Héritage des intentions premières de la Xbox One, à une époque où le « All-in-One » était l'argument premier des présentations au point d'en énerver certains, Quantum Break débarque enfin dans les bacs pour prouver que Remedy fait toujours vœu d'une évolution drastique de la narration dans le secteur du jeu vidéo.
On ne pourra pas dire que Remedy est un studio se reposant sur la licence unique même si c'est plutôt les circonstances qui ont poussé le groupe à se diversifier. Outre les projets annexes comme Death Rally, les développeurs ont explosé aux yeux du public avec Max Payne, un polar des plus sombres qui montrait il y a déjà presque 15 ans l'envie de proposer autre chose qu'un simple jeu d'action par son trip psychologique et une personnalité très poussée du protagoniste principal. Une excellente suite plus tard et un passage de flambeau avec Rockstar, nos amis finlandais se sont tournés vers Alan Wake, titre à l'accouchement des plus difficiles mais qui là encore est parvenu à marquer son temps. Certes moins carré en terme de gameplay, le projet a tout de même été félicité par la critique pour (une fois encore) une narration exemplaire, sorte d'hommage aux œuvres de Stephen King mais qui n'a malheureusement pas rencontré le succès souhaité. Du moins dans les premiers temps.
Trois ans plus tard, nouvelle étape, et précisément celle qui nous intéresse. Dévoilé en même temps que la Xbox One, Quantum Break délaisse polar et thriller pour partir vers la science-fiction avec trois objectifs dans le coeur des joueurs : améliorer et diversifier le gameplay, franchir un nouveau pallier dans la narration et si possible proposer un scénario fini (one-shot donc), afin d'éviter de laisser une porte trop grande ouverte en cas de ventes insuffisantes. Autant le dire de suite : Remedy est parvenu à atteindre ces trois buts, ce qui est déjà une bonne nouvelle même si nous sommes loin de la perfection attendue.
Nous incarnons Jack Joyce (Shawn Ashmore), anti-héros moyen au passé peu évoqué qui a surtout vécu dans l'ombre de son petit génie de frère William (Dominic Monaghan), qui lui-même a été effacé dans le domaine scientifique par Paul Serene (Aidan Gillen), à la tête d'une des plus grandes entreprises mondiales. Et justement, Jack et Paul sont amis d'enfance et notre riche entrepreneur invite donc le premier (à 4h00 du matin) pour lui montrer les résultats de nombreuses années d'études intensives : un simulateur de trou noir. Mais pas que. Couplé à d'infinies données de mécaniques quantiques qui échapperont au commun des mortels, la machine en question peut surtout permettre de voyager dans le temps. Elle fonctionne d'ailleurs, mais son utilisation reste sujet à quelques couacs et, forcément, le drame arrive.
On évitera de trop spoilers mais il n'est pas difficile de comprendre que Paul va s'avérer être le bad guy de l'histoire, prêt à employer les méthodes qu'il faut (même musclées) pour parvenir à éviter la fin du monde. Ou plutôt « la fin du temps ». Jack lui va vite s'entourer de quelques protagonistes pour trouver d'autres solutions à ce problème, tout en faisant face à ses nouvelles capacités fournies par son statut de dommage collatéral après l'expérience foireuse. Le jeu se découpe en trois types de sessions avec d'abord un chapitre dédié à Jack (divisé en 3 ou 4 actes), où se situe le coeur de gameplay, que l'on évoquera un peu plus bas. Vient ensuite une très courte séquence où l'on incarne directement Paul qui va à chaque fois être confronté à un choix en particulier, avec les conséquences que cela implique, et enfin en dernier lieu le fameux épisode d'une série TV (20 minutes à chaque fois). Ce cycle se répète cinq fois (il n'y a en revanche que quatre épisodes TV), donnant une durée de vie moyenne de 8 à 10h en difficulté standard, et en fonction de votre envie de fouiner un peu.
Après avoir terminé l'aventure, on avoue que le scénario aurait pu être meilleur, surtout vu les premières minutes. Un peu comme si Michael Bay avait volé le scénario d'un Nolan, mais seulement le synopsis, l'obligeant un peu à se débrouiller pour le reste. La bonne nouvelle, c'est que contrairement à Alan Wake, c'est « compréhensible » pour la majorité du public et que, comme on l'a dit plus haut, il y a au moins une vraie fin. Légèrement ouverte (on ne sait jamais), mais on ne sera aucunement frustré si aucune suite n'intervenait durant notre courte existence. Remedy assure ainsi l'essentiel en proposant une histoire agréable à suivre dont on souhaite voir l'aboutissement, porté par un casting très sympa mais ne s'écartant pas des fondamentaux du cinéma. On assiste presque à un hommage (ou un plagiat selon le point de vue de chacun) aux différentes séries TV. Dominic Monaghan est à peu de choses près identique au Charlie de Lost (en moins camé), Lance Reddick nous fait son coup classique du black mystérieux déjà vu dans Fringe et Aidan Gillen est une version moderne de Littlefinger. Remedy oblige, on a même droit au loser de service qui ne sert pas à grand-chose mais qui prêtera au moins à sourire de temps à autres.
Si tout le monde ne se donne pas autant de mal pour le jeu d'acteur (choisissez d'ailleurs la vo en urgence), le boulot est fait, mais c'est avec la série TV que les choses prennent de l'ampleur. Chacun des épisodes abordent un autre point de vue qui met très peu en avant le héros, mais un peu plus les « méchants ». Tout le but est de proposer une histoire annexe avec un autre trio de personnage dont Liam Burk (Patrick Heusinger), n'empêchant pas les séquences entrecroisées et directement liées à l'aventure principale, notamment pas les choix effectués avec Paul. Alors oui, les « conséquences » manquent de punch et de manière générale, on est dans la série B. Ne vous attendez pas à retrouver la quintessence du jeu d'acteur des 8 Salopards mais on reste heureusement à mille lieux d'une télé novela ou de l'horreur que nous inflige TF1 tous les matins avec ses Petits Secrets entre voisins.
Mais là où Remedy fait fort, c'est dans le ressenti de tout cela. Les jeux à narration poussée existent depuis des années et Quantum Break est loin d'être le premier à se porter sur la chose (dédicace à Kojima) mais cette manière de véritablement construire un seul et unique projet, fait de différents médias en passant de l'un à l'autre comme s'il formait un tout, est inédite. Même si nous étions prévenus depuis déjà trois ans, cette transition directe (mais non sans temps de chargement) entre le « jeu » puis la « série » est bien la preuve que les développeurs ont réussi à franchir une nouvelle étape dans la manière de raconter une histoire, et ouvrent ainsi une voie alléchante, surtout quand on voit qu'un minimum de billets a été lâché sur la table. Classique dans le fond, Quantum Break reste pourtant une révolution dans la forme et rien que pour ça, l'aventure mérite d'être vécue.
A parler de tout ça, on en oublierait presque qu'il y a quand même du gameplay derrière. Donc on a droit à un bon vieux TPS très facile à prendre en main, l'ensemble se mixant entre des phases de joutes, quelques passages de « plates-formes » (si l'on peut appeler ça ainsi) et les moments « blabla ». En décrivant dans l'ordre inversé, on dira que les premières servent notamment à progresser dans le calme et à chopper les différents éléments annexes, qui sont autre chose qu'un bibelot qu'on manipule sous trois angles puisque la plupart seront soit des mails entre les différents personnages, quelques instants d'humour (et autres clins d'oeil à Alan Wake) ou encore la classique radio qui commente la situation actuelle. Les phases dites de plates-formes donc sont elles (malheureusement) beaucoup plus rares, les meilleures restant celles où le temps se déchire pour engendrer des obstacles totalement imprévus dans une ambiance pour le moins cataclysmique.
Vient ensuite les combats où on garde les habitudes depuis l'ère Gears of War avec du tir à l'épaule, du cover-system (automatique donc un peu perturbant au début), du changement d'armes avec la croix directionnelle… Pas de coups au corps-à-corps, ce qui est étonnant, ni de « stealth-kille », ce qui est dommage vu que certaines situations aurait permis une approche un peu plus douce. On serait resté dans le basique, surtout devant la faible palette d'armes, si notre héros ne disposerait pas de quelques pouvoirs bienvenus. Durant la première moitié du jeu, Jack va en effet obtenir au fur et à mesure tout un tas de compétences qui pourront d'ailleurs être améliorées en ramassant des « sources de chronons » sur le chemin. En mettant de coté la vision améliorée, tous auront un rapport avec le thème du jeu, à savoir le temps. On peut en effet freezer les ennemis avant de les faire exploser sous un déluge de balles, se créer un bouclier provisoire, balancer des combos esquives + bullet time, ralentir le temps pour se déplacer à toute vitesse devant un ennemi (unique possibilité de balancer un bon gnon dans la face) et enfin créer une espèce de singularité à la Mass Effect compensant l'absence de grenades.
Mis bout à bout, les pouvoirs changent vraiment la donne dans les situations majoritairement faciles (en mode normal) à deux-trois exceptions près. Si le bestiaire est peu varié vu le background relativement réaliste, certains passages vous obligent à changer votre approche car vous n'aurez pas que des troufions à dégommer. On pense notamment à ces soldats d'élite qui demande impérativement de leur tirer dans le dos, sachant que certains sont capables de briser vos pouvoirs si vous vous approchez d'un peu trop près. Encore une fois, ce n'est jamais vraiment difficile à condition de ne pas faire n'importe quoi : sous le feu ennemi, votre personnage peut s'écrouler en trois secondes. Les amateurs de challenge pourront toujours tenter de démarrer le jeu en difficile, et les chasseurs de succès pourront toujours opter au préalable pour le mode normal avant de recommencer en new game + et ainsi débloquer tranquillement les séquences secondaires en optant pour les autres choix.
Les plus
Les moins
+ Une surprenante approche dans le domaine de la narration
+ Très bon casting
+ Le thème très bien abordé
+ Les pouvoirs complémentaires
+ Les annexes bien plus utiles et accessibles que dans Alan Wake
+ Gros travail graphique...
- … Mais beaucoup de bugs visuels
- Scénario finalement classique
- Manque un peu de folie (gameplay)
- Les temps de chargement
- On aurait bien voulu un petit mode annexe (survie, multi...)
- 120Go sur le disque dur !
Conclusion : Au risque d'être mis sur le bûcher par une horde de mécontents, on dira au final que Quantum Break réussit là où The Order 1886 a échoué. Ténor graphique de la console, la titre montre une approche bien plus équilibrée coté jeu/cinématiques et si le gameplay reste somme toute classique dans sa globalité, les pouvoirs et les séquences « coincées dans le temps » lui offrent ce petit cachet unique lui permettant de se démarquer un minimum des autres TPS.
Mais c'est finalement dans sa structure que le titre perce. En développant une narration qui fait fi de toutes barrières entre le jeu vidéo et les séries TV pour ne faire qu'un seul produit, Remedy offre ainsi une nouvelle évolution dans un domaine où tout semblait déjà avoir été fait. Certes, le scénario aurait pu être meilleur et les choix encore plus impactant (et plus coûteux en terme de développement) mais quel que soit ce que l'avenir nous réserve, si tant est que d'autres se lancent un jour dans cette voie, l'histoire retiendra que Quantum Break fut le premier. Et rien que pour ça, on peut un minimum féliciter l'équipe d'avoir osé.
Alors que le jeu fût annoncé le 23 mai lors du RevealXbox de Microsoft, depuis ce jour j'attendais énormément de ce jeu, car développé par Remedy Entertainement qui m'avait transporté 3 ans plus tôt avec Alan Wake dans un monde totalement fantastique mais tellement bon,
Le jeu est à la hauteur de mes attentes, du gameplay aussi maitriser qu'Alan Wake avec des pouvoirs qui permette de maitriser le temps, un rendu visuel de ces pouvoirs vraiment très jolie, une histoire de voyage dans le temps très prenante très bien raconter, et réalisé, des Graphismes très soigné et surtout très jolie et une bande son impeccable. Une mini série de 4 épisodes ma fois plutôt correct tout comme la durée de vie, une quinzaine d'heure pour mon premier run. Je n'ai pas grand chose de mal à dire dessus.
J'ai aimé Quantum Break et il est pour moi un Incontournable comme Alan Wake. J'attends désormais une suite pour ces deux jeux :), Remedy si tu m'écoute.
Loopliner
Je viens de finir l'acte 2 et que vous dire, punaise qu'est ce que je m'ennuie avec ce jeu. 50€ que j'aimerais bien me faire rembourser. J'en attendais beaucoup pour un jeu exclu xbox dont beaucoup d'espoir se tournait dessus. Mais ouaaaa j'aime pas du tout son gameplay qui est pour moi complètement naze comparé à d'autres jeux du même genre, le level disign est vide, techniquement y a vraiment rien de ouf, c'est même pas une claque graphique non rien de rien. Ce jeu aurait dû sortir sur 360 y a trois ans. En plus et ça dans de nombreux jeux on est forcé à de la VF. Et dernier point se taper des épisodes de 20min c'est pas mon délire !!!!
Ma première grosse déception de 2016, alors que j'avais adoré Alan Wake, le premier essai de Remedy Studios. Quantum Break est un vrai loupé, mais vraiment.
Même si techniquement le jeu tient la barre, du moins graphiquement. Bons nombres de bugs d'affichages, d'effets mal maîtrisés viennent gâcher la fête... et encore quelle fête ? Car faut le dire : on ne s'amuse pas. Il n'y a aucun fun a arpenté ce couloir peu varié, shootant de zone en zone sans vraiment comprendre où l'histoire nous mène.
Et la fausse série TV vient donner un coup de massue avec sa réalisation médiocre qui n'aide en aucun cas le jeu des acteurs...
Pfff, déçu, déçu, déçu... Je suis vraiment dégoûté car j'étais vraiment fan du projet et de cette idée du temps mais l'essai ici, n'est pas du tout transformé.
Comme dis plus haut, j'ai largement préféré l'expérience d'Infamous Second Son sur PS4 (même genre) qui propose une bonne dose de fun, un scénario sympa et un gameplay soigné.
Alors que vaut "the" grosse exclue de la One/pc?.Hé bien ,mine de rien,je me suis bien eclaté sur ce jeu,qui ne revele toutes ces petites subtilités qu'avec le temps.Oui il y'a plusieurs façons d'apprecier QB,et malheureusement pas mal de monde risque de passer à coté de ça,et de fatalement auront un avis mitigé sur ce jeu.Un mot sur la serie plutot reussie,ça se laisse voir sans ennui.Techniquement c'est beau,le faire sur pc avec une config correct est un pur plaisir visuel,malgres quelques tares technique.Enfin voila,j'ai apprecié le jeu,le talent de Remedy faisant son office comme d'hab.Il y'a des defauts certes,mais le jeu parfait n'existe pas.Good Job donc.
7/10
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