Il est là ! Le jeu le plus attendu de cette fin d’année au Japon. La suite de la plus grande audace Squaresoftienne. Le nouvel opus du troisième pilier de la plus grande société productrice de RPG. Après quelques heures de jeu, le constat est sans appel : la claque.
Comme le laissait présager la plupart des trailers disponibles aux quatre coins du net, le scénario de ce nouvel épisode serait bien plus sombre que son prédécesseur et en révélera davantage sur le
XIIIéme ordre et leurs intentions. Par ailleurs, il sera conseillé à quiconque de finir une nouvelle fois la première aventure, ainsi que l’opus
Chains of Memories qui se révèle indispensable afin de ne rien manquer de l’histoire, les divers flash-back que vous subirez de temps à autre dans le jeu n’étant pas véritablement suffisants à la compréhension, au contraire… Reprenons : après la bataille dans le château d’Oblivion qui mit fin à cinq membres du
XIIIéme ordre (le numéro huit, Axel, s'en étant sorti de justesse), le jeu se focalise sur un nouveau venu, Roxas, un jeune garçon blond vivant à Twilight Town et toujours accompagné de ses trois compagnons Hayner, Onette et Pents. Seulement, depuis quelques temps déjà, notre héros est en proie à des rêves étranges racontant les péripéties d’un mystérieux aventurier combattant avec une arme en forme de clé. De là, démarre l’histoire…
A la croisée des chemins
Pour ceux qui aurait vécu dans un trou pendant ces dernières années, il est bon de rappeler en quoi
Kingdom Hearts divisa les joueurs avant même que ceux-ci puissent prendre le jeu en main : excepté les personnages principaux et le
XIIIéme ordre, les acteurs de cette aventure seront soit issus des différents épisodes de
Final Fantasy, soit de celui de Walt Disney. Seulement, Squaresoft a su à l’époque créer une parfaite symbiose entre ces deux univers, on ne peut plus opposés, créant ainsi le spin off le plus réussi de l’histoire vidéoludique. Si le premier épisode comptait 14 mondes à son actif (dont celui de Winnie l’Ourson qui faisait davantage office de mini-jeu), ce sont ici 15 gigantesques niveaux que nous aurons à traverser, dont malheureusement six d’entre eux sont déjà bien connus : Agrabah (Aladin), Atlantic Town (La petite Sirène), Halloween Town (L’étrange noël de Mr Jack), Olympus Coliseum (Hercule), Hollow Bastion (cf.
Kingdom Hearts) et le monde d’Alice aux pays des merveilles. Bien entendu, chacun de ces mondes proposera des décors nouveaux et une histoire remodelée qui permettra l’apparition de personnages importants que nous avions manqués auparavant (ex : Santa Claus). Les 9 autres univers seront entièrement inédits avec entre autres celui de Tron, Le Roi Lion et même Pirates des Caraïbes. Enfin, et pour vous mettre l’eau à la bouche, sachez qu’il ne vous faudra que peu de temps avant de croiser des personnages de légende comme Seifer (
Final Fantasy VIII), Vivi (
Final Fantasy IX) ou encore le grand Setzer (
Final Fantasy VI).
Twilight Town sera donc votre terrain d’investigation pendant quelque temps et servira à évaluer l’évolution graphique depuis le premier opus. Si à première vue, celle-ci ne semble pas franchement évidente, il suffit de quelques flash-back pour remettre les choses en place : Kingdom Heart II est de loin techniquement supérieur à son aîné. Le travail sur l’animation de chaque personnage, qu’il soit principal ou secondaire, est remarquable et l’on dénote une quasi-absence d’aliasing. Mais là où le titre fait fort, c’est assurément au niveau des effets spéciaux, plus remarquables les uns que les autres lors des combats, où le moindre coup est prétexte à des effets de lumière, sans parler des ralentis fort classieux clôturant les batailles les plus importantes. Magnifique. Niveau technique, on reste dans la veine du premier opus avec un design enfantin voulu (même si l’ambiance générale se veut plus sombre) et des environnements pas bien vastes, en plus d’être parfois un peu vides, les PNJ étant la plupart du temps moins d’une dizaine.
Orientation action
Tout en gardant son aspect simpliste typé Action-RPG, le
gameplay s’est légèrement approfondi, que ce soit lors des phases d’exploration ou lors des combats, dans lesquels vous verrez apparaître une des nouveautés principales : la commande de Réaction, incarnée par le bouton triangle, celui-ci servant alors à exécuter un mouvement spécial lorsqu’il apparaît à l’écran pendant que vous livrerez bataille contre certains adversaires. Esquive, salto, attaque… la nature de la commande changeant en fonction de l’adversaire. Excellent. Autre nouveauté plus ou moins similaire, un système de QTE (apparition de touches à l’écran permettant d’agir en temps réel sur l’action, identique au système de
Shenmue ou
Resident Evil 4) a été inclus, vous obligeant à garder constamment la manette en main vu que ce genre de petites surprises peut aussi bien arriver contre un boss que durant une scène importante.
Pour en revenir aux phases d’exploration, vous aurez la stupeur en appuyant sur la touche Select de voir que le jeu peut se jouer à la première personne. Assez injouable lors des phases de combat, ce petit ajout permettra d’explorer les niveaux et d’admirer certains détails que la caméra de base empêchait d’apprécier. De temps à autre, vous pourrez également vous lancer dans la foultitude de mini jeux dissimulés dans les niveaux : sachez que lors de la première phase de jeu, il vous sera d’ailleurs obligatoire d’en exécuter quelques-uns, car, absence d’ennemi oblige, il vous faudra bien gagner un peu d’argent d’une manière ou d’une autre. Jonglage, destruction de caisses, skateboard… les exemples sont nombreux et variés et démontrent encore une fois l’incroyable diversité du soft. Autant vous dire d’ores et déjà que tout cela est minime à côté de ce que recèle le soft dans ses entrailles et apprêtez-vous à voir revenir magies surpuissantes, invocations sous forme de personnage mythique Disney ou encore les fameuses phases en Gummi Ship bien plus accrocheuses qu’à l’époque. Impatience, quand tu nous tiens…
Un personnage mystérieux, des altercations contre un gang rival, l’apparition de Nobody (sorte de sans-cœur blancs), le retour d’Axel et Diz, un tournoi rassemblant tous les combattants des environs, un final houleux, l’éveil de Roxas, rebondissements scénaristiques incroyables… Après quatre heures de jeu, le logo Kingdom Hearts II apparaît alors à l’écran. Reprise en main de Sora, Donald et Dingo. L’aventure commence et on prie pour que la sortie Pal, encore illustrée par un vague 2006, ne soit pas trop éloignée. L’une des bombes de l’année assurément, mais également l’un des jeux les plus réussis de la machine.