Omniprésent en cette fin d’année 2005, Peter Molyneux continue de nous proposer des concepts novateurs, à mille lieues des productions habituelles. Voici donc Black & White 2, un simulateur divin.
Il y a quelques années de ça, en 2001 plus exactement,
Lionhead Studios tentait une incursion gonflée dans le domaine des jeux de stratégie sur PC avec
Black & White premier du nom. L’idée était simple : nous mettre dans la peau d’un dieu et nous laisser agir librement sur l’environnement. Le libre arbitre, notion si chère à Molyneux (qu’il proposera plus vastement au grand public trois années plus tard avec le très médiatisé
Fable) était né. En ce Noël 2005, à l’heure de la surenchère technique, des processeurs double-cœur et autres cartes graphiques SLI,
Lionhead Studios revoit sa copie et nous propose un
Black & White 2 beaucoup plus ambitieux, aussi bien au niveau du
gameplay que de la réalisation.
Bonjour, je m’appelle Dieu
Avant de s’adonner aux sacrifices ou aux miracles,
Black & White 2 nous impose le choix d’une créature, à l’instar du premier opus. Lion, singe, loup ou vache, à vous de choisir quel sera votre compagnon durant l’aventure. Son rôle ? Vous assister dans vos tâches divines. Mais comme tout animal domestique, il faudra d’abord l’éduquer. Vous ne souhaitez pas qu’il mange les habitants de votre cité ? Alors quelques petites claques s’imposent lorsque la bête se dirige vers la population. Vous aimeriez bien que votre animal aide à la construction des bâtiments ? Quelques caresses lui feront comprendre. De votre attitude vis-à-vis de ses occupations découlera son alignement et ses capacités physiques. Une créature maléfique, que vous frappez souvent, aura un air belliqueux et mesquin, mais sera un atout de taille lors des batailles face à l’ennemi. A l’inverse, une créature chouchoutée sera plus efficace pour le bien-être de votre ville que sur le champ de bataille. Et grâce à une intelligence artificielle digne de ce nom, la bête évoluera selon vos désirs, sans que l’on ait besoin de surveiller sans arrêt ses actions.
Passons maintenant à la création de la cité, chose qui n’était possible qu’en partie dans
Black & White. Dorénavant, vous pourrez aussi bien construire des bâtiments que des routes, et votre don d’architecte sera sans arrêt remis en question par les habitants. Sont-ils satisfaits de la variété des maisons ? Se sentent-ils en sécurité ? L’organisation de la ville leur plaît-elle ? Tant d’éléments sur lesquels il faudra veiller ou non, selon que vous soyez du côté obscur ou lumineux. Vient ensuite la gestion des ressources, un élément à ne pas négliger si vous souhaitez maintenir de l’ordre dans votre cité. A vous de définir combien de villageois travailleront dans les champs, dans les mines ou dans les forêts. A vous également de nommer des disciples reproducteurs, qui se feront une joie de copuler afin d’agrandir la population. L’autre grosse nouveauté du jeu réside dans la possibilité de diriger une armée, à la manière d’un jeu de stratégie en temps des plus classiques. Au programme, trois types d’infanterie aux caractéristiques qui évolueront au fil des batailles. Idéal pour ceux qui veulent en découdre rapidement avec les villes ennemies.
Le huitième jour, il s’ennuyait
Malgré la pléthore d’actions réalisables, la prise en main du soft se révèle relativement convaincante. Matérialisé à l’aide d’une main, vous agirez sans soucis sur votre cité après quelques minutes de jeu. A ce propos, il faut noter que l’interaction avec les décors a été revue à la hausse. On peut désormais se saisir d’un rocher et le jeter d’une montagne, tout cela de manière très réaliste grâce au moteur physique Havok. A noter que vos pouvoirs évolueront selon votre progression dans le jeu. Si, par exemple, lors de vos premières parties, vous ne pourrez saisir les habitants qu’un par un, un sort viendra étendre cette possibilité un peu plus tard, vous permettant de vous emparer de plusieurs dizaines d’humains. De très nombreux éléments de ce type se débloqueront au fil de l’aventure et permettront de varier quelque peu le
gameplay.
Mais quel peut bien être l’objectif d’un jeu où l’on incarne une divinité ? Conquérir, par le prestige ou par la force, les peuples qui vous feront opposition. Ainsi, plus votre cité sera imposante, paisible et bien organisée, plus les habitants des villes voisines seront tentés d’immigrer dans vos contrées. Un mode de progression qui conviendra parfaitement aux joueurs calmes et posés, a contrario des adeptes de batailles épiques, qui préféreront en découdre par la voie du glaive. C’est probablement à ce niveau-là que se situe le gros point faible du soft. S’il est indéniable que le divertissement est assuré pendant les dix premières heures de jeu, la répétitivité des objectifs ainsi que la manière de les atteindre font que l’intéressement envers le
gameplay ne tarde pas à s’essouffler. On a l’impression d’effectuer sans arrêt les mêmes actions et les joueurs ayant pour habitude de virevolter d’un jeu à l’autre auront du mal à ne pas quitter la partie.