Sierra nous offre avec Magna Cum Laude le huitième opus de sa célèbre saga des Leisure Suit Larry. Huit années ont passé depuis la sortie du septième épisode, Drague en Haute Mer, et le moins qu’on puisse dire est que Sierra a totalement revisité l’esprit du jeu : bon ou mauvais ? Le changement est radical, à vous de juger s’il vous conviendra.
Le premier changement radical est que l’on ne dirige plus notre anti-héros favori mais son jeune neveu, prénommé également Larry ; une chose est sûre, le manque de succès au près de la gente féminine de son oncle a été transmis au jeune Larry.
Sierra a abandonné sa 2D d’antan au profit d’une 3D plutôt agréable bien que dispensable, elle n’apporte pas grand-chose au final. Finie également l’aventure en point & click,
Magna Cum Laude n’est qu’une succession de mini-jeux des plus grotesques et simplistes faisant s’évaporer tout le charme des anciens volets. La jouabilité se rapproche grandement d’une initiation à l’informatique ou à un jeu ludo-éducatif pour enfants en bas âge, énorme contradiction avec l’esprit adulte de la série. L’humour de la série a également été banni de cet opus nouvelle génération pour tomber dans le trash et le salace bas de gamme. On ne suivra donc plus notre Larry dans ses déboires sentimentaux et ses mises en situation parfois rocambolesques, le jeune Larry est un personnage des plus vicieux, sexistes et pervers.
Le désintérêt
Le joueur doit aider le neveu de notre Larry international à travers sa quête de femmes et de popularité. Le scénario est d’ailleurs uniquement prétexte à cela, ça tombe bien. Un grand concours vient d’ouvrir sur le campus : Swingles est un jeu dont le gagnant aura la chance de se voir disputer entre trois femmes. Notre petit Larry veut bien sûr y participer. La présentatrice du jeu télévisé ne nous prend pas du tout au sérieux et il faudra lui apporter au moins deux preuves d’affection reçues de jeunes femmes afin de pouvoir participer aux différentes manches du concours. Larry doit donc séduire au moins deux femmes parmi trois disponibles pour chaque épreuve. Ces phases de séduction sont représentées par une série de mini-jeux, si on peut les appeler ainsi étant donné le fait qu’ils manquent d’intérêt, disposent d’une jouabilité désastreuse et qu’ils n’amusent nullement le joueur. Larry commence par une phase de dialogue pendant laquelle nous n’avons nullement le choix entre différentes réponses mais plutôt l’obligation de déplacer un petit spermatozoïde sur trois niveaux de hauteur, durant une longue ligne droite semée d’embûches : des petits symboles rouges et verts sont disséminés sur notre passage, les verts faisant tourner la conversation en faveur de Larry, les rouges apportant divers malus allant du désintérêt de l’interlocutrice, aux phrases salaces mal placées en passant par l’ingurgitation d’alcool rendant le spermatozoïde ivre et de ce fait beaucoup moins habile à se déplacer. Un jeu qui amuse la première fois qu’il intervient mais qui montre rapidement son inutilité et son idiotie.
Et le trash
Les dialogues sont très bien doublés et il faut au moins reconnaître cela : le jeu dispose d’une excellente bande sonore ; toutefois, les propos de Larry et de tous les autres personnages sont granuleux, trashs, crus et vulgaires. Si certaines répliques font rire (notamment la phase SM pendant laquelle on entend une jeune fille crier qu’il faut la frapper parce qu’elle a été méchante), elles sont beaucoup trop fréquentes et elles choquent plus qu’elles n’amusent. Lorsque Larry est parvenu à intéresser son interlocutrice, il peut l’affronter au Quarter : un jeu typique des facs américaines mettant en scène deux joueurs qui doivent lancer chacun leur tour une pièce dans un verre, celui qui échoue devant ingurgiter une dose conséquente d’alcool. Ce jeu ne montre aucun intérêt par sa jouabilité douteuse, il est néanmoins amusant de voir son adversaire lancer la pièce n’importe comment lorsque son ébriété prend le dessus. Une fois la jeune donzelle ivre, plusieurs suites sont disponibles en fonction de la « personnalité » des femmes en question allant de la danse au trampoline en passant par la poursuite d’objets tout en évitant des ennemis et par le relooking. Toutes ces suites proposent toutefois le même
gameplay, il faut appuyer sur les bonnes touches au bon moment : une sorte de jeu de danse ultra simplifié. Les plus téméraires et/ou vicieux d’entre vous diront que la durée de vie est allongée par les différents bonus proposés : photos de charme à débloquer … L’aventure, si on peut définir ce nouvel épisode de Larry comme une aventure, est très courte et dénuée d’intérêt ; les temps de chargements sont très fréquents et beaucoup trop longs pour ce qu’il y a à charger, mais bien sûr, ils sont pourvus de belles photos qui ne déplairont pas à tout le monde.