Nul n’osera prétendre ne pas connaître cette série mythique qu’est Dragon Ball Z, à moins d’avoir été en exil au pôle Nord ces vingt dernières années. Ayant connu un succès plus qu’honorable, la série s’est vue adaptée en moult titres sur d’innombrables supports. Mais malgré cette déferlante d’opus médiatisés, aucun n’a semblé véritablement combler les joueurs, à l’exception, peut être de Dragon Ball Z : La légende Sayien, sorti il y a huit ans sur Snes. Mais depuis c’est la débandade. En particulier pour les deux derniers sortis sous les noms de Dragon Ball Z Budokai I et II sur PlayStation 2. Ces derniers bénéficiant d’une réalisation honorable, mais disposant d’un gameplay quasi-exécrable, et d’un fun inexistant durant les combats. Un autre jeu de combat vit aussi le jour récemment sur GBA, un très médiocre DBZ : Taiketsu, encore plus raté que tous les autres. Nouvelle tentative GBA maintenant, avec Dragon Ball Z : Supersonic Warriors. Serait-ce enfin LE jeu tant attendu, à la hauteur de nos espérances ?
La baston, il n’y a que ça de vrai…
Dès le jeu lancé, on regrette déjà une chose : il n’y a pas d‘introduction. Ce qui est plutôt décevant sachant que l’on est quand même sur une 32 bits. On doit juste se contenter de l’apparition des logos des éditeurs et développeurs jusqu’à l’arrivée de l’écran titre (cela prend environ dix secondes), le tout orchestré sur une musique de fond qui n’est autre que celle du premier générique de début de l’animé au japon (les fans apprécieront). Arrivé au menu, on a alors le choix entre différents modes de jeu. Lesquels sont : Story, Z Battle, Challenge, Free Battle, Training et Remote Versus (ce dernier n’étant disponible que si vous possédez deux GameBoy Advance, bien entendu). Un menu traditionnel sans saveur d’un jeu de combat pur et dur. Le mode Story nous propose donc de faire les combats les plus importants de la saga, ces derniers étant entrecoupés de texte et d’images des persos, bien réalisés ceci dit. Vous aurez donc le choix de jouer ce mode en incarnant le personnage de votre choix, ça sera son histoire ; ou bien de faire « l’histoire des Z », en trois parties qui suit l’histoire globalement, et pendant laquelle vous incarnerez le personnage qui doit gagner lors d’un combat. C'est-à-dire que vous pouvez très bien vous retrouver à contrôler Freezer contre Gohan, Krilin et Piccolo. D’ailleurs on découvre ici un nouvel aspect encore jamais exploré dans les précédents opus : le Team Battle. Manipuler trois personnages, et alterner leur utilisation en appuyant sur le bouton L. Lorsque vous terminez l’histoire, vous gagnez des points permettant de débloquer des personnages, des modes, ou bien encore des levels de personnages. En effets, chaque protagoniste possède trois levels : un perso de level 1 étant bien moins puissant qu’un perso de level 3. Et il se peut que lorsque vous changer de level, le graphisme du personnage soit changé. Ainsi, Vejita se retrouve en « super guerrier » en level 2 et en « Majin Vejita » en level 3.
Le mode Z Battle est une équivalence du traditionnel mode Arcade. Vous affronterez donc une dizaine d’adversaires, soit en solo, soit en team afin de récupérer quelques points supplémentaires. Le mode Challenge vous permet de composer une équipe de trois persos et d’affronter d’autres équipes ennemies jusqu’à la victoire finale, afin de mesurer vos capacités (que ce soit en ZBattle ou en Challenge, de jolis dessins des protagonistes gagnants apparaîtront entre chaque combat).
Le Free Battle mode, comme son nom l’indique permet de se battre librement, mais sans points récoltés en définitive. Le mode training quant à lui propose soit un combat banal contre un adversaire immortel, soit un tutorial plutôt bien réalisé pour maîtriser pas à pas les trois coups du jeu (encore faut il comprendre le japonais). Le mode Versus vous permettra de vous éclater contre un ami via le câble link de la GBA, malgré tout peu utile tant les victoires ou défaites paraissent aléatoires.
L’esprit Dragon Ball…
De ce côté-là, rien à redire. Ce jeu est un de ceux rendant le plus fidèlement possible les combats entre vos héros favoris. Un système de profondeur permanente vous permet de vous croire dans une arène, de tourner autour de l’ennemi, tandis que tout ça reste bien de la 2D, c’est du très bon boulot. Les personnages sont plutôt bien réalisés, certains diront qu’ils se ressemblent tous, mais ce serait de la mauvaise foi, car il faut rappeler que nous sommes sur un support portable et qu’il y a des limites aux détails pouvant être apportés. Des images de bonnes factures représentant les protagonistes jonchent tout le jeu quelque soit le mode, certaines viennent même s’ajouter pendant le combat, avant que vous ne fassiez une de vos vagues déferlantes. Du côté des décors, c’est très pauvre, bien qu’ils soient sur trois ou quatre niveaux de profondeur pour donner cet effet de « 3D » si intéressant et dynamique. Dans son coin, le gameplay est très limité et très simple. On est loin des Street Fighter & Cie, ici c’est surtout le bourrinage de boutons et d’attaques spéciales qui gèrent les combats. Malgré ça, cette simplicité permet de faire des combats presque tout le temps fidèles à la série tant les coups, les esquives et les contres sont rapides. N’oublions pas de parler de la bande-son qui est un pur régal pour les fans. Les bruitages et la plupart des musiques sont les mêmes que dans l’animé, et chaque personnage possède sa voix digit d’origine pour les attaques spéciales.
Au final…
On se retrouve donc avec un des meilleurs jeux DBZ depuis « La légende Sayienne », tant l’esprit de la série est respecté. Néanmoins le gameplay trop simpliste, et la palette de coups proposés ridicule, portent un énorme bémol à cet enthousiasme. Mais si vous êtes fan de la bande de Sayiens décolorés, ce n’est pas ça qui vous arrêtera, et ce jeu comblera plus vos attentes que ceux sortis ces dernières années.
8/10