Souvenez-vous, il y a presque 3 ans maintenant, nous avions fait la connaissance d’ICO, un jeu tout simplement sublime, artistique et même poétique diront certains. Développé par le même studio, Shadow of the Colossus semble se diriger vers le même registre que son aîné.
Premières impressions.
Installé sur le dos de son cheval, Wanda parcourt plaines, monts et falaises pour sauver la jeune fille qui sommeille à ses côtés. Il ne lui reste plus qu’un très grand et long pont à traverser pour emmener la jeune fille dans ce temple. Une fois la demoiselle allongée sur l’autel, une mystérieuse présence fait son apparition et indique à Wanda que s’il veut sauver cette personne, il doit affronter et tuer les 16 colosses qui se cachent sur cette île. L’être humain n’est pas de taille face à de tels monstres, mais il faudra quand même prendre les devants. Armé de d’un arc et d’une épée qui seront les seules armes à notre disposition durant tout le jeu, il nous faut partir à la recherche du premier colosse.
Un monde de géants
Nos premières impressions sur
Shadow of the Colossus se tournent d’entrée sur la bande-son. La musique d’intro donne toute de suite le ton et s’accorde parfaitement avec le décor d’une beauté incroyable. L’île est vide, jamais vous ne ferez la rencontre d’un être vivant, vous êtes seul à errer sur les grandes plaines. La lumière, très importante dans le jeu, vous éblouit les yeux, les effets visuels sont remarquables. Les graphismes sont vraiment magnifiques, l’île regorge de nombreux plateaux comme des zones désertiques avec le sable qui vole et tourbillonne au gré du vent, des zones plus verdoyantes qui s’illuminent aux rayons du soleil ou encore des zones rocheuses dans lesquelles des rafales de vent sifflotent en haut des falaises. Des effets sonores admirables d’autant plus que la bande-son ne s’enclenche pas inutilement et se lance vraiment aux moments importants.
Comme dit plus haut, la lumière sera l’élément clé du jeu puisqu’il faudra lever son épée vers le ciel pour faire apparaître une grande lueur blanche (avec vibrations de la manette) qui deviendra jaune lorsque vous serez à proximité du colosse. En espérant que votre écran ne soit pas d’une taille 36cm, leur taille est vraiment impressionnante, si bien qu’il est quasiment impossible pour la plupart d’entre eux de les voir en entier. Chaque colosse est différent, aucun ne se ressemble, certains sont de véritables géants, d’autres sont plus petits, mais très rapides tandis que d’autres sont carrément recouverts d’une armure incassable, enfin presque. Les affrontements ne se font pas uniquement sur la terre ferme, mais aussi dans l’eau, ou dans les airs. Graphiquement, c’est juste fabuleux, les développeurs ont effectué un travail minutieux sur chaque colosse qui dispose de nombreux détails comme les poils qui seront, comme la lumière, l’élément clé qui vous amènera à la victoire. Mais comment faire tomber ces masses de pierre ? Nous allons le voir dans le paragraphe suivant.
Répétitif, mais très tactique
Lorsqu’on est face à un colosse, il est important de regarder les alentours, de fixer le décor qui pourrait être d’une aide précieuse. Chaque colosse a un point faible et le trouver ne sera pas une mince affaire. Tout d’abord, il faut tourner autour de l’ennemi, visualiser ses faits et gestes, repérer l’endroit où il serait possible de monter sur lui. Une grande partie du temps, c’est par les touffes de poils. Une fois sur le colosse, il faut ensuite trouver le symbole, synonyme de point faible, et lui enfoncer profondément votre épée. Accrochez-vous bien, car vous allez valser dans tous les sens, l’ennemi gigote comme un poisson hors de l’eau. Une petite jauge qui augmentera au fur et à mesure des monstres de pierre tués, permettra de voir la fatigue accumulée et le reste de force qu’il reste à Wanda pour se maintenir. La façon de tuer un colosse est toujours différente. Par exemple, il faudra attraper la barbe d’un géant pour atteindre le haut de son crâne, s’accrocher en pleine course à un serpent des sables dont le combat s’effectuera dans les airs, utiliser des geysers qui feront tomber l’ennemi, nager et réussir à se maintenir sous la pression de l’eau et du colosse qui gesticule ou encore (pour les colosses en armure) les faire foncer dans une partie du décor afin de briser leur protection. Jamais, sur les 16 colosses que comporte le jeu, vous n’utiliserez la même tactique.
Si le
gameplay s’avère quand même répétitif puisqu’il consiste inlassablement à partir à la recherche d’un nouveau colosse, c’est surtout sur le plan tactique qu’il nous montre toute sa force. Les heures passées sur le jeu nous ont permis de voir quand même une petite faiblesse qui n’est autre que la caméra. Effectivement, que ce soit sur le colosse ou même sur le dos du cheval (obligatoire pour en vaincre certains), il n’est pas toujours évident de tourner le stick droit, appuyer sur carré et maintenir R1 en même temps. Cela dit,
Shadow of the Colossus n’est pas injouable pour autant, loin de là, et nous procure tout de même des combats épiques et dispose quasiment de tous les atouts pour devenir un grand hit.
Si Shadow of the Colossus n’est peut-être pas aussi poétique qu’ICO, sa bande-son et ses graphismes sublimes nous offrent toutefois un soft enchanteur. De plus, avec un gameplay monstrueux, c’est le cas de le dire, vous allez certainement passer des heures et des heures à affronter les 16 colosses. Quoi qu'il en soit, on attend de pied ferme la version définitive du soft, prévue en Europe pour février 2006.