L'âge de l'exploration connu comme l’âge d’or de nos jours, ne cesse de nous fasciner. Il n’est donc pas étonnant que des jeux découlant de ce type de conquêtes, d’invasions, de batailles voient le jour sur nos supports électroniques actuels. Microsoft en est d’ailleurs un bon éditeur et développeur via sa firme Microsoft Games et sa série des Ages of Empire. Ici nous n’avons pas à faire au géant Américain, mais à Ascaron, un société Allemande qui sorti il y a deux ans de ça, Port Royale, un RTS (Real Time Strategie) basé sur la gestion qui n’avait pas marqué plus que ça. Ayant fait mine de ne rien voir, le développeur d’Europe de l’Est réitère aujourd’hui, avec Port Royale 2 sur PC, dont voici le test.
Plongeons immédiatement dans l’univers de ce
Port Royale 2, semblant être un clone sans grande innovation du premier opus sorti en 2002. Le contexte est simple : vous êtes à la tête d’une flotte marchande, pouvant contenir des navires de cargaisons ainsi que d’autres d’escorte, faisant assimiler ce jeu de gestion à un soft basé sur la piraterie. Mais il n’en est rien ! Vous ne violez pas de règle et seule votre notion du commerce importe, afin de gravir les échelons des différentes classes sociales. Les bases sont donc données sur le troc de marchandises, que vous devrez effectuer en permanence, entre les soixante différents ports accostant les grandes villes peuplant la mer des Caraïbes. Vous pourrez incarner au choix Hollandais, Français, Anglais et Espagnols, les colons de cette époque située entre le XVI et le XVIIème siècle. La canne à sucre, les bananes, le cacao, le café et le coton ne poussant pas trop aux mêmes endroits, c’est donc ici que vous interviendrez dans la grande chaîne de la consommation. Certains pourraient s’arrêter là, comprenant bien que le joueur n’est rien d’autre qu’un moyen de locomotion pour marchandises, troquant à tout va dans un soft manquant méchamment de pêche de par ce concept rébarbatif.
Et si on essayait de moins s’ennuyer ?
Je ne sais pas si les développeurs l’ont vraiment pris dans ce sens, mais incarner une flotte passant son temps à faire des allers-retours de port en port sans but précis, n’a rien de bien passionnant. Vous aurez donc des contraintes pour vous « divertir » et éviter la somnolence qui vous guète, au moins autant que vous ne guettez l’accroissement de vos finances. Ce dernier arrivant en effet très lentement, si vous vous contentez de vendre des fruits et légumes aux pays qui en produisent. Vous aurez donc la possibilité dans un second temps, de produire vous-même vos cultures sous réserves de conditions sine qua non. En effet, comme il l’a été mentionné plus haut, la fluctuation du commerce dans une ville lambda, dépend de ce qu’elle peut et ne peut produire sur ses terres. Ainsi, si vous voulez construire une usine de métallurgie, vérifiez en premier lieu que la ville que vous aurez choisie puisse l’accueillir (il suffit de cliquer sur le nom de la ville afin de connaître ses possibilités de production). Une fois que vous aurez trouvé la commune adéquate, il vous faudra acquérir un permis de construction au gouverneur en place, vous permettant de commencer des chantiers sur ses terres en grand outsider que vous êtes. Un autre problème intervient alors : vous n’êtes pas forcément en bon terme avec cette contrée ! Il n’en tient qu’à vous de changer tout ça, en apportant vivres et autres besoins primaires ou secondaires aux forces en place.
Comme si les choses n’étaient déjà pas assez compliquées (bien qu’ennuyeuses), les développeurs ont eu l’idée d’intégrer des batailles navales, vous empêchant de troquer comme vous le souhaiteriez. Donc ici aussi, si vous ne voulez pas couler au premier flibustier qui pointera le bout de son nez, veillez à posséder des navires de guerre, avec équipage et capitaine de bord (que vous aurez préalablement recruté dans un bar chemin faisant). Les batailles brouillonnes du premier opus laissent place à des batailles plus claires dans cette version… Mais néanmoins absolument absurdes. Ainsi, vous aurez beau posséder une flotte rocambolesque, c’est navire par navire qu’il vous faudra dépecer l’ennemi. On est ici à la limite du tour par tour… Dans un RTS c’est un comble ! Cependant,
Ascaron nous laissait entrevoir une nouveauté remontant le niveau du jeu. A savoir, un abordage possible sur le vaisseau ennemi afin de croiser le fer avec le « Capitaine Fracass » adverse. Malheureusement, ces joutes d’escrime sont d’un graphisme bas de gamme et manquent sérieusement de réalisme; ceci principalement à cause d’un
gameplay inexistant, dans lequel le hasard et le mitraillage de click gauche ont la belle part (un peu comme les phases de combat d’un
Morrowind). Ajoutez à tout ça une météorologie capricieuse, qui vous fera grincer à plus d’une reprise suite à la perte d’une demi-douzaine de vos bâtiments, dans un tremblement de terre à Porto Rico.
Et en plus c’est moche…
Il y a deux ans, le niveau graphique de Port Royale n’était déjà pas son point fort, et contrairement au vin, ça ne se bonifie pas avec le temps. Visiblement ils ne connaissaient pas cette subtilité chez
Ascaron, et nous pondent une mouture visuelle copiée/collée de l’ancienne. Evitez de zoomer, ça vaudra mieux pour vos petits yeux fragiles, qui risquent de mal réagir à un assemblage de
sprites grossiers sur des décors insipides mais colorés. Côté son, c’est étonnamment beau, et l’on en serait presque à jouer rien que pour écouter certains thèmes absolument somptueux. Le
gameplay est quant à lui très simple, étant donné que c’est un RTS, le système du
click and play est utilisé et rien est à reprocher de ce côté-là. On pourrait soulever le problème d’une complexité trop grande pour les débutants, mais ici, nos jeunes Allemands ont fait fort en incluant un tutorial… Qui prend les trois quarts du scénario. Comprenez donc, que les parties en solo seront la (seule) rançon de la gloire pour les aficionados. Les autres se contenteront de terminer le jeu, si leur volonté le permet.
5/10