RPM Tuning insiste et revient sur PC et Xbox en ce mois d’avril, soit un peu moins d’un an après avoir sévi sur PlayStation 2.
Si vous n’avez pas hiberné ces trois dernières années dans un bunker enterré à 50 mètres du sol sans aucun contact vers le monde extérieur, vous n’êtes pas sans savoir que la grande mode qui sévit actuellement dans le monde de la course vidéoludique est le tuning.
Need For Speed : Underground avait magistralement ouvert la voie dans laquelle se sont depuis engouffrés plusieurs concurrents avec plus ou moins (souvent moins d’ailleurs) de réussite et d’inspiration. On connaissait déjà la débâcle qu’était
RPM Tuning dans sa version PS2, c’est désormais sur Xbox et PC que le titre nous revient pour le meilleur et... Non, pour le pire uniquement.
SOS Amour en détresse
Pauvre Vince, des malfrats lui ont piqué sa belle monture et celui-ci, avide de vengeance et de haine fera tout son possible pour remettre la main sur son précieux joujou à quatre roues. C’est par cet alléchant synopsis que vous débutez l’aventure. Avec quelques deniers en poche, vous décidez d’aller vous racheter une nouvelle berline qui vous fera peut-être oublier votre gros chagrin d’amour mécanique. Vous jetez alors votre dévolu sur une voiture (aucune marque officielle n’est présente dans
RPM Tuning et vous vous retrouverez avec des clones loupés) et décidez immédiatement de lui insuffler un nouveau style par le biais de peintures, vitres teintées, ailerons, et j’en passe. Evidemment, toutes les options ne seront pas disponibles dès le départ et vous débloquerez de nouveaux accessoires au fil de vos victoires. Le mode scénario s’avère on ne peut plus linéaire puisque vous suivrez les aventures de ce pauvre Vince au travers de tournois, de courses départ arrêté, de courses sauvages ou encore de palpitantes poursuites. Chaque run victorieux vous octroiera une petite somme d’argent que vous vous empresserez de mettre à profit de votre véhicule. Votre style influera également sur la somme amassée, à vous de conduire en dérapage et de faire de votre caisse, par le biais de quelques modifications artistiques, une véritable œuvre d’art moderne. Comme dans tout soft de tuning qui se respecte, vous aurez également accès à une multitude de modifications moteur comme l’embrayage, la boite, l’allègement du véhicule et la possibilité d’ajouter de sacro-saints nitros à l’arrière de votre bolide. Comme vous pouvez le constater, le maître-mot de ce
RPM Tuning n’est décidément pas l’originalité. Du vu et maintes fois revu qui nous pousse incontestablement à nous questionner sur l’intérêt d’un tel soft. Mais cette originalité absente est peut-être compensée par des environnements somptueux, une conduite fabuleuse et des effets graphiques à couper le souffle…
Une technique d’un autre âge
Stoppons net ce suspense digne des meilleurs épisodes de Walker Texas Ranger car comme on pouvait s’en douter, la forme de
RPM Tuning est aussi mauvaise que son fond, voire pire encore. En effet, les différentes
cut-scenes sont d’une pauvreté graphique affligeante et les différents protagonistes sont stéréotypés au possible. Niveau jeu, les courses se révèlent aussi d’une laideur inconcevable en mettant en scène des véhicules taillés à la truelle se tirant la bourre dans des décors tout aussi pitoyables. Le
clipping est monnaie courante et l’on a même droit parfois à quelques petits ralentissements pour parfaire le tout. La conduite est pour sa part complètement aléatoire tout comme la gestion des dégâts. En effet, chaque virage est un nouveau moment de doute, car on ne sait pas comment le moteur physique (à jeter par la fenêtre cela va sans dire) va réagir, s’il va nous envoyer dans un tête-à-queue inexplicable ou bien si l’on va passer le virage par miracle sans encombre. La direction est quant à elle d’une lourdeur incroyable si tant est que l’on en arrive rapidement à passer la majorité des virages au frein à main pour avoir enfin la joie de voir son bolide tourner. De plus, votre capot se désintégrera littéralement au moindre frottement contre un mur ou pilier tandis qu’un choc frontal violent ne fera qu’immobiliser votre véhicule pendant quelques secondes avant de repartir comme si de rien n’était. Est-il vraiment surprenant de découvrir également des sons de moteurs purement abjects qui ne donnent pas une seule seconde l’impression de conduire une véritable auto ? Ce
RPM Tuning prête à sourire de prime abord de par son contenu ridicule, avant de nous faire sombrer dans une infinie tristesse face à une démonstration pitoyable d’un manque flagrant d’inspiration, d’intérêt, de technique et même de respect envers les joueurs.