules (35 modèles différents repartis en 4 classes et plusieurs dérivés) diffère selon trois types de drift. Faible, standard ou dynamique.
Ridge Racer 6, un monument du jeu vidéo en puissance ? Pas tout à fait…
Du Ridge , du Ridge, oui mais…
Contrairement à ce qui a été dit plus haut, ce
Ridge Racer 6 n’est pas exempt de défauts. En effet, certaines petites choses viendront tout de même gâcher un tant soit peu la fête. Tout d’abord, il faut savoir que cet opus est le premier jet de
Namco sur la console de
Microsoft. Aussi, graphiquement, si le jeu est très propre et doté d’un anti aliasing convaincant, les circuits de nuit ne font pas honneur à la console. Les immeubles font « gros cubes posés sur la route », un comble pour du « next-gen ». Certains décors sont aussi désespérément vides et manquent cruellement de vie. Tous les circuits ne sont pas remis en cause, mais le défaut est assez présent pour être signalé. Niveau durée de vie, le jeu bat tous les records !! Après plus de 18 heures de jeu acharné, vous n’aurez achevé le jeu qu’a 60% de son contenu. « La faute » a un nombre d’épreuves incommensurable. Pas moins de 210 épreuves vous attendent, de la course simple au duel, en passant par la torture ultime : le mode As des As. Certaines courses mettront vos nerfs à bout lorsque l’on sait que le seul moyen de gagner est de bloquer son adversaire –rempli de nitro qui plus est- via le rétroviseur de la vue interne. Arcade ok, mais tout de même !
Niveau sonore, les moteurs sont les mêmes que dans le premier opus, genre gros aspirateur poussé a 15000 tr/min. Les musiques ne font pas du tout honneur au monde de
Ridge Racer et l’on se prend à regretter les légendaires « Rotterdam Nation », «
Rare Heros » et autre « Pulse Haze » pour les titres les plus récents. Heureusement, il est possible d’installer nos propres titres sur le disque dur (voire les OST des opus précédents pour les plus acharnés), et ainsi les sélectionner dans le jeu. De même, le DJ, de plus en plus hystérique au fil des versions, deviendra tout simplement insupportable au bout de 10 heures de jeu, de par ses cris et ses nombreuses répétitions !! Il a toutefois le mérite d’exister, c’est sûr, mais a petite dose merci… Sachez qu’il peut tout de même être désactivé, ou tout simplement remplacé, mais chut c’est un secret… Pour terminer sur les points négatifs, il arrive parfois que certains véhicules créent un véritable bouchon qui vous empêche de passer, vous les percutez alors violemment, et vous êtes bons pour 10 secondes de retard, puisque vous venez de louper misérablement votre drift !! On tape le mur durant 10 secondes sans qu’aucune manipulation de dégagement ne soit possible, l’horreur !!
Pour finir, nous pouvons donc dire que ce
Ridge Racer 6 est une expérience intéressante, et les fans fermeront aisément les yeux sur les problèmes cités pour s’amuser comme au premier jour. Pour les joueurs découvrant le monde de
Ridge Racer, ils trouveront là un bon petit jeu de voitures, fun, mais qui sera certainement vite oublié lorsque les grosses pointures de la discipline feront leur apparition.