Premier jeu de Formule 1 à paraître sur PSP, F1 Grand Prix parviendra-t-il à rallier à sa cause tous les fans de la discipline ? Rien n’est moins sûr…
Si à l’époque de la PsOne, les fans de formule 1 pouvaient passer des heures et des heures sur l’excellentissime
Formula 1 97, cela fait déjà quelques années qu’aucun éditeur n’a su proposer une simulation digne de ce nom. La meilleure simulation de F1 restant très certainement à ce jour l’antique, mais non moins sensationnel
Grand Prix 4 sur PC. Réglages, usures des pneus, pilotages, IA, dégâts….Tout y était magistralement retranscrit. Mais depuis, rien, ou du moins pas assez pour satisfaire les fans les plus exigeants.
Sony profite donc de la sortie de sa première console portable pour proposer aux joueurs ce
F1 Grand Prix. Autant briser le suspense dès maintenant,
F1 Grand Prix lorgne complètement du côté de la course arcade et les fans crieront une nouvelle fois au scandale. Explications.
Les 4 roues dans l’herbe…tranquille
Une fois la vidéo d’introduction terminée, très réussie de surcroît, le soft nous propose immédiatement de choisir un pseudo, ainsi qu’une nationalité et un casque en guise d’avatar. Suite à quoi le soft nous propose enfin la liste des modes de jeu disponibles. Si les plus impatients fileront directement vers la course rapide (le jeu choisissant automatiquement un circuit et un pilote), les autres en revanche jetteront un rapide coup d’œil à la section Epreuves, qui regroupe le sempiternel Contre-la Montre, le mode Course unique (à débloquer toutefois) et un mode Scénario. Sous celui-ci se cachent divers défis que vous devrez relever, en respectant le scénario et les conditions imposées par le CPU. Ainsi, vous devrez par exemple batailler avec une monoplace en configuration sec sous une pluie battante et face à des rivaux mieux équipés que vous, ou encore conserver votre position sur un circuit monégasque en proie à un terrible brouillard, voire encore effectuer un ravitaillement éclair. Relativement intéressant et immersif, ce mode Scénario relève finalement plus d’un vulgaire amuse-gueule que d’un mode à part entière. En effet, 20 misérables petites minutes vous suffiront à boucler l’intégralité des défis proposés (10 défis en tout). Terriblement décevant. Un mode spectateur est également disponible, mais l’utilité de celui-ci reste des plus énigmatiques.
Evidemment, vous aurez aussi la possibilité de participer à un championnat du monde, mais là encore les méfaits de l’arcade sévissent pour notre plus grand malheur. Ainsi, pour votre première participation, vous ne pourrez courir qu’en mode Novice, à savoir 3 tours par course, aucune altération des pneus ou prise en compte de l’essence, et météo inlassablement au beau fixe. Les courses n’ont donc absolument pas la moindre espèce d’intérêt, d’autant plus que vous prendrez généralement la tête avant même la fin du premier tour. Il sera par la suite possible d’opter pour les modes Professionnel et Expert, mais là encore vous ne courrez que sur des distances de 5 et 10 tours respectivement. Point de vue réglages, on reste loin de la simulation, en effet, impossible de toucher à un aileron ou à une suspension, mais seulement le choix entre trois options : équilibrée, agressive ou défensive. Il est également grandement conseillé de désactiver le freinage assisté, auquel cas vous n’aurez même pas à lâcher l’accélérateur pour prendre les virages, le CPU se chargeant d’assurer les freinages tout seul comme un grand. D’autant plus dommage que les arrêts au stand se révèlent finalement assez réussis, en impliquant judicieusement le joueur. Il faut en effet appuyer sur le bouton Carré de manière à actionner le limitateur de vitesse au bon moment et ensuite marteler la touche Croix pour ravitailler au plus vite. Les modes de jeu ne sont donc pas vraiment le point fort de ce
F1 Grand Prix, mais le côté conduite parvient-il à gommer ces quelques faiblesses par un pilotage intéressant, rageur et immersif ? Evidemment la réponse est non…
A fond, à fond, à fond !
Non, car le
gameplay se veut arcade au possible et cela se fait douloureusement sentir dès les premières secondes de jeu. La voiture démarre au quart de tour et passer le premier virage sans avoir au préalable heurté 5 ou 6 voitures relève du miracle. De même, il est fréquent de dépasser les adversaires par paquet de 6 ou 7 dans un même tour, voire dans un même virage, déroutant lorsque l’on sait à quel point les dépassements sont difficiles et rares finalement en F1. Les virages passent à une allure déconcertante, le freinage est des plus anecdotiques et l’IA générale est plutôt mauvaise dans l’ensemble. En effet, si certains prendront le soin de vous dépasser à la régulière, d’autres ne se gêneront pas une seconde pour venir vous harponner de derrière ou de côté, mais tout cela sans provoquer la moindre espèce de dégât cela va de soi. Au bout de quelques contacts, vous parviendrez toutefois à plier l’aileron, mais cela ne s’en fera que très (trop) peu ressentir au niveau de la conduite. Lorsque vous atteindrez le trio de tête, vous aurez également droit à la traditionnelle séquence du podium, avec remise des prix et douche au champagne à la clé.
Techniquement, le soft ne s’en tire néanmoins pas trop mal avec notamment des reflets très réussis et une modélisation des véhicules et des tracés fidèle à la réalité. On appréciera également les conditions climatiques plutôt bien rendues et l’herbe qui reste collée à vos pneumatiques après une incursion hors piste. On dénotera toutefois un aliasing assez persistant (notamment en vue extérieure), mais également divers bugs de collisions. D’un point de vue sonore, les musiques sont assez anecdotiques dans l’ensemble et le son des monoplaces peine vraiment à convaincre, donnant davantage l’impression de piloter une guêpe névrosée qu’une monoplace de 700 chevaux. De plus, les changements de régime ne se font absolument pas sentir, si bien que l’on a l’impression que le moteur reste constamment à fond. La fluidité est pour sa part au rendez-vous et l’impression de vitesse est bonne pour peu que vous optiez pour la vue au dessus du casque.