Quasiment achevé sur N64, puis abandonné par manque de puissance et insuffisance du support, ne conservant du projet initial que son scénario, Biohazard 0 vient de sortir dans notre beau pays. Après l'immense succès de Resident Evil Rebirth sur GameCube, Resident Evil Zero se devait de maintenir le même niveau de beauté et le réalisme extrême du visuel. Le pari est apparemment réussi, cet opus est même plus léché encore que Rebirth (ce n'est pas peu dire).
Prologue :
23 juillet 1998, le train express de Racoon City file à toute allure à travers les bois plongés dans la nuit obscure. Tout semble être calme à bord et les passagers détendus boivent dans le wagon restaurant. Parallèlement la Bravo Team des S.T.A.R.S est envoyée sur le terrain pour enquêter sur ces fameux meurtres. Soudain tout craque, le train est attaqué par d'immondes sangsues répandant leur virus au sein des passagers, et l'hélicoptère des S.T.A.R.S se crash après une défaillance de moteur (y'a vraiment des jours sans...).
Le train de la mort :
Sur le lieu du crash, Rebecca Chambers, nouvelle recrue des S.T.A.R.S part en reconnaissance. Au travers de son périple, elle s'aventurera dans le train Express apparemment déserté, arrêté au beau milieu de nul part (quelle idée !). A son bord, elle croisera le chemin du mystérieux Billy Coen, ex-marine condamné à mort pour le meurtre de 23 personnes, qui profita d'un accident pour s'échapper. Malgré les réticences de Rebecca, nos deux héros doivent alors s'allier pour affronter un mal qui ne dort jamais : Umbrella... Embarqués dans ce train fou, animé par une force maléfique, faisant voix vers une mort certaine, ils devront déjouer les pièges et jouer d'ingéniosité pour sauver leur peau, et finalement arriver au racine du mal : le centre d'entraînement d'Umbrella, ou veille une veille connaissance, ainsi qu'un personnage énigmatique vêtu d'une toge blanche...
Le Zapping :
Première grande innovation dans la série : "le Partner Zapping", d'une simple pression sur un bouton du pad, vous pourrez passer d'un personnage à l'autre au moment que vous voulez. Ainsi Billy, plus résistant et plus fort, poussera des objets ou récupérera des clés afin d'aider la progression de Rebecca, et vice versa ! Il est même possible de faire coopérer vos deux héros, afin de dégager une zone plus "peuplée" ou affronter un boss, échanger des objets, ou une faible quantité de munitions. Seule contrainte : Si les deux personnages se trouvent séparés, il faudra veiller à sécuriser l'endroit ou vous déciderez de "laisser" l'un des deux personnages, afin d'éviter qu'il ne se fasse tuer dans votre dos (Sueur froide garantie). Un système de jeu novateur et fort intéressant qui insuffle du sang neuf dans la série, mais qui n'est pas sans rappeler Resident Evil 2, où Leon et Claire effectuaient l'aventure en parallèle, mais beaucoup plus "vivant" ici.
Autre grande nouveauté : l'absence de coffres... Alors là, c'est une vraie petite galère ! voulant renforcer l'effet de réalisme, Capcom a décidé de supprimer les coffres communiquant, si cette idée est bonne dans la forme, elle devient carrément lourde dans le fond. En effet, il va vous falloir trouver une pièce calme et proche de tout afin de venir entreposer vos objets et munitions. Limité à six objets par personnage, et des armes comme le fusil ou le lance grenade, prenant deux emplacements à eux seuls, on comprend mieux pourquoi le : "Alors là, c'est une vraie petite galère"... Gageons que la difficulté du jeu est ici, est uniquement ici. Les zombies, chiens, sont bien moins résistants que dans le manoir Arklay. Là ou il fallait souvent lâcher un chargeur, trois ou quatre balles suffisent (comparaison effectuée en mode facile pour les deux softs). De plus, les Crimson Head ont disparu, ou n'ont pas encore apparu, si l'on se réfère à la chronologie. En revanche, les Leech zombie sont invités à la fête. Imaginez des centaines de sangsues gluantes et baveuses sur un pauvre type déjà zombifié utilisant de puissantes tentacules, très résistants, et pouvant vous exploser à la face, vous avez alors une petite idée de cette nouvelle abomination.
D'la Balle (dans la tête) :
Autant être tout de suite clair, Resident Evil Zero sur GameCube, est une pure merveille visuelle, plus beau encore que Rebirth. Les effets de lumières encore plus travaillés, des angles de caméra ingénieux qui vous immergent dans l'angoisse, ici à l'extrême, donnant parfois l'impression d'être observé. Tout semble vivant dans ce train, des lustres qui bougent au cadence de la vitesse, pluie battante, qui cingle les vitres, aux boss gigantesques qui peuplent les lieux : Scorpion géant, Cafard de dix mètres, grenouille mutante.
L'ambiance sonore, est à mon avis encore meilleure, les musiques et bruitages sont purement géniales, notamment celle du centre d'entraînement. Jouer dans le noir total, et aller à la cave ensuite se chercher du coca devient inquiétant... (Rires). Le petit coté gestion du partner Zapping apporte un réel plus à l'angoisse, car si l'un des deux se fait tuer, tout est à refaire.
Zéro plus Zéro :
Des chiens qui passent au travers des vitres, des zombies qui se relèvent sans crier gare, cela fait sept ans qu'on en mange. Ca sent le "plus-que-réchauffé", et à vrai dire c'est tellement prévisible, que ça en devient risible, tant les développeurs fondent si peu preuve d'imagination de ce coté là. Arriver dans une grande pièce avec une action bien précise pour chaque personnage, sent le boss à plein nez, et lorsque ces actions déclenchent un mécanisme, tout devient très calme... Vous devinez la suite... L'absence de Boss récurants, comme Lisa Trevor, ou bien sûr le cruel Nemesis se fait sentir, et l'on ne progresse pas avec la même peur de ces mauvaises rencontres. Coté maniabilité, elle n'a pas changée d'un iota ! Un déplacement qui peut sembler archaïque au vu des dernières productions de Capcom, mais pas inhabituelle, puisque c'est la même depuis toujours et pour tous les jeux de la série.
Resident Evil Zero, reste très fidèle à son style si particulier, le Survival Horror", une ambiance jusqu'alors jamais égalée, des graphismes à se damner, et une histoire qui pousse à aller plus loin, encore plus loin, l'homme en blanc, Wesker, Birkin, Umbrella, ahhh comment ne pas craquer... Le génie est au rendez-vous cette fois-ci encore.
9/10