Débarquer sur le marché des jeux de caisses axés arcade et tuning, quelques mois après Need For Speed Underground 2 et Burnout 3 : Takedown, il fallait oser. Mais Rockstar Games n'a évidemment pas totalement perdu la raison, et nous propose son lot d'innovations pour ce nouvel opus de Midnight Club, sous-titré DUB Edition, en rapport avec le magazine américain de tuning 'DUB', qui s'est associé avec Rockstar Games pour l'occasion. Ce partenariat nous laisse présager du point sur lequel Midnight Club 3 : DUB Edition devra se démarquer : la personnalisation de vos bolides.
La série des
Midnight Club, qui a débuté en 2000 sur PS2, s'est améliorée lentement mais sûrement après un premier épisode passé vraiment inaperçu. Si l'on peut déjà affirmer que
Midnight Club 3 : DUB Edition n'est pas un monument dans le musée des jeux de course, il n'en demeure pas moins un jeu très plaisant.
Rockstar San Diego a pris le parti de faire cohabiter une conduite 100 % arcade avec des possibilités de personnalisation du véhicule juste hallucinantes, le tout dans un environnement ouvert, à l'instar du dernier
Need For Speed. Parlons tout d'abord de l'intérêt principal du jeu, le mode carrière. Après avoir créé un profil, on se retrouve directement dans le garage, où l'on doit choisir sa voiture parmi les 6 disponibles au départ (classe tuner : Mitsubishi Eclipse, Volkswagen Jetta, Dodge SRT4, Golf R32, ou classe muscle : Chevrolet Monte Carlo 1978 ou Impala 1964, les modèles berlines et SUV/camions disponibles étant hors budget), et une fois le véhicule choisi, direction la ville de San Diego, dans laquelle il sera possible de circuler à loisir. Le but étant tout de même de trouver des adversaires pour les défier en course, et ainsi gagner de l'argent pour modifier sa voiture selon ses envies, ou encore pour en acheter d'autres. Ici, même les courses sont ouvertes, et l'on peut donc emprunter n'importe quelle route lors des différents challenges.
A minuit, j'étais à San Diego
Chacune des trois villes (San Diego, Atlanta et Detroit) propose trois grands types de défis : des courses facultatives avec d'autres pilotes que l'on trouve un peu partout dans la ville, qui nous permettront d'augmenter notre capital pécuniaire, mais aussi des tournois restrictifs, où l'on ne peut concourir qu'à condition de posséder une voiture de la catégorie adéquate (4X4, muscle, etc.). Enfin, les tournois DUB, souvent plus longs et plus difficiles, offrent un nouveau bolide à ceux qui les termineront à la première place. A côté de cela, vous trouverez aussi quelques tournois qui se déroulent en une seule manche. Si le nombre et le type de courses semblent tous deux assez étoffés, il n'en va pas de même pour les objectifs, qui se résument presque tout le temps à la même chose : passer les
checkpoints, s'il y en a, et franchir la ligne d'arrivée en tête en trouvant les meilleures trajectoires (comprenez ruelles et galeries marchandes qui feront office de raccourcis). On trouvera cependant quelques courses contre-la-montre en circuit fermé. L'un des principaux problèmes de
Midnight Club 3 : DUB Edition, outre sa progression assez linéaire et répétitive, est qu'il est difficile d'en mémoriser les tracés, à cause d'une conduite essentiellement nocturne et de la quasi-impossibilité de distinguer clairement les lieux, toutes les rues et villes se ressemblant énormément.
Le tuning, source inépuisable
Venons en maintenant à la principale force de ce
Midnight Club 3 : DUB Edition, qui est son aspect de personnalisation, communément appelé tuning. Evidemment, avec la collaboration de DUB, on était en droit de s'attendre à une grosse partie consacrée au tuning, et effectivement, dès qu'on met les pieds dans le garage, on découvre les centaines de possibilités de customisation de son véhicule, que ce soit extérieurement ou intérieurement. Carrosserie, stickers, jantes, phares, vitres teintées, étriers de freins, pot d'échappement, néons, peinture, pneus, ATH, plaques, voilà pour l'esthétique. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que dans chacune de ces catégories, il y a des dizaines et des dizaines d'items à débloquer, pour des possibilités vraiment énormes. Ce sont évidemment des accessoiristes très renommés comme HKS, AEM, Nitrous Express, Brembo, et des tas d'autres, qui fournissent toutes les pièces. Au niveau des performances, le choix est un peu moins vaste, mais l'essentiel est là, car on peut améliorer le moteur, la transmission, le châssis, les pneus, les freins, etc. Les deux roues sont aussi de la partie, et même si leurs accessoires sont disponibles en nombre bien inférieur, les amateurs de jolies motos seront aux anges. Il est en revanche regrettable de constater que pendant les courses, les dégâts sont quasi inexistants, et qu'ils n'ont aucune influence sur la physique de la voiture, et encore moins sur vos finances, puisqu'en cas de destruction trop importante, votre voiture sera automatiquement remise à neuf. Il est également dommage que le tuning et l'amélioration des performances ne soient pas encouragés par quelque système de gloire ou de réputation. Ici, que nenni, c'est juste pour la fierté d'admirer sa monture -et pour aller plus vite, évidemment.
Tant que nous sommes dans les dégâts, il est important de noter que dans
Midnight Club 3 : DUB Edition, le bolide est roi. J'entends par là qu'aucun élément du décor ne résistera à votre passage : arbres, bancs, piétons, poteaux, etc. Tout sera balayé et ne vous ralentira que très peu. Ceux qui vous ralentiront le plus, en réalité, ce sont les forces de l'ordre. Bah oui tiens, ils sont là aussi les poulets ! Si leur insistance est assez faible la plupart du temps, ils ont tout de même le don d'énerver lorsque l'on est à deux doigts de terminer premier, et qu'une voiture de flics vient nous pousser vers le côté de la chaussée, nous empêchant totalement d'accélérer ou de changer de trajectoire. Cela arrive souvent, et c'est assez frustrant. Quant aux adversaires, ils ne nous laisseront le droit qu'à peu d'accidents, même si l'IA s'adapte à notre vitesse. La difficulté va crescendo, coïncidant avec la progression dans le jeu, et le passage aux villes suivantes. Une autre particularité du jeu sont les 'coups spéciaux'. Oui oui, vous avez bien lu. Hormis la classique nitro qui permet de prendre une accélération de folie l'espace de quelques secondes, des options
Bullet Time et
Bulldozer sont disponibles assez vite. Tout ceci renforce l'aspect arcade déjanté du titre de
Rockstar San Diego, et finalement les sensations de vitesse sont excellentes, pour peu que l'on conduise un bolide rapide. La prise en main est on ne peut plus instinctive, avec une touche pour accélérer, une pour freiner, un frein à main pour faire crisser les roues et un bouton de nitro.
Techniquement,
Midnight Club 3 : DUB Edition est en-dessous des superproductions actuelles mais s’en sort honorablement. Si les textures sont plutôt moyennes, les décors très peu variés et l'
aliasing encore trop présent, surtout sur PS2, on ne peut en revanche pas blâmer la modélisation des véhicules, tout à fait correcte. La version Xbox s'en sort un tout petit peu mieux, car elle est, comme souvent, un chouïa plus lisse que sa consoeur. Le
frame-rate est, lui, plutôt faiblard en règle générale, et les temps de chargement sont trop nombreux et surtout trop longs. En ce qui concerne la bande sonore, elle est plus que satisfaisante et propose des musiques très variées (plus de 80 au total !) : hip hop, rock, techno, drum'n'bass, dance hall, vous pourrez même choisir votre style préféré et ne jouer que les musiques de ce style tout le long du jeu. Les musiques de votre disque dur Xbox pourront évidemment remplacer les musiques du jeu. Finalement, les autres modes, ainsi que la partie multijoueur peuvent être passés en revue assez rapidement, tellement ceux-ci sont banals et représentent peu d'intérêt à côté de la carrière. Il faut quand même saluer l'éditeur de courses, qui a le mérite d'exister, même s’il faudrait plutôt parler d'un éditeur de tracés, ou de
checkpoints. Le multijoueur permet de s'affronter en écran splitté, ou jusqu'à 7 en ligne. Concernant le
Xbox Live, les modes présents sont à peu près les mêmes qu'en arcade, il n'y a donc rien d'exceptionnel à se mettre sous la dent, mais on y prendra plaisir l'espace de quelques après-midi avec des amis.