Sorti il y a environ deux ans, The Incredible Hulk, l’adaptation officielle du film du même nom, avait su créer la surprise grâce à son principe hautement défoulant. Malheureusement, le côté incroyablement répétitif des intérieurs et des actions en elles-mêmes l’avait privé de la gloire, que ce soit auprès des critiques que des consommateurs. Voyons si cette suite saura rattraper les erreurs de son aîné…
Janvier 2004.
Marvel annonce son prochain cru vidéoludique en matière de super héros. On apprend alors que le prochain Hulk sera de nouveau développé par les auteurs du premier épisode, à savoir la fine équipe de Radical Entertainement. Aucune nouvelle à l’horizon pendant plus d’un an, si ce n’est le rachat du studio par
Vivendi (qui éditera donc le jeu) et le changement de nom du soft (Hulk 2 étant probablement réservé pour le jeu qui suivra le futur film). Il faudra attendre mai pour voir les choses avancer, en particulier grâce à la démo jouable qui laissait augurer du très bon. Après des mois de recherche, Bruce Banner, scientifique de renom, semble avoir trouvé l’antidote qui lui permettra de contenir le monstre vert, enfoui en lui. Malheureusement, Emil Blonsky (ancien agent de la NSA) s’est allié au général Thaddeus « Thunderbolt » Ross dans l’espoir d’en finir avec chaque créature mutante. Après la destruction du laboratoire de fortune de Banner, Blonsky inhale par mégarde une importante dose de Gamma, créant ainsi un adversaire à la taille de Hulk.
Ho Ho Ho ! Gééééééant vert !
Après les quelques premières minutes qui font office d’entraînement, l’aventure démarre enfin dans une ville au penchant new-yorkais. Première constatation : on s’y sent libre ! Le terrain de jeu est aussi vaste que celui de
Spider-Man 2 et l’on remercie les développeurs d’avoir définitivement mis de côté la linéarité du précédent opus. Il est vrai que le nombre de décors est on ne peut plus restreint (deux en tout et pour tout) mais la lassitude de prend pas, tant l’on n’y trouve de chose à faire. En effet, dans le pur style d’un
GTA, libre à vous de choisir votre type de mission : les principales vous proposeront de casser du crâne à tout va en tentant dans la plupart des cas de protéger certaines choses, comme les pièces d’une machine ou un immeuble sous les assauts d’un tank enragé. Quant aux missions secondaires, aux nombres de 40 qui se débloqueront eu fil de l’aventure, elles sont aussi variées qu’originales. On trouve bien entendu les increvables sauvetages en haut d’un immeuble en feu, les courses d’obstacles ou « survivor », mais il suffira d’avancer un peu pour découvrir que notre ami vert s’adonne aux joies du sport : Home Run où l’on remplace la batte par une grosse poutre en fer et les balles par des soldats ; Football US où les voitures tâteront un peu de votre pied ; tir au pigeon (pigeon = hélicoptères)… Reposant, n’est-il pas ?
Bien entendu, faire une simple promenade sans but est tout à fait possible. C’est d’ailleurs le meilleur moyen de découvrir les subtilités et la « finesse » du
gameplay du beau (?) et fort Hulk. Très rapidement, on comprend que les bases du premier épisode sont annihilées : les combos pied/poing s’enchaînent bien mieux, les sauts mettront le très plombier Mario à genoux et les « Run » vous donneront l’impression d’être transposé dans le corps invincible d’un rugbyman dont chaque véhicule craindrait le passage… Marre de vous salir les mains pour de pauvres scélérats ? Aucun problème, le terrain est composé de suffisamment d’armes : vous pourrez donc admirer l’utilité de choper un soldat (qui n’avait encore rien fait !) pour le lancer du haut d’un gratte-ciel (comment ça, “ce n’est pas utile du tout” ? ) ou d’user de chaque véhicule ou poteau vous tombant sous la main… Notons que la caméra pose rarement de problème, surtout avec la possibilité de lock.
Invincible, c’était bien le mot
Contrairement aux autres adaptations vidéoludique de ses congénères super héros où l’on s’extasiait de courtes minutes sur les nouvelles possibilités de
gameplay avant de sombrer dans un profond désintéressement, ici, les premières impressions sont les bonnes. Le sentiment de puissance est omniprésent tout au long de la partie et on passe de longs moments à augmenter son indice de recherche (toujours dans un principe proche de
GTA) afin d’éclater notre colère sur l’armée, définitivement impuissante. Ne pensez pas pour autant que l’on tombe dans la relative facilité car, il faut le dire, le jeu est assez dur et certaines missions vous donneront véritablement envie de balancer votre pad (et tout ce qui suit) par la fenêtre. Heureusement, l’équipe de développement, consciente que leur jeu devait servir à autre chose qu’à un Frisbee (la colère fait faire de drôles de choses parfois) a inclus une sorte de magasins où l’on pourra, moyennant les points acquis dans vos missions et autres destructions, augmenter sa barre de vie et surtout acheter de nouveau mouvement bien plus destructeurs.
A cet instant, le jeu n’est plus un défouloir : c’est un massacre ! Les voitures se transforment en poing américain, les bus en planche de surf, les combos s’enrichissent, les furies font leurs entrées, on fait tournoyer les tanks pour les lancer contre des avions de chasse, on renvoie les missiles contre les adversaires… On en prend plein les mirettes, la caméra s’affole dans tous les sens (un peu dommage d’ailleurs, même si ça accentue le coté survolté)… Jouissif… mais pas parfait tout de même. La jouabilité est sujette à quelques problèmes comme les bugs de collision (mineurs) et le fait que certaines actions peinent à être exécutées (comme le Run sur les murs qui se déclenche parfois sans qu’on le veuille et qui reste difficilement contrôlable dans certains cas).
« T’as d’beaux muscles, tu sais ? »
Autre problème : les graphismes et le côté technique en général d’ailleurs. Tout d’abord, il est dommage que les hautes sphères de Radical Entertainement aient décidé de bannir le pourtant fort joli cel-shading dans les cut scènes qui collait pourtant bien mieux à l’univers. Ensuite les décors sont malheureusement, comme dit précédemment, trop peu nombreux et surtout trop simples. Pas de réél détail, modélisation des personnages simple, design des véhicules coupé à la hachette, quelques ralentissements… Signalons toutefois un clipping incroyablement absent pour tout ce qui touche aux immeubles (on peut les voir de l’autre bout de la ville) et, paradoxalement, incroyablement présent pour tout le reste (voiture, NPC). Niveau sonore, c’est seulement vers la moitié du jeu que l’on remarque qu’il y avait des musiques de fond, c’est dire… Les bruitages restent tout de même à la hauteur du personnage (très percutant !) et les voix sont de bonne qualité .
The Incredible Hulk : Ultimate Destruction reste une des bonnes surprises de l’été. Les fans du Dr. Banner peuvent se jeter sur le jeu tandis que les autres pourront se laisser tenter dans une des nouvelles références du
beat’em all 3D. D’autant plus que la durée de vie reste de bonne facture (environ 15h au compteur) et que les
cheats débloqués offriront une
replay value intéressante.