S2 Games, nouveaux développeurs dans le monde vidéoludique, nous proposent avec Savage leur première création, un savant mélange entre FPS et RTS. Si cela peut s’avérer déroutant au premier abord, le titre propose son lot d’innovations et ne fait pas les choses à moitié puisqu’il instaure un nouveau type de jeu.


Savage possède un scénario relativement intéressant même si quelque peu banal. Il y a de cela des siècles, des nomades parcouraient la Terre en quête de survie. Les bêtes et les créatures souffraient de la cruauté de l’homme qui ne cherchait qu’à s’approprier toutes les richesses qu’offrait la nature sans penser à la faune environnante. Les hommes étaient divisés en de nombreuses factions dirigées par des seigneurs de guerre égoïstes et malveillants. Pendant ce temps, les bêtes se multiplièrent et développèrent une intelligence égalant celle des Humains, elles se rassemblèrent en meutes et établirent des structures sociales, nourrissant chaque jour un peu plus leur haine envers les hommes. La nouvelle terre, baptisée Newerth, était donc ravagée par des batailles incessantes entre les humains et les bêtes dans leur quête de domination et de chasse aux ressources naturelles. Chacune des deux races n’étaient pas unies, les humains étaient divisés en tribus, de même pour les bêtes, et chacune d’elle luttait de manière isolée. Les deux camps étaient menacés d’extinction. De ce chaos naquit un valeureux guerrier du nom de Jaraziah Grimm ; il avait le commandement dans le sang et il proclama rapidement que les hommes étaient supérieurs aux bêtes et il rallia les dernières factions humaines sous l’étendard de la Légion humaine. Son objectif fut bien sûr de récupérer sa suprématie sur Newerth en redécouvrant les arts de la guerre par la recherche scientifique et militaire. Les humains réinventèrent la science grâce à la chimie, l’électricité et au magnétisme et purent ainsi créer de nouvelles armes.

Un jeu de sauvages

Une nouvelle ère commença alors, sous le contrôle de Jaraziah, la Légion humaine remporta de nombreuses victoires sur les bêtes. La plus jeune sœur de Jaraziah, Ophelia, n’avait rien de commun avec ses compatriotes, elle avait en effet le don de communiquer avec toutes les bêtes, de la plus inoffensive à la plus féroce. Elle cacha ce don à son frère pendant de nombreuses années et se rendit souvent dans la nature à la recherche des bêtes car pour elle les humains et les créatures pouvaient et devaient vivre en harmonie. Son frère découvrit néanmoins son secret et il enferma sa propre sœur dans la demeure de ses parents, comme une vulgaire prisonnière. Une nuit, une créature inoffensive s’introduisit dans le campement de la Légion humaine afin de rendre une fleur qu’avait égarée Ophelia. Les humains sonnèrent immédiatement l’alarme et la pauvre bête fut massacrée sous les yeux de la jeune fille. Celle-ci comprit qu’elle n’avait plus rien à faire parmi les humains et, avec l’aide d’oiseaux qui venaient souvent lui rendre visite, parvint à s’échapper de sa prison et disparut. Dix années passèrent et rien ne semblait empêcher le rétablissement de la suprématie de la Légion humaine. Un jour, cependant, Jaraziah reçut des rapports inquiétants relatant que les bêtes étaient en train de se rallier et qu’une grande horde se formait sous le commandement d’un chef mystérieux. Elles étaient aussi devenues beaucoup plus intelligentes et avaient développé leur propre science, une forme de magie. Les bêtes se mirent à massacrer les factions humaines isolées et les rares survivants racontèrent avoir aperçu une humaine à la tête des créatures. Les deux armées sont donc face à face, au joueur de choisir son camp.

Jouer le commandant

Le concept de Savage est très simple : il ne peut pas y avoir de guerre sans soldats et ni sans dirigeant. Le rôle du commandant est donc essentiel et doit être attribué à un joueur à l’esprit tactique aiguisé. Comme dans tout RTS classique, le commandant doit gérer la construction de sa base, l’acquisition des ressources et la gestion des unités. Chacun des soldats étant dirigé par un joueur humain. C’est là toute l’originalité de Savage. Le commandant doit gérer au mieux ses ressources qui sont l’or et la pierre rouge ; il peut ensuite construire différents édifices comme un centre de recherche qui produit les équipements de base des soldats, une usine électrique ou chimique permettant de fournir les matériaux nécessaires à la création d’armes. Il est également possible de bâtir des tours de garde, des ateliers de siège ou encore une garnison permettant de générer des renforts. Le rôle du commandant ne s’arrête pas à la gestion de sa base, il doit également diriger ses unités, même si ces dernières sont des joueurs humains. Le commandant donne des ordres tels qu’attaquer une cible, réparer une structure, suivre une unité… Et le plus incroyable dans tout cela, c’est que les joueurs suivent les ordres du commandant qui peut d’ailleurs démissionner à tout moment, rétrograder ou promouvoir ses soldats. Le rôle du commandant de la horde bestiale est strictement le même avec la différence que c’est la magie qui régit les unités et non les armes primitives.

Il n’y aurait pas de guerre sans guerriers. Chacun des soldats présents dans une bataille est dirigé par un joueur humain, suivant les instructions du commandant. Tantôt en vue à la troisième personne pour les armes de mêlée et tantôt en vue à la première personne pour les armes à longue portée. Un soldat peut à tout moment envoyer un message à son commandant afin d’obtenir de l’or ou pour demander une montée en grade. Un peu comme dans un Battlefront, le joueur qui désire contrôler un soldat doit choisir un personnage, en général on commence par un nomade pour les humains ou un charognard pour les bêtes, on sélectionne ensuite une arme de longue portée parmi celles créées par le commandant et enfin un point de respawn, et c’est parti, nous voilà au cœur de la bataille. Malheureusement les armes, que ce soit pour le camp des humains ou celui des bêtes, sont très limitées et peu variées, elles sont même un peu limites, on aurait préféré plus de fantaisie, plus de carnage pour arriver à la hauteur des ambitions du titre. Les affrontements sont parfois trop longs et il arrive souvent que notre soldat se fasse tuer on ne sait pas pourquoi ni par qui…