Le pimpant Spider-Man nous revient par le biais d’un troisième opus original, basé sur les comics version Ultimate, et affichant un cel shading des plus alléchants.
Après deux opus particulièrement appréciés par des fans toujours plus nombreux, la série
Spider-Man revient pour la troisième fois sur le devant de la scène ludique avec cette nouvelle production
Treyarch :
Ultimate Spiderman. Les développeurs nous proposent cette fois-ci une aventure, ainsi qu’un design général, inspirés des comics, impliquant donc une approche graphique totalement remaniée. C’est donc dans un environnement tout en cel-shading que Spidey effectuera ses sublimes ballets aériens entre les buildings de New-York.
Une réalisation de haut vol
Vous l’avez deviné, ce qui frappe d’entrée de jeu dans ce nouvel opus de l’homme-araignée, c’est évidemment cet aspect ‘comics’, illustré par un cel-shading de toute beauté. De même, la narration du scénario adopte un style superbe, et contribue à ce sentiment d’évoluer littéralement dans la BD originale. Les cut-scenes sont souvent illustrées par des cases qui se superposent, et différentes onomatopées (Grr, Pan, Boum…) viennent illustrer les faits relatés dans les vignettes. Un peu comme dans
XIII, il arrivera parfois pendant le jeu qu’une vignette s’affiche dans un coin de l’écran, de manière à vous tenir informer d’un objectif à atteindre rapidement, ou bien de ce qui se passe à un endroit opposé de la ville. L’approche graphique est immersive à souhait et après un début de jeu quelque peu déroutant il faut l’admettre, on retrouve les réflexes d’antan et c’est un vrai plaisir que d’incarner le tisseur et de faire régner la loi dans la ville. Cependant, malgré un affichage de bonne facture et un design des personnages particulièrement réussi, on aperçoit vite les premiers défauts techniques poindre à l’horizon.
En effet, si la distance d’affichage peut paraître impressionnante à première vue, on remarque aisément que les immeubles les plus distants sont parfois tout simplement dénués de toute texture, celle-ci apparaissant d’un coup, lorsque vous vous en approchez. Un subterfuge ingénieux pour éviter tout souci de surcharge à l’écran (et donc d’éventuels ralentissements ou saccades), mais cela donne lieu à un clipping évident et assez disgracieux il faut le dire. Toutefois, l’animation générale est plus que satisfaisante, et les mouvements de Spider-Man (et de Venom, que vous pourrez incarner dans certaines situations) sont parfaitement détaillés et plonger d’un building de plusieurs dizaines d’étages avant d’envoyer sa toile se coller sur un bâtiment voisin pour amorcer un slalom entre les immeubles se révèle toujours aussi jouissif. Le tisseur possède toujours la même palette de mouvements et les habitués des précédents opus n’auront aucun mal à évoluer dans la ville, même s’il n’est désormais plus possible d’accrocher sa toile dans le ciel, ce qui ajoute un plus indéniable dans l’authenticité de la chose, mais qui handicape parfois le joueur dans certains quartiers où les immeubles se font rares, et surtout trop bas. Techniquement,
Ultimate Spiderman reste toutefois une incontestable réussite pour les fans du comics, mais le
gameplay inchangé, couplé à une caméra toujours aussi défaillante en découragera peut-être certains.
A l’ouest, rien de nouveau
Hormis son esthétisme chamboulé,
Ultimate Spiderman n’apporte absolument rien de neuf au niveau du
gameplay si ce n’est quelques attaques supplémentaires. De même, le système de progression est identique à celui instauré dans
Spider-Man 2, à savoir que vous êtes totalement libre dans la ville, et devez atteindre les différents points d’objectif signalés sur la carte pour faire avancer le scénario. Pour progresser, le jeu vous demandera de compléter des missions plus ou moins intéressantes, comme des courses contre-la-montre à travers des anneaux pour décrocher une médaille, sauver des personnes en danger, mettre au pas des malfaiteurs aussi futés qu’une huître…C’est en procédant ainsi que vous aurez parfois le droit de faire avancer l’histoire en vous dirigeant vers les points jaunes indiqués sur la carte. Ces objectifs donneront lieu à des joutes plus excitantes comme un combat face au charismatique Wolverine (vous dirigez alors Venom), ou bien une course face à la Torche Humaine des 4 Fantastiques, voire encore une joute face au Shocker. La progression est donc relativement mollassonne dans la mesure où vous serez obligé de passer par des quêtes secondaires à l’intérêt douteux pour faire progresser l’intrigue. Le sentiment de liberté procure une sensation de plaisir et de puissance évidente, mais un léger ennui fait tout de même rapidement son apparition, tant les objectifs des missions sont peu variés dans l’ensemble. Les fans seront toutefois ravis de pouvoir débloquer bon nombre de bonus comme des illustrations, des personnages, des costumes…
Mais le problème majeur provient incontestablement de cette caméra capricieuse, qui peine délibérément à se placer derrière le personnage dirigé. Cela devient particulièrement gênant lors de certaines courses-poursuites qui requièrent un timing parfait, la caméra prenant alors un malin plaisir à ne pas se recadrer pour parfois filmer notre personnage de côté, alors que l’on slalome entre les immeubles à plus de 100 mètres du sol. Rageant ! Même constat lors des super sauts de Venom, certes impressionnants, mais totalement approximatifs tant la caméra ne parvient pas à se positionner convenablement pour nous faire apprécier pleinement le lieu d’atterrissage. Certains combats (contre les boss notamment) provoqueront également chez certains de belles crises de nerfs, tant il devient parfois impossible de localiser sa cible dans un endroit confiné. Un défaut récurrent dans la série que l’on aurait aimé voir disparaître dans ce troisième opus. Toutefois,
Ultimate Spiderman plaira sans doute aux fans les plus assidus, dont la seule vue du Tisseur parvient à gommer des défauts techniques évidents et une progression assez rébarbative.