Étant arrivé tout près de la fin du jeu, je voulais vous livrer ici mes impressions sur cette magnifique oeuvre qu'est Kena, Bridge of spirit.
[g]Mes attentes[/g]
Comme beaucoup j'ai évidemment été conquis par les trailers qui annonçaient un univers comme je les aime. Coloré, fantasy, avec une vraie patte et des personnages attachants. Je m'attendais à un jeu mignon mais qui risquait d'être court ou pas vraiment abouti du fait de son label indé. Je sortais de plusieurs expériences sympathiques sur ma fraîche ps5 (SpiderMan, last of us, un peu de ratchet ps4, Uncharted 4, God of war et deathloop). Des jeux que j'ai appréciés dans l'ensemble, avec toutefois un coté un peu longuet pour certains des jeux ps4, le rythme n'étant pas toujours palpitant. L'équilibre d'un jeu est parfois difficile à trouver afin de maintenir le joueur en haleine. Et c'est justement une des principales qualité de Kena.
[g]Un début mi figue min raisin...[/g]
Les premieres minutes dans le jeu sont un enchantement, on entre avec plaisir dans cet univers au travers de la forêt. Le 60fps est très appréciable et les graphismes jolis, avec parfois de beaux effets. On est loin du niveau des cinématiques mais on ressent souvent un coté dessin animé interactif. C'est fouillé et dense même si les textures sont parfois très simples.
Le level design m'a un peu rappelé fable, pas d'open world mais des chemins qui se succèdent et s'imbriquent.
Cependant, jai trouvé le début un peu paumant, difficile de trouver des repères et j'ai sincèrement eu peur que le jeu soit bâti ainsi avec des couloirs aux murs de feuillage. Le gameplay aussi m'a paru limité. Les quelques énigmes ne semblent au début pas très naturelles et on se demande parfois ce que le jeu attend de nous...
Par contre j'ai tout de suite ressenti l'appel de l'aventure, un truc unique qui te fait ressentir le potentiel du jeu. La dernière fois c'était sur Jedi fallen order...
[g]... Une suite qui dévoile un potentiel insoupçonné[/g]
Pour tout dire, la première impression, celle d'un Zelda au rabais, limité dans ses ambitions, s'est évanouie au bout de 3 ou 4 heures de jeu. On se rend alors compte que l'aventure ne sera pas courte du tout, que le monde est bien plus ouvert et les décors bien plus variés que ce qu'on imaginait. Surtout, les différents éléments de gameplay qui vont progressivement s'imbriquer les uns aux autres (arc, coups spéciaux, capacités offensives et défensives, points faibles des ennemis) vont offrir une richesse de gameplay rare dans ce genre de jeu.
En outre, l'équilibre parfait entre exploration et combats rend l'aventure on ne peut plus trépidante. Les énigmes demandent souvent de trouver ou de se construire un chemin en étant attentif à son environnement. Les combats sont fréquents mais pas trop, et demandent régulièrement une adaptation à un nouveau type d'ennemis. La progression de la difficulté est excellente, comme si le studio avait des années d'experience.
[g]Une map ouverte... Mais pas trop[/g]
La progression proposée sort des traditionnels open world pour se rapprocher des Zelda à l'ancienne période n64 ou GameCube. On est assez guidé mais on peut décider où on va. Ce n'est pas un Metroidvania dans le sens où les capacités acquises ne permettent pas vraiment d'accéder à de nouveaux chemins. Le rythme que permet cette structure est parfait, à la manière d'un God of war cela permet une progression continue sans perte de rythme.
L'apport des rots est sympathique dans l'exploration. Par contre je n'ai toujours pas compris si leurs chapeaux à acheter sont uniquement cosmétiques.
[g]Des combats épiques[/g]
Élément majeur de la réussite du jeu, les combats procurent plaisir total. Alors que les Jeux Ubisoft comme Immortal ou Assassin's creed nous imposent des centaines de joutes passables, sans plaisir ni challenge, Kena ose proposer une difficulté comme on n'en fait plus, en tout cas pas dans ce type d'univers. Je me permets de le comparer à Dark Souls en ce sens. Certains boss m'ont demandé plus de 20 tentatives. Mais contrairement à ce dernier, kena a le bon gout de mettre ses points de sauvegarde juste avant ceux-ci et de réduire ses temps de chargement à 1 seconde. C'est donc une expérience agréable que de se faire laminer le temps de comprendre les patterns, le jeu n'est jamais punitif et propose une belle courbe d'apprentissage qui rend l'expérience valorisante.
[g]La spiritualité au coeur du jeu[/g]
L'univers fantastique/médiéval/asiatique est bien vu car encore trop rare dans le genre. Le son du gamelan indonésien, bien qu'un peu répétitif par moment, renforce l'atmosphère planante, emprunté de spiritualité. Le jeu aborde le thème de la mort et des âmes perdues, il y a peu de PNJ mais leur histoire est particulièrement belle, avec de magnifiques cinématiques pour les narrer. Les masques, superbes objets transitionnels et éléments de gameplay, rappellent celui de Majora dont Amber Lab avait repris l'univers lors d'un magnifique hommage en 3d.
[g]Conclusion[/g]
Kena est donc un grand, un très grand jeu que nous offre Ember Lab
C'est un coup de maître de la part d'un si petit studio, qui se hisse ici déjà au niveau de Nintendo, société dont on a vraiment l'impression de retrouver la patte.
Le jeu n'a quasi aucun défaut, mis à part un début qui aurait pu être plus explicite.
Cerise sur le gâteau, le jeu est vendu 40 euros à une époque où la plus sombre merde ps5 est facturée 70 ou 80 euros.
Un grand bravo, j'espère que le jeu saura trouver son public car une suite est plus que souhaitable.
[g]Ma note : 10/10[/g]
Nb : merci de votre indulgence, test tapé au téléphone !