Créé d’un bout à l’autre dans les studios d’Electronic Arts, Quitte ou Double est le premier épisode des aventures de James Bond à ne pas avoir eu droit à la consécration cinématographique. Certains se diront satisfaits de ne pas avoir à supporter la mouture 2004 d’une simple série dont les épisodes durent 1h30, d’autres se diront que cette année sera bien triste sans la présence divertissante de l’espion britannique le plus connu au monde. Pour détromper les uns et pallier aux souffrances des autres la Paramount a décidé de fournir aux joueurs du monde entier une véritable aventure exclusivement en 3D de notre cher Pierce Brosnan. Voyons voir ce qu’il en est réellement sur le papier…
Avant toute chose, il est important de noter que l’absence d’un film sur les écrans n’a pas véritablement gêné l’équipe de création pour nous fournir un résultat vraiment à la hauteur de nos attentes. Coté scénario, c’est Bruce Feirstein qui s’est attelé à la tache de créer une véritable intrigue qui tienne la route. Lorsqu’on sait en plus que c’est ce même monsieur qui a écrit les scenarii de Goldeneye, Le Monde Ne Suffit Pas et Demain ne Meurt Jamais on peut vraiment se laisser aller sans la moindre retenue au pays des espions et des vilains méchants aux dents en ferraille.
Certaines licences ont aussi droit à une bonne réalisation
Quitte ou Double fut un chantier pharaonique pour l’équipe d’EA, et c’est peu de le dire. Lorsque nous avions pu rencontrer l’un des ouvriers de cette véritable œuvre d’art, nous nous amusions de sa propension à défendre le jeu comme s’il avait mis neuf mois à en accoucher. Nous n’étions en fait assez loin de la vérité puisque la durée et l’ampleur du projet nous a littéralement hallucinés. C’est une équipe complète de cinéma qui a travaillé sur le projet, un scénariste de talent, des acteurs ultra connus dont entre autres Pierce Brosnan (James lui-même), Willem Dafoe (Nikolaï Diavolo), Heidi Klum (Katya Nadanova), John Cleese (Q) ou encore Richard Kiel (Requin). Ont aussi participé à l’aventure quelques grands noms du paysage musical mondial comme la chanteuse américaine Mya qui a composé le générique, Sean Callery, le compositeur des musiques de la série 24 Heures Chrono et bien sur les différentes équipes de chez EA qui nous ont offert ici une véritable œuvre à part entière.
Pour la petite histoire, tout commence lors d’une vente d’armes en plein moyen orient. James fait son entrée dans l’histoire en faisant capoter la transaction et se retrouve par la même en plein chaos, pris entre les tirs d’AK-47 et les roquettes des chars d’assaut qui étaient bien sur présents pour assurer la sécurité des deux parties (ndlr). Une fois tous ces fauteurs de trouble éliminés et les chars écartés de son chemin, 007 peut alors rentrer à Londres pour y recevoir un entraînement des plus utiles. Il part à la poursuite d’un certain Nikolaï Diavolo vilain de son état qui a décidé de s’emparer de l’arme nano technologique pour mettre le monde à sa merci, quelle originalité. Pour mener sa mission à bien, James devra passer par l’Egypte, la Nouvelle Orléans, le Pérou et sans oublier la place rouge ou il se fera un malin plaisir de mettre une pagaille monstre.
Comme dans toute bonne aventure tirée des élucubrations de Ian Flemming, James trouvera sur son chemin tout un tas de jolies femmes aussi venimeuses les uns que les autres. Ce sont ici Heidi Klum, Mya et Sannon Elisabeth qui auront la difficile mission d’humidifier, aux moments cruciaux, les lèvres toujours en feu de ce cher James. Notons tout de même que parmi les trois, une seule s’avèrera vraiment dangereuse pour 007 et nous ne vous priverons pas du plaisir de découvrir par vous-même laquelle est-ce. (Petit indice, elle est blonde…) Il devra en outre en sauver certaines comme Mya accrochée à quelques mètres d’un four crématoire ou alors Shannon Elisabeth en pleine chute libre et ce sans parachute.
Une réalisation plus que complète
Premier élément à mettre en exergue, James est désormais jouable à la troisième personne. Ce petit détail innovant nous oblige bien sur à utiliser les deux sticks de la manette. Mais point d’inquiétude de ce côté, le gameplay ne s’en ressent jamais. On peut même aller jusqu’à annoncer que l’impressionnant Goldeneye a trouvé son successeur. Le titre d’EA est en effet très facile d’accès et notre agent secret répond au doigt et à l’œil à tous les mouvements les plus délirants. Les sauts le long des immeubles sont d’ailleurs véritablement impressionnants. On s’étonne même par moments de la fluidité de l’action. James s’élance sans le moindre ralentissement dans un vide de plusieurs dizaines de mètres et ce sans aucun problème pour la machine. A noter tout de même qu’à l’arrivée ni son costume ni sa coiffure ne sont altérés, 007 oblige !
Pour organiser et poser vos actions, Electronic Arts a ajouté un mode appelé Bond Sense, sorte de cerise sur un gâteau déjà pantagruélique. Son activation apporte deux avantages. Ralentir le jeu à la Bullet Time pour choisir armes et gadgets en toute quiétude. Ou mieux, viser les ennemis lors des gunfights et découvrir des éléments particuliers du décor qui vous aideront à terminer le niveau à 100%. Une fois le Bond Sense activé, (à l’aide du pad directionnel) les objets « intéressants » vous sont signalés à l’aide d’une mire rouge. Reste ensuite à savoir comment exploiter cet indice et quel gadget ou arme utiliser…
Coté graphismes, cet énième opus inspiré des œuvres de Ian Flemming ne déroge pas à la règle qui veut qu’un James Bond soit une réussite graphique. Tous les ingrédients sont là pour attirer l’œil. Des jolis bolides comme des motos survitaminées, une Aston Martin Vanquish mais aussi des chars d’assaut, un saut en chute libre le long d’une falaise pour rattraper une douce innocente et sans oublier l’impressionnante poursuite en hélicoptère qui fait son effet boeuf. Tous ces épisodes du jeu sont de toute beauté et même si l’aliasing fait quelquefois des siennes sur la version PS2 (c’est toutefois extrêmement rare). Ce Quitte ou Double ne manquera pas de vous coller aux murs.
Caprice à deux, c’est toujours mieux….
Une fois n’est pas coutume depuis l’ultime Goldeneye, Quitte ou Double possède son mode multijoueur. Pas de lutte à mort digne de ce nom comme dans le titre antérieur mais un mode coopératif qui pousse nos nerfs à bout. Infiltrer une base ennemie à coups de Bazookas, désamorcer des bombes entre les tirs nourris des snipers, voici quelques unes des premières mission qu’il vous faudra remplir à deux pour pouvoir vous vanter - d’avoir des amis d’abord - et d’être venu à bout des 100% qui représentent le saint Graal pour tout gamer qui se respecte.
Dans ce mode multi vous ne pourrez pas incarner James Bond puisque comme nous l’avait si clairement expliqué son créateur lors de notre preview « Un agent 00 travaille toujours seul ». C’est si évident qu’on n’avait alors pas su quoi répondre devant tant d’aplomb. En fait le principal problème qui se serait posé aurait été de savoir qui aurait incarné 007, d’où de nombreuses rixes et autres plaintes du voisinage lors de soirées houleuses face à la console. Bref, vous aurez à choisir entre deux mâles poilus et deux jolies demoiselles fines et croyez moi, ultra efficaces. De quoi redonner un petit coup de jeune au titre lorsque vous aurez terminé le mode solo, qui doit déjà prendre pas loin d’une bonne vingtaine d’heures de jeu.
Suite au prochain épisode…
9/10