Quelques mois après l’entrée en scène de Rallisport Challenge 2 et dans une période estivale qui permet aux éditeurs d’envoyer leurs attachés de presse dans les plus belles îles de la planète, SCI s’est décidé à nous sortir un titre de derrière les fagots. Richard Burns Rally, dont les news ces derniers temps avaient été quelque peu timides, a donc fait son entrée sur le marché français il y a quelques jours de ça. Annoncé comme l’un des titres les plus réalistes de l’année, ce titre tient-il vraiment ses promesses ? C’est ce que nous allons voir tout de suite dans ce test sans concessions.
Avant toute chose, que les fans de conduite rapide et autres dérapages incontrôlés à la Rallisport Challenge 2 passent leur chemin. Richard Burns Rally est un véritable simulateur pur et dur de conduite automobile. Chose importante, les développeurs de chez Warthdog ont d’ailleurs implémenté dans leur titre une école de pilotage ultra complète. Vous y apprendrez toutes les bases de la conduite de rallye étape par étape et dans la plus pure tradition du genre. Pour illustrer la complexité des épreuves et de la conduite, le didacticiel nous propose tout d’abord de découvrir un tracé à la vitesse régulière de 50 km/h, ça n’est rien à priori mais ça donne un petit peu le ton de ce qui va suivre. Ensuite, les épreuves s’enchaîneront pour que vous puissiez assimiler les différentes techniques de courbes, de freinages et de trajectoires.
Sortie de route…encore…
Partant du principe simple que la plupart des joueurs sur console ne sont jamais montés dans un siège baquet de leur vie – et même jamais derrière un volant d’ailleurs – on peut dire que le titre de SCI s’adresse à un public relativement restreint. Point de fioritures dans ce Richard Burns Rally, les graphismes sont laids au possible, les décors d’une pauvreté affligeante et la modélisation des dégâts quelquefois aléatoire - je peux vous l’avouer pour avoir testé tous les chocs possibles et imaginables – tout ceci laissera même le plus grand fan de conduite réaliste quelque peu dubitatif. Le principe premier à retenir si vous vous lancez tout de même dans l’aventure est qu’il faut absolument oublier toutes ses mauvaises habitudes de bourrin de base. Vous ne gagnerez rien dans Richard Burns Rally à vous lancer pied au plancher en espérant que votre voiture dérape dans le bon sens, ça n’arrivera jamais.
En effet, si l’on devait établir un classement du réalisme, il faudrait créer une nouvelle catégorie pour ce titre tant le niveau de conduite est haut. Mettons à part Rallisport Challenge 2 qui ne joue – vous l’aurez maintenant compris – définitivement pas dans la même cour de récré. Même le grand et déjà intouchable Gran Turismo 4 avec ses trajectoires au millimètre et ses accélérations dosées à la pipette pourra être qualifié d’arcade face au titre d’SCI. Cela plaira très certainement aux irréductibles de la conduite réaliste pure et dure, mais il est clair que ce Richard Burns Rally rebutera un grand nombre de joueurs de par le monde.
Une licence quand même un peu limitée
L’éventail d’épreuves que peut proposer Richard Burns Rally est relativement correct, vous pourrez, au fil des six rallyes différents qui composent le championnat du monde, parcourir quelque chose comme trente courses qui vous feront découvrir les plus beaux paysages de la planète, dans leur plus simple appareil. Coté voitures, le choix est assez réduit avec huit bolides de bonne facture. (Peugeot 206 WRC, Citroën Xsara T4, Subaru Impreza version 2003, Mitsubishi Lancer Evo VII, Toyota Corolla) Chacun de ces petits monstres de technologie ont un comportement propre et il faudra vous y habituer en écumant les routes, le cœur quelque part entre le genou droit et la pomme d’Adam. Pour ajouter un peu de piment à cette belle aventure aux relents de gasoil, SCI a ajouté un mode supplémentaire qui vous permettra – fou que vous êtes – de vous attaquer aux temps du maître en la matière alias, Richard Burns lui-même. Coté réglages par contre, on peut dire que SCI n’a pas lésiné sur les options. Amortisseurs, freins (dureté et équilibrage), antiroulis, antidérapage, rapports de boite de vitesse et même angle de braquage, tout est modifiable dans Richard Burns Rallye.
En ce qui concerne les détails techniques, on peut vraiment dire que tout dans Richard Burns Rallye laisse à désirer. Sur le plan graphique, on a l’impression de se retrouver aux tous débuts de la PS2. Aliasing, paysages d’une tristesse affligeante et détails qui feraient pleurer les plus mauvais développeurs de chez Atari. Coté son, c’est encore pire, mis à part les quelques indications auditives que peuvent donner les pièces en danger, on a quasiment tout le temps l’impression de conduire un bon vieux 103 SP des familles. Du coup la seule solution possible reste de baisser au maximum les bruitages pour augmenter par contre les musiques assez correctes dans l’ensemble. Quel dommage quand on sait qu’un mode dolby digital est disponible pour ceux qui auraient eu envie de faire hurler leurs voisins.
Vidéo de Richard Burns Rally
6/10